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Lutter contre les mines terrestres et venir en aide aux victimes

Chaque jour, les mines terrestres menacent les civils. Découvrez notre action sur le terrain pour dépolluer les terres et assister les victimes de mines. Votre soutien est essentiel : faites un don pour financer nos opérations de déminage et l'aide aux survivants.

Une menace invisible, toujours présente

Des décennies après la fin de certains conflits, les mines terrestres continuent de mutiler, tuer, déplacer et appauvrir. En Afghanistan, en Syrie, ou encore en Ukraine, marcher, cultiver ou simplement jouer peut entraîner une détonation mortelle. Ces armes explosives sont particulièrement redoutables : enfouies, silencieuses et activées involontairement, elles ne font aucune distinction entre un soldat et un enfant.

Selon le Rapport 2024 de l’Observatoire des mines (Landmine Monitor), au moins 5 757 personnes ont été victimes de mines ou de restes explosifs de guerre en 2023. Parmi elles, 1 498 enfants. Ces chiffres rappellent l’urgence d’agir, d’éduquer, de déminer, et de soigner.

En savoir plus sur l’action globale de Handicap International contre les mines et autres armes.

Qu’est-ce qu’une mine terrestre ?

Définitions et distinctions : mines antipersonnel et mines anti-véhicules

Une mine terrestre est une charge explosive dissimulée dans le sol, conçue pour exploser lorsqu’une personne ou un véhicule entre en contact avec elle. Il existe deux grandes catégories et des centaines de modèles différents :

  • Mines antipersonnel : destinées à blesser ou tuer des personnes. Elles explosent sous la pression d’un pied, ou lorsqu’un fil-piège est tendu.
  • Mines anti-véhicules, surtout mines anti-char : prévues pour détruire des véhicules blindés ou des chars, elles nécessitent beaucoup plus de pression pour être activées.

Ces dispositifs sont souvent laissés en place bien après la fin des hostilités, piégeant durablement les sols et les populations et représentant une menace à long terme.

Terminologie : pourquoi "terrestre" et pas "marine" ?

Le terme "mine terrestre" sert à la distinguer des mines marines, qui ciblent les navires en mer. Ici, nous parlons exclusivement des mines posées sur ou sous la surface du sol, dans des zones rurales, urbaines, agricoles ou forestières.

Les différents types de mines terrestres

Mines antipersonnel

Ce sont les plus nombreuses et les plus dangereuses pour les populations. De petite taille, parfois en plastique, elles sont difficiles à détecter. Leur objectif : blesser plutôt que tuer, afin de désorganiser l’ennemi en mobilisant des secours.

Mines anti-char

Plus puissantes, elles visent les véhicules militaires. Mais elles représentent aussi un danger mortel pour les véhicules tels que les ambulances, les bus, les tracteurs, etc.

Mines artisanales et engins explosifs improvisés

Les conflits modernes voient émerger des engins explosifs improvisés (EEI) : fabriqués artisanalement, souvent avec des matériaux recyclés, ils servent d’armes piégées à bas coût. Certains EEI sont activés par pression et entrent dans la catégorie des mines antipersonnel.

Un danger invisible : les conséquences dévastatrices sur les civils

Blessures physiques et handicaps permanents

Les mines terrestres antipersonnel sont conçues pour provoquer des blessures graves, souvent mutilantes : amputations, brûlures, lésions internes. Les personnes touchées survivent parfois, mais avec un handicap permanent, nécessitant des soins médicaux lourds et une rééducation de longue durée. Dans de nombreux pays affectés, les infrastructures de santé sont fragiles, rendant ces soins inaccessibles.

Chaque année, des milliers de survivants doivent apprendre à vivre avec une prothèse, un fauteuil roulant ou une déficience sensorielle. L’impact va au-delà du physique : il s’étend à la dignité, à l’intégration sociale et à la capacité de gagner sa vie.

Impact psychologique et socioéconomique

Les conséquences psychologiques sont souvent invisibles mais profondes : traumatismes, anxiété, isolement social, stress post-traumatique. La peur omniprésente de poser le pied au mauvais endroit crée une pression mentale constante, en particulier chez les enfants.

