Heba : être humanitaire et mère de famille au milieu de la guerre
Heba, 34 ans, est prothésiste et travaille au centre Nahla de Khan Younès à Gaza. Dans un témoignage poignant, elle explique comment elle concilie sa mission humanitaire, sa famille et le danger de la guerre.

Heba au centre Nahla de Khan Younès en train de fabriquer une prothèse. | © HI
Mère de deux enfants
Je suis mariée et mère de deux filles, l'une âgée de 7 ans et l'autre de 2 ans. Nous vivons à l'est de Deir al-Balah, au centre de Gaza, un endroit fréquemment bombardé et sous la surveillance des drones. Malgré le danger et l'instabilité permanente, je reste engagée dans mon travail qui consiste à fournir des prothèses, ce qui change la vie des personnes amputées.
Soutenir la population
Je travaille le matin au centre. Il me faut environ une heure et demie pour m'y rendre avec le véhicule de l'association. Je poursuivrai mon travail tant que les déplacements seront possibles et que les conditions de sécurité le permettront.
Chaque jour, laisser mes filles derrière moi me déchire le cœur. J’ai constamment peur pour elle quand je suis au travail. Mais je crois en l'importance de ma mission, en tant que professionnelle aidant les personnes à retrouver leur mobilité et leur dignité. Pendant mes heures de travail, mon mari s'occupe de nos filles. Il a perdu son emploi à cause de la guerre, c'est donc lui qui gère les choses à la maison maintenant.
Ma famille toujours dans ma tête
Lorsque je suis au travail, je pense toujours à ma famille, d'autant plus que nous vivons près de la frontière Est, où notre maison peut être bombardée à tout moment. Il m'est difficile de rester concentrée. Mais le fait de savoir que j'ai un but et que des gens dépendent de moi me donne la force de continuer. Le fait de suivre les patients et de me concentrer sur leurs soins m'aide à oublier mes angoisses.
Récemment, nous avons étendu les jours de service du centre, de trois jours par semaine à cinq jours, du dimanche au jeudi. Ce changement nous permet d'atteindre davantage de personnes et d'améliorer la qualité des soins.
Faire la maîtresse d’école pour ma fille
Pendant le peu de temps libre que j’ai, je me consacre à deux choses. D'abord, je fais la classe à ma fille Sham ; elle n'a pas eu accès à l'enseignement scolaire comme le CP et le CE1, je l'aide donc à apprendre à lire et à écrire. Ensuite, je m'occupe de ma mère qui a eu une attaque cérébrale pendant la guerre. Je ne peux lui rendre visite que le week-end, car je dois travailler à l'atelier de prothèses pendant la semaine.
Tout gérer
Le plus difficile est de tout concilier : être une femme active, une mère et une aide-soignante pour ma mère malade. En outre, la pénurie de gaz rend la vie encore plus difficile. Après le travail, je dois faire du feu pour cuisiner, ce qui prend des heures.
Ma mère vit à l'extrême ouest de Deir al-Balah, et moi à l'extrême est. Comme il n'y a pas de carburant, je ne peux pas compter sur les voitures et je dois souvent parcourir de longues distances à pied avec mes enfants pour lui rendre visite, en ayant toujours peur que nous soyons exposés à des tirs d'obus ou de missiles sur le chemin.
Chaque jour est un combat
Je suis constamment tiraillée entre le travail, la famille et les soins. La charge émotionnelle et physique est lourde, mais je continue. Pour mes filles. Pour ma mère. Pour les personnes qui dépendent de moi au travail.
Lire le témoignage récent de Heba pour 20 Minutes "Ma fille de 7 ans a perdu la volonté de vivre"
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