Nord-Ouest de la Syrie : impact dévastateur du séisme sur une population déjà meurtrie

Dans le Nord-Ouest de la Syrie, Handicap International et ses partenaires mobilisent plus de 200 personnes pour venir en aide aux survivants : beaucoup de personnes auront besoin de rééducation pendant longtemps pour retrouver leur mobilité après leurs blessures (syndrome d'écrasement, amputation, lésions de la moelle épinière, etc.) ; beaucoup sont terrifiés par les tremblements de terre et les répliques, et sont épuisés par des années de crise humanitaire.

Réponse de HI dans le Nord-Ouest de la Syrie

Avec ses partenaires en Syrie, Handicap International a mobilisé plus de 200 personnes dans le Nord-Ouest du pays, notamment des spécialistes de la santé mentale et de la réadaptation.

L’association soutient 13 hôpitaux et a déjà fourni plus de 3 000 fournitures médicales et équipements de mobilité tels que des béquilles, des cannes, des déambulateurs, etc.

Jusqu'à présent, plus de 2 000 personnes blessées ont bénéficié de services de réadaptation. En outre, les équipes de soutien psychosocial ont fourni une première aide psychologique à plus de 3 300 personnes.

Les équipes mobiles de Handicap International et ses partenaires mènent des enquêtes quotidiennes dans les camps d'hébergement pour recueillir les besoins humanitaires des populations déplacées, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées.

« Avec nos partenaires, nous avons apporté une réadaptation d'urgence à des milliers de personnes. De nombreux blessés auront longtemps besoin des soins de nos spécialistes. Beaucoup sont également profondément choqués par la catastrophe, nous continuerons à fournir un soutien psychosocial dans la durée. Nous avons vu des scènes déchirantes dans les hôpitaux ces derniers jours, avec des personnes perdant la raison, dévastées par la douleur et la peur. Toute la population du Nord-Ouest de la Syrie est épuisée par 12 années de crises et de tragédies consécutives, par une exposition constante à la violence et au deuil. »

^{Myriam Abord-Hugon, directrice du programme Syrie de Handicap International}

Le contexte humanitaire

Dans le Nord-Ouest de la Syrie, 4,1 millions de personnes dépendaient déjà de l'aide humanitaire pour subsister et sont dépendantes de l'aide transfrontalière des Nations Unies autorisée par le Conseil de sécurité. 90 % de la population de la province d'Idleb, par exemple, a été déplacée par le conflit et vit dans des camps de fortune.

Les habitants du Nord-Ouest de la Syrie manquent de nourriture, d'eau, d'électricité, de chauffage et de services sociaux. Le risque de maladies provenant de la qualité de l’eau est élevé, notamment après l’épidémie de choléra en 2022.

Le Nord-Ouest de la Syrie touché par le conflit en cours

Le système de santé du Nord-Ouest de la Syrie est dépassé par une catastrophe d'une telle ampleur : les infrastructures vitales comme les hôpitaux sont largement détruites ou endommagées dans tout le pays après 12 ans de guerre et de bombardements massifs.

Poursuite des frappes aériennes et des bombardements pendant des années, entraînant régulièrement des morts et des blessés parmi les civils dans le Nord-Ouest et le Nord-Est de la Syrie : à Idlib et dans l'Ouest d'Alep, les attaques des forces militaires contre les civils et les infrastructures civiles essentielles ont persisté en 2022 et au début de 2023.

La contamination par les restes d'explosifs constitue un danger supplémentaire pour la population : on estime qu'entre 100 000 et 300 000 restes explosifs de guerre n'ont pas explosé en Syrie et constituent une menace active pour la population dans les zones contaminées.

« Des centaines de milliers de munitions explosives contaminent de nombreuses régions de Syrie, en particulier le Nord-Ouest du pays où les combats se poursuivent. Il est probable qu'une grande partie des munitions explosives qui jonchent les bâtiments, les rues et les cours d'eau a été déplacée par le séisme du 6 février. Les survivants sont encore plus en danger car ils ont été forcés de quitter leur maison et, par crainte des répliques, se sont installés dans des zones ouvertes et potentiellement contaminées. D'autres, en raison du froid intense, ont décidé de s'installer dans des bâtiments endommagés où il y a potentiellement des munitions explosives enterrées dans les décombres des combats précédents. »

^{Gary Toombs, responsable mondial des opérations de déminage à Handicap International}

Notre page spéciale sur cette catastrophe