Lutte contre les mines antipersonnel et aide aux victimes
Les mines antipersonnel tuent et mutilent des milliers de civils chaque année. Découvrez l'action de nos équipes pour le déminage et l'aide aux victimes de ces armes barbares.
Les mines antipersonnel tuent et mutilent des milliers de civils chaque année. Découvrez l'action de nos équipes pour le déminage et l'aide aux victimes de ces armes barbares.
Longtemps après la fin des combats, elles continuent de tuer et de mutiler en silence. Les mines antipersonnel, reliques barbares des conflits, représentent un fléau mondial qui ne fait aucune distinction entre un soldat et un enfant jouant dans un champ. Chaque année, des milliers de vies sont brisées par ces armes aveugles, laissant derrière elles des traumatismes physiques et psychologiques indélébiles. Face à cette réalité insoutenable, la communauté internationale s'est mobilisée, notamment à travers le Traité d'Ottawa, pour interdire leur usage et leur production. Cet article propose un état des lieux complet de ce combat pour la dignité humaine. Pour nous aider à poursuivre nos efforts de déminage et l'indispensable accompagnement des victimes, vous pouvez dès maintenant faire un don et agir à nos côtés.
Une mine antipersonnel est une charge explosive dissimulée dans le sol, conçue pour exploser lorsqu’une personne entre en contact avec elle. Elle est destinée à blesser ou à tuer. Elle explose sous la pression d’un pied ou lorsqu’un fil-piège est tendu. Il existe des dizaines de modèles différents. Cette catégorie d'arme se distingue de l'engin explosif improvisé (IED), souvent de fabrication artisanale, dont la forme et le mode de déclenchement sont particulièrement imprévisibles.
Son objectif militaire initial est de blesser ou mutiler plutôt que de tuer, afin de saturer les services de santé et de saper le moral de l'ennemi.
Le caractère indiscriminé d’une mine antipersonnel en fait une arme particulièrement atroce : elle ne fait pas la différence entre un combattant militaire et un civil, adulte ou enfant. En outre, tant qu’elle n’est pas déclenchée par un individu, elle peut rester active des décennies après la fin d’un conflit.
Principaux types de mine antipersonnel :
Les souffrances causées par les mines antipersonnel vont bien au-delà des blessures physiques. Ces armes affectent des communautés entières sur le long terme.
Outre la mort dans certains cas, les mines antipersonnel causent surtout des blessures extrêmement graves – amputations, brûlures, cécité, lésions internes – mais aussi des traumatismes psychologiques profonds pour les victimes et leurs familles.
Les civils représentent l'écrasante majorité des victimes, avec une proportion élevée d'enfants : plus de 8 victimes de mines sur 10 sont des civils, dont plus d’un tiers sont des enfants.
Conséquences socioéconomiques :
En 2023, 5 757 personnes ont été tuées ou blessées dans 53 pays et deux territoires supplémentaires, selon le Rapport 2024 de l’Observatoire des mines. Cela représente une augmentation de 22 % en un an.
Les cinq pays ayant enregistré le plus grand nombre de victimes en 2023 sont :
Pays |
Nombre de victimes en 2023 |
Birmanie (Myanmar) |
1 003 |
Syrie |
933 |
Afghanistan |
> 500 |
Ukraine |
> 500 |
Mali, Yémen... |
> 100 chacun |
Par “contamination” il faut comprendre des terres où la présence de mines et autres restes explosifs de guerre est attestée ou même suspectée. Cette contamination représente un risque quotidien pour les populations et empêche l’accès à des zones essentielles – routes et chemins, proximité des écoles et bâtiments, maisons, etc. – ainsi qu’aux champs pour les cultures et l’élevage.
Certains pays sont historiquement et massivement contaminés par les mines antipersonnel, comme l’Afghanistan, le Cambodge, l’Angola, le Sénégal, le Mozambique, la Bosnie-Herzégovine, l’Irak, la Colombie…
Les efforts de déminage ont permis de libérer de très grandes surfaces de terres, même s’ils restent des enjeux de long terme, à plus forte raison quand un conflit ou des affrontements armés redémarrent (par exemple en Afghanistan après le retour des Talibans au pouvoir).
