Une expérience et un engagement historiques
L’histoire de HI est étroitement liée à la lutte contre la violence armée, que celle-ci soit due à la présence de mines antipersonnel, de sous-munitions, de restes explosifs de guerre ou à la prolifération d’armes légères et de petit calibre. De la naissance de l’association en 1982 auprès des réfugiés cambodgiens victimes de mines, à l’ouverture de son premier programme de déminage en 1992, en passant par les traités d’interdiction des mines et des armes à sous-munitions ou, plus récemment, l’ouverture d’un programme de déminage et de prévention des risques dans la ville syrienne de Kobané ravagée par la guerre… l’histoire de l’association est marquée par son engagement humanitaire pour réduire l’impact des armes conventionnelles sur les populations civiles.
Notre particularité est de proposer des actions couvrant les 4 principaux piliers de l’action humanitaire contre les mines : déminage humanitaire, assistance aux victimes, éducation aux risques et actions de plaidoyer.
Déminage et dépollution : rendre leurs terres aux populations
L’objectif du déminage est de restituer une terre sans risque aux habitants, de réduire les accidents et d’assurer la sécurité individuelle et économique des populations locales. Il leur permet de rebâtir, de cultiver à nouveau et autorise le retour en sécurité des personnes déplacées ou réfugiées.
HI mobilise un ensemble de pratiques, d’outils et de techniques :
- La dépollution des zones infestées est réalisée par des équipes de démineurs qui contrôlent, dépolluent et sécurisent les sites.
- Le dispositif "Destruction des engins explosifs isolés" est mobilisé à la demande des autorités locales.
- La gestion et la sécurisation de stocks d’engins explosifs est une composante précieuse à mettre en oeuvre à la suite d’un cessez-le-feu pour éviter des accidents ou la dissémination incontrôlée des armes.
L’association utilise des techniques complémentaires : le déminage manuel est une somme d’opérations réalisée par des individus formés, organisés en brigade ; ce travail est minutieux. Il peut être appuyé par l’utilisation de machines blindées qui déminent ou plus simplement préparent le terrain en coupant la végétation, puis par des chiens détecteurs d’explosifs qui facilitent l’intervention des démineurs.
Assistance aux victimes, pour "vivre debout"
De l’intervention médicale à la réinsertion sociale, HI fournit un ensemble de solutions afin de couvrir tous les aspects de l’aide aux victimes des mines et des restes explosifs de guerre :
- Appui technique aux centres de réadaptation physique et fonctionnelle et formation de professionnels de la réadaptation (kinésithérapeutes, techniciens orthoprothésistes, ergothérapeutes, etc.).
- Soutien psychosocial, création et mise en lien de réseaux de soutien dans les régions pour les survivants.
- Éducation, formation professionnelle, emploi et accès aux services de réadaptation et sociaux… afin de permettre l’inclusion socioéconomique des victimes en situation de handicap.
- Appui aux gouvernements pour la mise en place de politiques publiques en faveur des victimes de mines, en accord avec les obligations des traités internationaux afin de répondre pleinement aux besoins des survivants de ces armes.
L’éducation aux risques pour éviter les accidents
Notre expertise, basée sur plus de 20 ans d’expérience, privilégie une approche globale de l’éducation aux risques. L’objectif est d’aider les communautés affectées à mieux gérer les risques pour réduire le nombre d’accidents. La prévention passe par la prise de conscience et le changement de comportement face au danger :
- La liaison communautaire, réalisée par des agents locaux formés, permet de créer une relation de confiance avec les communautés, d’échanger et de faire remonter des informations capitales, comme la présence d’engins dans des lieux non répertoriés. Liée au travail des enquêteurs et des démineurs, elle permet aux habitants de mieux se protéger et de participer au marquage des zones à risques.
- L’éducation aux risques à base communautaire s’adresse à des populations stables vivant près de zones contaminées par des engins explosifs. Nous formons des points focaux au sein des communautés qui assureront elles-mêmes les actions durables de prévention aux risques.
- L’éducation aux risques en contexte d’urgence s’adresse aux réfugiés et aux personnes déplacées vulnérables qui seront exposées aux risques des engins explosifs lors de leur retour dans leurs zones d’origine. Nous intervenons dès qu’un conflit ou une situation d’urgence met en danger une population face à la présence d’engins non explosés (zones nouvellement minées, présence d’engins explosifs sur le chemin de l’exil, etc.).
- L’éducation aux risques liés à la circulation des armes légères et de petits calibres vise à limiter les accidents provoqués par la mauvaise utilisation et la prolifération de ces armes : des campagnes médiatiques (spots sur les radios nationales, notamment), des séances de sensibilisation, des formations de professeurs, de membres de la société civile mais aussi des autorités locales, sont organisées afin de mieux les informer et de promouvoir les comportements adéquats à adopter pour réduire les risques d’accidents.
Des campagnes de plaidoyer pour changer les politiques
Face à la gravité du problème des victimes des mines antipersonnel, HI lance avec d’autres ONG une campagne internationale qui aboutit en 1997 au Traité d’Ottawa interdisant l’utilisation, la production, le stockage et le transfert de ces armes. Il engage les États à déminer leur territoire et à dégager des moyens pour financer des programmes de déminage et d’aide aux victimes. Pour cette campagne, HI a reçu le prix Nobel de la paix au même titre que les autres ONG. L’initiative se réitère avec le Traité d’Oslo, signé en 2008, qui interdit les armes à sous-munitions.
La légitimé et la force de l’association s’appuient sur :
- sa capacité à témoigner de l’ampleur des dangers des mines et des sous-munitions, et à donner une vision d’ensemble du problème à traiter. Elle milite aux niveaux national et international pour informer et sensibiliser le grand public et les représentants politiques, et lance de vastes campagnes de pétitions internationales ;
- son engagement pour surveiller la mise en oeuvre des traités et faire pression sur les États afin qu’ils respectent leurs engagements ;
- sa volonté d’être le porte-parole des victimes de ces armes : elle collecte et publie leurs témoignages et travaille avec celles qui souhaitent participer aux conférences internationales.
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