Les armes explosives font des morts et des blessés chaque jour en Syrie
Les Syriens reviennent dans leurs villages jonchés de munitions non explosées, héritage de plus de 13 années de guerre civile. Les enfants comme Amer, 10 ans, en sont les principales victimes.

Amer chez lui dans son fauteuil roulant | © N. Bimbashi / HI
Agé de 10 ans, Amer a été blessé et mutilé par un engin explosif dans son village, Khasham, dans le nord-est de la Syrie, quelques semaines après être rentré chez lui avec sa famille.
Les enfants, inconscients du danger
Amer et sa famille ont été déplacés par le conflit pendant sept ans. Après la chute du régime de Bachar el-Assad l'année dernière, ils ont été parmi les premiers de leur village à rentrer chez eux. Tout allait bien pendant un mois...
Lorsque les parents sont à la maison, ils veillent à ce que les enfants ne s'éloignent pas, car ils ont reçu des consignes de prudence compte tenu de la contamination par des restes explosifs. Mais un jour, les parents d'Amer ont dû quitter le village pour faire des courses. À leur retour, ils ont appris qu’un accident s'était produit.
L'importance de la sensibilisation
En février 2025, Amer et ses cousins jouaient dehors. Ils ont trouvé un engin et l'un des enfants l’a pris dans ses mains. Ils ne savaient pas ce que c'était. Ils se sont mis à taper dessus avec une pierre pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur. L'objet a commencé à émettre de la fumée, ce qui a rendu les enfants encore plus curieux. Finalement, il a explosé.
Le garçon qui tenait l'engin explosif a été tué. Amer, qui se trouvait tout près, a eu la jambe complètement broyée. Un troisième enfant a été blessé aux doigts, et un autre, qui se trouvait un peu plus loin, n'a subi que des blessures légères.
Un système médical anéanti
La famille les a immédiatement emmenés au centre médical le plus proche. Mais celui-ci n'était pas suffisamment équipé pour les prendre en charge. Ils ont donc été transférés à l'hôpital de Hassaké, à trois heures de route.
À son arrivée, le jeune garçon avait perdu beaucoup de sang et a dû être opéré immédiatement. Le médecin a annoncé à la famille qu'Amer devait être immédiatement amputé au-dessus du genou.
Éviter de telles tragédies à l'avenir
Après l'amputation, Amer ne comprenait pas qu’il était amputé. Il n'arrêtait pas de dire à sa mère qu'il avait mal à la jambe.
« Nous voulons que plus aucun enfant de notre village subisse ce qu'Amer et ses cousins ont vécu. Nous espérons qu'une plus grande sensibilisation et le déminage des terres contaminées permettront d'éviter de telles tragédies à l'avenir. »
Le grand-père d’Amer
Accompagné pour marcher à nouveau
Après son opération, Amer a été orienté par Handicap International vers son partenaire, l'Hôpital national Kasra, où il a bénéficié de séances de rééducation physique pendant deux mois. Il a également reçu des béquilles pour enfant et une chaise-toilettes.
Comme son accident était encore récent, l'équipe de rééducation a recommandé d'attendre que sa blessure se stabilise avant de poursuivre avec une prothèse. Malheureusement, pendant cette période d'attente, l'équipe a perdu la trace d'Amer.
Handicap International va s’efforcer de remettre l'équipe de rééducation de Kasra en contact direct avec le grand-père d'Amer, qui semble être le parent actuellement responsable d'Amer, pour qu'il poursuive son traitement et reçoive une prothèse.
Éducation aux risques
Les sessions de sensibilisation aux risques organisées par Handicap International sont cruciales : une douzaine d'agents de l'association se rendent de village en village pour informer la population sur les dangers liés aux engins explosifs et sur les comportements à adopter pour rester en sécurité. Les enfants sont les plus exposés : ils ne sont pas conscients du danger que représentent les mines et les engins explosifs. Ils ne savent pas qu'ils doivent s'en tenir éloignés.
La Syrie est jonchée d'engins explosifs issus de plus de 13 années de combats et de bombardements. Depuis le début de la guerre en 2011, plus d'un million de munitions explosives ont été utilisées à travers le pays. En moyenne, entre 10 % et 30 % des munitions utilisées pendant un conflit n'explosent pas et contaminent le sol (source : Carter Centre). À cela s'ajoute la contamination par les mines et les engins explosifs improvisés. 14,41 millions de personnes en Syrie sont ainsi exposées à cette menace (source : rapport 2024 de l'Observatoire des mines). Depuis la chute de Bachar el-Assad en décembre 2024, les mines et les restes explosifs de guerre ont fait plus de 1 200 victimes, dont près de 500 morts (source : secteur de la lutte antimines en Syrie).
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