Sur le plan économique, les terres agricoles contaminées deviennent inexploitables, la circulation des biens et des personnes est freinée, les infrastructures scolaires et médicales peuvent devenir inaccessibles. Devenues incapables de travailler, les familles sont souvent plongées dans une pauvreté durable.

Restrictions à l’accès à la terre, à l’eau, à l’école

Dans de nombreuses régions de la planète, les champs, routes, puits et sentiers sont minés. Cela limite l’accès à des ressources vitales : nourriture, eau potable, soins, éducation. Les enfants cessent d’aller à l’école, les paysans ne peuvent plus cultiver, les populations ne peuvent ni fuir ni revenir sur leurs terres.

Un fléau mondial : chiffres sur les mines et pays les plus touchés

Les mines tuent ou blessent surtout des civils

En 2023, 5 757 personnes ont été tuées ou blessées dans 53 pays et deux territoires supplémentaires, selon le Rapport 2024 de l’Observatoire des mines. Cela inclut :

  • 1 983 morts
  • 3 663 blessés
  • 111 cas non précisés

Des chiffres alarmants

  • 84 % des victimes sont des civils.
  • 1 498 enfants, soit 37 % des personnes touchées.
  • Les garçons sont les plus exposés (77 % des enfants affectés).
  • Nombreux souffriront de handicaps à vie.

Les pays les plus touchés

En 2023 :

Pays

Nombre de victimes

Birmanie (Myanmar)

1 003

Syrie

933

Afghanistan

> 500

Ukraine

> 500

Mali, Yémen...

> 100 chacun

Le Traité d'Ottawa : une victoire historique contre les mines antipersonnel

Adoptée en 1997, la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, ou Traité d’Ottawa, interdit l’utilisation, la production, le stockage et le transfert de ces armes. Il s’agit du premier traité international qui interdit une arme conventionnelle. À ce jour, on dénombre 164 États parties à la convention, mais des pays parmi les plus gros producteurs mondiaux de mines comme la Russie, la Chine, les États-Unis ou encore l’Inde ne l’ont toujours pas rejointe.

Le traité oblige aussi les États parties à :

  • détruire leurs stocks dans un délai de 4 ans ;
  • déminer leurs territoires dans un délai de 10 ans ;
  • assister les victimes et sensibiliser les populations à risque.

Fin 2022, Handicap International rappelait que la lutte contre les mines est loin d’être terminée, 25 ans après la signature du traité.

Le plan d’action d’Oslo (2020–2024)

Ce plan renforce les engagements du traité avec des objectifs mesurables : zéro nouvelle victime, zéro terrain miné, soutien renforcé aux survivants. Il promeut une approche plus inclusive, intégrant les ONG, les victimes elles-mêmes et les communautés locales.

Pays non signataires

Plusieurs puissances militaires n’ont toujours pas adhéré au traité : États-Unis, Chine, Russie, Inde, Pakistan… Cette non-adhésion fragilise les efforts internationaux. Pire, certains continuent d’utiliser ou produire ces armes, comme les Russes ou les Américains.

Un traité menacé

Depuis 2024, le Traité d’Ottawa subit des attaques majeures : non-respect des engagements contenus dans le traité, annonce de production de mines, sortie du traité de certains États parties… Ces développements sont particulièrement inquiétants et témoignent d’une volonté de remilitarisation en Europe, nourrie par une inquiétude accrue des États en matière de sécurité notamment en raison de la guerre en Ukraine. Handicap International est plus que jamais mobilisée pour faire pression sur les États membres du Traité d'Ottawa afin de continuer à protéger les populations civiles des effets dévastateurs des mines antipersonnel. Un des nouveaux enjeux posés par cette situation est non plus de viser en priorité l'universalisation du traité, mais bien de sauvegarder ses bénéfices et de s’assurer qu'il ne perde ni son impact ni sa force.

Notre mission : dépolluer les terres pour sauver des vies

Déminage et dépollution

Le déminage humanitaire consiste à localiser, neutraliser et détruire les mines terrestres et autres engins explosifs improvisés. Il commence par des enquêtes non techniques pour identifier et marquer les zones dangereuses, en collaboration avec les communautés locales. Il mobilise des équipes spécialisées, parfois appuyées par des drones, des chiens détecteurs ou des outils robotisés.

