Émilie Vath : « Le combat contre mines doit continuer, plus que jamais ! »
Les États parties se sont réunis fin novembre au Cambodge lors de la cinquième conférence d'examen du Traité d'Ottawa qui interdit les mines antipersonnel. Elle-même victime de mine et l'une des premières bénéficiaires de Handicap International au début des années 80, Émilie Vath était présente pour témoigner sur les drames humains engendrés par ces armes. Entretien.

Émilie Vath (2e à gauche) à la conférence d'examen du Traité d'interdiction des mines, fin novembre 2024 au Cambodge. | © HI
Propos recueillis par Sabrina Montanvert.
Pourquoi est-ce important pour vous de témoigner à ce type de conférence ?
Émilie Vath : Lorsque je témoigne sur les atrocités de la guerre et des mines antipersonnel, mon objectif est de faire savoir que de tels drames existent afin que cela ne se reproduise plus jamais. Je veux aussi donner aux autres victimes espoir et courage ; et enfin mettre en garde l’homme, de montrer ce qu’il peut faire à son prochain. Selon la citation : « Mettez-vous à la place des autres. Si vous y arrivez, vous ne serez plus capable de faire du mal à autrui. »
Après cette conférence de révision, quel est votre ressenti général ?
EV : J’ai ressenti une atmosphère très lourde mais une grande cohésion entre les États présents pour défendre le Traité d’Ottawa et les associations de la société civile qui soutiennent les victimes de mines.
En tant que victime de mine, qu'avez-vous pensé des échanges et de la position des États parties au Traité d'Ottawa ?
EV : Je trouve que les États sont trop orientés vers les demandes de financements. On ne parle pas assez des actions concrètes à mettre en œuvre pour faire respecter l’interdiction des mines antipersonnel et pour aider les victimes.
Dans ce contexte international extrêmement tendu, pensez-vous que le Traité d'interdiction des mines soit en danger ?
EV : Oui car les États-Unis ont transféré des mines à l’Ukraine. En sachant que l’Ukraine est un État partie au Traité d’Ottawa, cela est très inquiétant. Si l’on fait une exception pour un État, le traité risque de ne plus avoir beaucoup d’impact. Les mines ne vont pas protéger les civils ukrainiens. Lors de la conférence d’examen, une manifestation silencieuse s’est tenue contre l’acceptation par les Ukrainiens des mines américaines.
Le combat contre les mines, et globalement toutes les armes indiscriminantes, mérite-t-il toujours d'être mené ?
EV : Les États parties au Traité d’Ottawa et les ONG doivent malheureusement continuer, plus que jamais ! Car il ne faut pas oublier que les mines mutilent et tuent sans distinction, non seulement pendant les conflits mais aussi des années après la fin des combats.
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