En 2012, Sokra, la mère de Channa, rencontrait pour la première fois un travailleur social de Handicap International.
« Quand il m’a dit qu’avec une prothèse ma fille pourrait marcher, j’ai ressenti un immense soulagement. J’ai pensé que c’était merveilleux, que Channa pourrait avoir un avenir, elle aussi ! J’étais si triste de la voir se traîner par terre à l’âge où on apprend à marcher... », expliquait-elle à l’époque à Handicap International.
Née prématurée avec une opération lourde de conséquences...
Channa est née prématurément, pesant à peine plus d’un kilo. Sa mère, Sokra, a découvert à la suite de l’accouchement que sa petite fille était née avec sa jambe gauche presque détachée de son corps et des doigts malformés… Le médecin a immédiatement pris la décision d’amputer la jambe du nouveau-né.
Suite à sa rencontre avec les équipes de Handicap International, Channa a bénéficié d’un soutien en réadaptation et d’une prothèse de jambe. Depuis, au fur et à mesure de sa croissance, Channa se rend régulièrement au centre d’appareillage géré par l'association à Kampong Cham pour y recevoir une nouvelle prothèse adaptée à sa taille. Elle n’imagine pas sa vie sans cette fidèle compagne :
« Je suis si contente d’avoir ma prothèse. Cela change ma vie. C’est grâce à elle que je marche et que je peux sauter à la corde ! »
...devenue une jeune fille autonome passionnée de géographie...
Captivée par la géographie et l’étude des cartes, Channa bénéficie du soutien de son école qui prend en charge les frais scolaires, lui permettant de se concentrer sur ses études. Âgée aujourd'hui de 14 ans, elle a encore quatre années de scolarité et consacre son temps après les cours à faire ses devoirs avec une amie.
Grâce aux exercices de réadaptation, Channa a gagné en autonomie : elle a appris à marcher, à courir et à effectuer ses tâches quotidiennes à la maison. Channa se déplace en mobylette pour aller à l’école, un trajet de 15 minutes, et est désormais capable de se déplacer de manière autonome, que ce soit à pied, à vélo ou en moto.
Les parents de Channa se trouvant dans une situation financière compliquée, elle doit se rendre seule au centre de réadaptation de Kampong Cham, ce qui complique parfois son accès aux soins.
Ses parents et sa grand-mère l’encouragent à exceller à l'école pour obtenir un emploi stable, idéalement au sein d'un centre de réadaptation. En cas d'échec à son examen d'enseignante, elle envisage une formation en prothèses et orthèses pour aider à son tour les personnes qui en ont besoin. Elle souhaite aussi apprendre l'anglais pour collaborer un jour avec Handicap International.
...et porte-parole des personnes handicapées !
Aujourd’hui, Channa témoigne régulièrement pour sensibiliser aux questions du handicap et faire prendre conscience au public des défis quotidiens des personnes handicapées. La jeune fille rappelle que dans son pays, elles ne peuvent souvent pas travailler de la même manière que les autres et sont confrontées à des discriminations et à moins d'opportunités.
La jeune fille encourage les personnes en situation de handicap à se rendre dans un centre de réadaptation pour bénéficier du soutien nécessaire et gagner en autonomie.
Pour elle, l’inclusion permet aux enfants handicapés de faire entendre leur voix, défendre leurs droits et renforcer leurs liens avec la communauté.
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