Désormais réfugié au Tchad, Omran a fui la guerre au Soudan avec sa famille
Jeune garçon de 9 ans originaire de la région du Darfour au Soudan, Omran a une paralysie cérébrale. Il a dû fuir son foyer au Soudan avec sa famille pour échapper aux violences armées.

Omran lors d'une séance de réadaptation physique organisée par HI, accompagné de sa mère Djimilla. | © T. Nicholson / HI
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit brutal opposant les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR), qui plonge des millions de civils dans une situation insoutenable, contraignant souvent ces personnes à fuir leur foyer. Dans cette situation, les personnes handicapées sont confrontées à des défis multiples, amplifiés par des besoins spécifiques souvent négligés dans l’urgence. L’histoire d’Omran, un garçon de 9 ans, atteint de paralysie cérébrale depuis la naissance, illustre cette réalité.
Un départ forcé pour échapper aux violences
Omran et sa famille sont originaires d’Al-Geneina, dans la région du Darfour au Soudan. La guerre a bouleversé leur vie lorsque son père, son grand-père et plusieurs de ses cousins ont été tués dans les premiers jours du conflit. Face à l’escalade des violences au Darfour et aux traumatismes déjà vécus dans la région, Djimilla, la mère d’Omran, a pris une décision déchirante mais vitale : fuir avec ses quatre enfants pour les protéger.
Comme des milliers de personnes depuis le début du conflit, ils ont quitté leur maison dans la précipitation, espérant trouver un refuge en sécurité. La famille d’Omran a d’abord vécu dans des universités désertées, mais l’intensification des exactions les a finalement contraints à se diriger vers le Tchad.
Un exil sous tension
Le parcours a été éprouvant, particulièrement pour Djimilla qui a porté Omran, atteint de paralysie cérébrale, sur son dos, et sa petite fille de 6 mois sur les épaules pendant toute la durée du voyage. Le handicap d’Omran affecte son développement musculaire et ne lui permet pas de marcher, obligeant Djimilla à l’aider à chaque étape du trajet.
Lors de sa fuite, la famille, en compagnie d’une dizaine d’autres personnes déplacées, s’est retrouvée dans une embuscade tendue par les Forces de soutien rapide (FSR). Djimilla se souvient avoir vu des personnes perdre la vie en essayant de traverser un wadi* en crue afin d’échapper à l’attaque. Dans la panique, les deux frères d’Omran ont été éloignés du reste du groupe. Pendant plusieurs jours, la jeune mère a poursuivi la route sans savoir s’ils étaient en sécurité.
Ce n’est qu’après ce long voyage que Djimilla et ses deux enfants atteignent le camp de réfugiés d’Aboutengué, au Tchad, où elle a retrouvé ses enfants qui avaient fait le reste du chemin vers le Tchad seuls. Elle raconte :
« Une fois réunis, j'ai beaucoup pleuré. Un mélange d'émotions car j'ai aussi perdu mon père, mon mari, mes nièces et mes neveux. »
Une fois au camp d’Aboutengué, une nouvelle étape a commencé pour Omran. Il a rapidement été pris en charge par les équipes de réadaptation de Handicap International qui lui offrent des séances de kinésithérapie et de correction posturale. Ces soins consistent en des exercices physiques réguliers pour travailler sur la souplesse afin de prévenir les raideurs et les déformations articulaires liées à sa paralysie cérébrale. Djimilla constate des progrès chez son fils depuis le début des séances avec Handicap International :
« Auparavant, ses mains et ses jambes étaient crispées. Mais Handicap International lui fait faire des exercices et maintenant il a beaucoup plus de mobilité dans ses mains, ses bras et ses jambes. J'ai vraiment l'impression que mon enfant va mieux. »
Ces progrès facilitent les gestes quotidiens d’Omran grâce à l’amélioration progressive de la mobilité de ses membres. Pour autant la vie au camp reste complexe. La mère d’Omran espère qu’avec le temps et l’aide de Handicap International, la santé d'Omran continuera à s’améliorer, lui permettant de rester avec ses frères et sœurs afin qu'elle puisse chercher un travail afin de subvenir aux besoins de sa famille.
« Quand Omran souffre, je souffre avec lui. J’espère qu’il pourra se rétablir, recevoir une bonne éducation et avoir une vie épanouie. Si lui a une vie meilleure, alors moi aussi. »
* Cours d’eau au débit très important, notamment lors de la saison des pluies et des très fortes précipitations qui transportent du sable. Les wadi rendent souvent les déplacements impossibles et peuvent être fatals aux personnes qui tentent de les traverser.
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