Ukraine : le spectre des mines antipersonnel
L’annonce américaine de livraison de mines antipersonnel à l’Ukraine a fait l’effet d’un coup de tonnerre parmi les ONG et les États impliqués depuis plus de 30 ans dans le combat contre les mines. La conférence de révision du Traité d’interdiction des mines, qui a eu lieu au Cambodge fin novembre, a été l’occasion de rappeler que les populations civiles étaient les principales victimes des mines en temps de guerre mais également longtemps après la fin des combats.

Image d'illustration : différents types de mines terrestres au Liban (photo d'archive 2022) | © HI
Si la décision américaine était suivie par d’autres États, nous courons le risque de voir réapparaître ces « armes des lâches » sur les champs de bataille, ce qui signifierait un retour en arrière terrible pour la protection des populations. C’est le message porté par les survivants d’accidents par mines durant la conférence, qui ont appelé les États à leurs responsabilités. Dans la même lignée, Handicap International / Humanity & Inclusion (HI) appelle d’urgence tous les États à ne pas rester silencieux face à cette évolution alarmante et à adopter une position ferme de défense de cette norme vitale.
« Nous condamnons fermement la décision de l'administration Biden de transférer des mines antipersonnel à l'Ukraine, comme le rapporte le Washington Post. Cette décision est en contradiction directe avec la politique américaine sur les mines antipersonnel, réaffirmée sous la direction du président Biden, qui interdit leur exportation ou leur transfert, sauf dans des cas spécifiques, tels que la détection, le déminage ou la destruction de mines. Cette décision sape la crédibilité des engagements des États-Unis et crée un dangereux précédent qui pourrait affaiblir l’effort international pour l’éradication des mines antipersonnel. L'utilisation des mines en Ukraine a déjà laissé un héritage dévastateur de souffrances humaines, entravant toute restauration après le conflit et mettant en danger les générations futures. Nous demandons instamment à l'Ukraine de prendre en compte le coût humain profond associé aux mines et de respecter les principes qui donnent la priorité à la protection des civils pendant les conflits armés. Alors que la cinquième conférence d'examen du Traité d'interdiction des mines s’est tenue du 25 novembre au 29 novembre dernier à Siem Reap, au Cambodge, Handicap International a appelé les 164 États parties au Traité d'interdiction des mines à condamner fermement cette décision, qui risque d'éroder l'intégrité du traité. L'absence d'action non seulement saperait l'autorité du traité, mais pourrait encourager d'autres États à ignorer ou à violer ses dispositions. »
Alma Taslidžan, responsable du plaidoyer sur le désarmement et la protection des civils à HI

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