"Avant mes enfants, je ne pensais pas à mon amputation"
Un jour en Syrie, Ibrahim a entendu des échanges de tirs près du lieu où il se trouvait. Il a fui du côté opposé. C’est là que les bombes sont tombées. Blessé par un éclat d’obus à la jambe, Ibrahim a été transféré en Jordanie où il s’est fait amputer. Handicap International l’a ensuite appareillé d’une nouvelle prothèse.

© O. Van de Broeck / HI
C’est en Jordanie qu’Ibrahim a rencontré son épouse et que ses deux garçons sont nés : « Ça m’était égal d’avoir perdu ma jambe lorsque j’étais seul. Mais mon mariage a amené de nouvelles responsabilités », confie-t-il.
En Syrie, Ibrahim était carreleur. Son handicap ne lui permet plus d'exercer sa profession. Aujourd’hui, il travaille 6 jours sur 7 dans un magasin. Le salaire moyen peu élevé en Jordanie, l’est encore moins pour un réfugié syrien. Malgré des journées de 12 heures, Ibrahim peine à couvrir les dépenses familiales :
« Ça n’a pas été pas simple de trouver un emploi. Quand tu dis aux employeurs que tu es amputé d’une jambe, ils ne t’embauchent pas. Il est logique que dans notre situation actuelle, l’argent soit la chose la plus importante. Personne ne peut vivre sans argent », ajoute Ibrahim.
La famille syrienne ne bénéficie pas d’assurance médicale. Lorsque les enfants tombent malades ou doivent être vaccinés, les parents les emmènent dans une clinique privée où la consultation et les médicaments sont à leur charge.
Il répare lui-même sa prothèse
Quant à sa prothèse, Ibrahim a appris à la réparer lui-même. Il en est déjà à sa septième depuis son amputation. À chaque opération, la forme de son moignon change ce qui nécessite un nouvel appareillage : « Handicap International m'a donné la dernière. J'apprécie particulièrement les équipes qui m’appellent régulièrement et m’offrent un réel suivi pour sa maintenance. La prothèse est devenue une partie de moi. J’en connais les moindres pièces. Lorsque quelque chose se casse, j’ai appris à remplacer la pièce cassée avec celle d’une de mes autres prothèses. Il n’y a que la partie en silicone que je ne sais pas réparer. Dans ce cas, je contacte Handicap International », explique Ibrahim.
Il y a les petites choses du quotidien qui rappellent à Ibrahim son amputation : « Quand je vois des gens courir, ça me manque et j’aimerais faire de même. J’ai essayé mais sans succès ». Sa famille l'aide tant bien que mal, notamment ses enfants. Ce qui lui fait davantage de peine car il voudrait être celui sur lequel sa famille se repose, et non l’inverse.
Enquête de HI sur les réfugiés syriens handicapés
Ibrahim fait partie des centaines de personnes interviewées par Handicap International et iMMAP en 2018 pour comprendre la situation des personnes handicapées parmi les réfugiés syriens en Jordanie et au Liban, et les obstacles qu’elles rencontrent dans leur accès à l’aide humanitaire.
Selon cette étude, un réfugié sur cinq est handicapé et on peut faire beaucoup plus pour assurer l'inclusion des personnes handicapées dans les interventions humanitaires.
Accéder à l'étude :
Lire le rapport Liban / Lire le rapport Jordanie
> Accès aux données du rapport
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