En 2023, les États parties ont déminé 281,5 km² de terres contaminées et détruit plus de 160 000 mines antipersonnel, selon le Rapport 2024 de l’Observatoire des mines. Mais des millions de mines restent actives.

Sensibilisation et éducation aux risques

Éduquer les populations locales est fondamental pour éviter les accidents. Des campagnes de prévention des accidents sont menées auprès des enfants, agriculteurs, personnes déplacées, éleveurs, etc. En 2023, 67 % des bénéficiaires des programmes de sensibilisation étaient des enfants.

Assistance aux victimes

L’aide comprend :

  • des soins médicaux d’urgence ;
  • des prothèses et des séances de rééducation ;
  • du soutien psychosocial ;
  • l’insertion professionnelle et scolaire.

En 2023, ces services ont été gravement fragilisés dans plusieurs conflits comme au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

Destruction des stocks…

94 États ont détruit plus de 55 millions de mines antipersonnel. Pourtant, plusieurs pays, notamment la Grèce et l’Ukraine restent en infraction, n’ayant pas encore terminé la destruction de leurs stocks. En outre, l’Ukraine, pays en guerre, a annoncé en juin 2025 se retirer du Traité d’Ottawa qu’elle avait rejoint en 2005.

…mais terrible retour en arrière

En 2025 La Pologne, la Finlande, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont annoncé dans une déclaration commune leur volonté de se retirer du Traité d'Ottawa. La Pologne a également annoncé en mars qu'elle lancerait la production d'un million de mines terrestres, ce qui n’avait pas été vu en Europe depuis les années quatre-vingt. Le pays a été suivi par la Lituanie, qui a annoncé en juillet dernier qu'elle allait relancer sa production de mines. Le 29 juin 2025, l'Ukraine, par la voix de son Président Volodymyr Zelensky, a annoncé la signature d’un décret visant à amorcer le retrait du pays du Traité d'Ottawa.

Le rôle de la France et de la communauté internationale

Contribution diplomatique, financière et opérationnelle

La France soutient la Convention d’interdiction des mines antipersonnel, tant sur le plan politique que technique. Elle participe à des missions de formation, de déminage et de dépollution, notamment en Afrique.

Campagnes de plaidoyer et coopération internationale

Des coalitions internationales, comme la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL, cofondée par Handicap International en 1992), rassemblent ONG, États et institutions pour faire progresser l’interdiction universelle et garantir l’aide aux victimes.

Notre combat historique et le prix Nobel de la paix 1997

Genèse et implication dans le Traité d’Ottawa

Handicap International (HI) est cofondatrice de l’ICBL (Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel) en 1992 et a joué un rôle décisif dans la signature du traité en 1997. Elle reste aujourd’hui l’une des ONG les plus actives dans la lutte contre les mines.

Prix Nobel de la paix

En 1997, HI a été co-lauréate du prix Nobel de la paix avec les autres ONG membres de l’ICBL, en reconnaissance de leurs efforts pour débarrasser la planète des mines antipersonnel.

Innovations technologiques

HI innove sans cesse. Au Tchad, l’association a testé avec succès l’usage de drones pour cartographier les champs de mines, rendant le travail des démineurs plus sûr et plus rapide.

Comment soutenir les équipes de Handicap International et le combat contre les mines ?

Les mines terrestres restent un fléau humanitaire majeur. Malgré les avancées, des milliers de civils sont encore tués ou mutilés chaque année et en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, un retour en arrière s’effectue par plusieurs pays se retirant du Traité d’Ottawa et relançant la production de mines. La solution existe, elle est politique, humanitaire et collective. Grâce à des conventions comme celle d’Ottawa, et à l’engagement d’organisations comme Handicap International, l’espoir d’un monde sans mines demeure vivant, mais la mobilisation est plus que jamais d’actualité pour défendre le Traité d’Ottawa et le Droit international humanitaire. Ce combat s’étend à d’autres armes inacceptables, notamment les bombes à sous-munitions qui sont interdites par le Traité d’Oslo.

Chacun et chacune d’entre nous peut agir à son niveau et être un maillon de la chaîne de solidarité et relai de plaidoyer pour “une Terre sans mines” :

Ensemble, agissons !

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