Suivant la nature du terrain (escarpé, désertique, broussailleux, etc.) et l’étendue des zones de conflit, la localisation des mines et le déminage peuvent être extrêmement complexes et coûteux.
Bien souvent, un lien de cause à effet est établi entre des zones minées suite à des conflits et la pauvreté combinée à l’insécurité alimentaire (terres agricoles ou d’élevage rendues inaccessibles par le danger des mines et autres restes explosifs).
Signée en décembre 1997, la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, ou Traité d’Ottawa, interdit l’utilisation, la production, le stockage et le transfert de ces armes. Il s’agit du premier traité au monde qui interdit une arme conventionnelle, et son modèle a inspiré la lutte contre d'autres fléaux, notamment les bombes à sous-munitions, interdites par le Traité d'Oslo de 2008. À ce jour, on dénombre 164 États parties à la Convention d'Ottawa, mais des pays parmi les plus gros producteurs mondiaux de mines comme la Russie, la Chine, les États-Unis ou encore l’Inde ne l’ont toujours pas rejointe.
Le Traité d'Ottawa oblige aussi les États parties à :
Malheureusement, plusieurs puissances militaires n’ont toujours pas adhéré au traité : États-Unis, Chine, Russie, Inde, Pakistan… Cette non-adhésion fragilise les efforts internationaux. Pire, certains pays continuent d’utiliser ou produire ces armes, comme les Russes ou les Américains. D’autres envisagent même de quitter le Traité d’Ottawa ou l’ont déjà fait, comme l’Ukraine.
Depuis 2024, le Traité d’Ottawa subit des attaques majeures : non-respect des engagements contenus dans le traité, annonce de production de mines, sortie du traité de certains États parties… Ces développements sont particulièrement inquiétants et témoignent d’une volonté de remilitarisation en Europe, nourrie par une inquiétude accrue des États en matière de sécurité. Handicap International est plus que jamais mobilisée pour faire pression sur les États membres du Traité d'Ottawa afin de continuer à protéger les populations civiles des effets dévastateurs des mines antipersonnel. Un des nouveaux enjeux posés par cette situation est non plus de viser prioritairement l'universalisation du traité, mais bien de sauvegarder ses bénéfices et de s’assurer qu'il ne perde ni son impact ni sa force.
Handicap International est un acteur historique et central de la lutte contre les mines terrestres, et plus particulièrement contre les mines antipersonnel. L’association est cofondatrice en 1992 de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL). Cette même campagne recevra 5 ans plus tard, en 1997, le prix Nobel de la paix pour son engagement dans la protection des populations civiles victimes des mines, la même année que la signature du Traité d’Ottawa.
Handicap International poursuit depuis lors son combat de plaidoyer pour l’universalisation du traité, aujourd’hui signé par 164 États, gardant pour objectif le rêve d’une “Terre sans mines”. L’association garde ainsi un rôle actif de veille constante pour l’application du traité par ses États parties et de plaidoyer régulier pour inciter de nouveaux États à le rejoindre.
Sur le terrain, Handicap International a adopté très tôt une approche globale dans la lutte contre les mines. En effet, il ne suffit pas de déminer ou de faire pression sur les États, si c’est pour ne pas accompagner les victimes de ces armes.
Les piliers de l’action anti-mines de Handicap International :
Le déminage humanitaire
Le déminage humanitaire est l’activité qui consiste à retirer les mines et autres armes explosives de guerre après la fin d’un conflit, dans le but de protéger les civils et de permettre un retour à la vie normale (agriculture, habitation, écoles, routes…). Contrairement au déminage militaire, qui est réalisé en situation de guerre pour permettre le passage des troupes, le déminage humanitaire est lent, minutieux et sécurisé.
Les différentes étapes du déminage humanitaire :
En fonction des terrains et des contextes locaux, différentes techniques existent pour le déminage :
L’assistance globale aux victimes de mines
L’assistance aux victimes de mines antipersonnel se compose de plusieurs volets, aussi essentiels les uns que les autres :
Afin de soutenir nos équipes de déminage, d'éducation aux risques, de réadaptation, etc. vous pouvez :
* Prothèse : appareillage remplaçant un membre inférieur ou supérieur.
** Orthèse : appareillage soutenant un membre faible ou fragilisé.
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