15 mars 2011 - 15 mars 2023 : 12 ans de guerre, HI toujours auprès des réfugiés syriens
Mariam fait partie des millions de Syriens, victimes de la guerre, qui ont dû fuir leur pays pour se réfugier en Jordanie ou au Liban. Handicap International est à ses côtés depuis 10 ans.

Mariam avec ses parents | © N. Majali / HI
Mariam a 20 ans aujourd'hui. Elle vit dans une maison à Irbid, en Jordanie, avec ses parents et ses frères et sœurs. En raison de son handicap, ses parents sont très protecteurs.
Fuir la Syrie, il y a 10 ans déjà
Mariam et sa famille sont arrivées en Jordanie il y a dix ans, en 2013. Elle et sa mère étaient venues chercher des soins médicaux après avoir été gravement blessées lors d'une attaque aérienne en Syrie. Mariam a dû être amputée de sa jambe gauche et a été sérieusement blessée à l'autre. Sa mère a perdu un œil et a dû subir une opération de reconstruction faciale.
Elles ont fui la Syrie quelques mois après la tragédie, voyageant de nuit pour échapper aux attaques en chemin. Mariam utilisait des béquilles quand elle le pouvait pour marcher mais quand le terrain était trop accidenté, son père la portait.
L’horreur des bombardements
Mariam se souvient très bien du jour de l’attaque. C'était en 2012. Elle n'avait que 9 ans. Elle jouait avec d'autres enfants dans la rue, devant la boutique de son grand-père. Sa mère était à l'intérieur et le reste de la famille était chez des amis.
Tout à coup, deux avions sont passés au-dessus des toits. Tout le monde a paniqué et s'est mis à l'abri. Mariam a couru à l'intérieur du magasin et s'est abritée sous le comptoir.
Mais un missile a traversé le mur en béton du magasin. Les débris de l'explosion ont frappé sa mère en plein visage. Elle a perdu son œil droit et a eu une fracture du crâne. La jambe gauche de Mariam a été arrachée dans l'explosion et sa jambe droite a été grièvement blessée. Un deuxième missile a littéralement atterri sur elle, mais heureusement, il n'a pas explosé. Sa grand-mère, qui était aussi présente, a été tuée.
Les gens se sont précipités pour secourir les blessés. Mariam a été conduite à l'hôpital de la ville voisine. Dans le chaos et la panique, elle s’est retrouvée séparée de sa famille.
« Pendant tout le trajet, les personnes dans la voiture n'ont cessé de me dire de rester réveillée et de ne pas m'endormir. Je me souviens de tout cela, car je ne me suis pas évanoui avant d'arriver à l'hôpital. »
Arrivés à l'hôpital, les conducteurs de la voiture l'ont laissée à l'entrée, sur le trottoir, et sont partis. La dernière chose qu'elle a vue avant de perdre connaissance a été une lumière vive. Lorsque Mariam s'est réveillée le lendemain, un adulte qu'elle ne connaissait pas était dans la chambre. Il s'agissait du propriétaire d'une confiserie en face de l'hôpital, qui l'avait portée à l'intérieur lorsque la voiture l'avait quittée.
Elle lui a donné le nom de sa mère et le numéro de téléphone de son oncle - le seul qu'elle connaissait - ce qui l'a aidé à localiser sa famille. « Je me souviens encore aujourd'hui de son numéro. »
Mariam a dû être amputée mais l’opération a été mal réalisée, laissant les bords de l'os déchiquetés, puis recousus et recouverts d'une simple gaze et d'un bandage. Elle a été déchargée de l’hôpital au bout d'un mois.
Quelques mois plus tard, toute la famille a fui la Syrie pour la Jordanie où son amputation a été corrigée. Elle a reçu sa première prothèse de Handicap International quelques mois plus tard, à l'âge de 10 ans, puis a bénéficié de séances de rééducation.
« J'étais très proche du personnel de Handicap International. J'étais alors toujours une enfant enjouée. En grandissant, chaque nouvelle prothèse reçue depuis mon enfance me donnait l'impression de renaître à nouveau. »
Mariam en 2013, s'entraînant à la corde à sauter pour améliorer la coordination de ses membres. © M. Feltner / HI
Mariam a aujourd'hui encore des lésions nerveuses au pied droit, mais elle peut marcher avec sa prothèse. On lui a donné des attelles mais elle ne les a pas supportées, les trouvant inconfortables. Quand on parle de retourner en Syrie, le père de Mariam prend la parole :
« Tout le monde a le mal du pays, mais il est hors de question de retourner en Syrie. Il suffit d'un seul incident pour apprendre d'une erreur. Nous ne pourrions pas survivre mentalement si nous rentrions et qu'il y avait encore un incident. Nous ne pouvons pas retourner en enfer. »
Coudre, plus qu’un simple loisir
Récemment, Handicap International lui a offert une formation professionnelle. Elle s'est inscrite à un cours de couture de quatre mois à l'Académie Ejwan d'Irbid, puis l'association lui a fourni une machine à coudre.
« J'adore coudre. Cela m'aide à me débarrasser de mon énergie négative. Je passe mon temps à regarder des tutoriels sur YouTube pour m’améliorer. »
L'équipe de Handicap International essaie maintenant de persuader son père de l'autoriser à travailler dans une usine de vêtements pour gagner de l'argent. En principe il n'y voit pas d'inconvénient, mais il est très protecteur et s'inquiète de la voir prendre les transports en commun compte tenu de son handicap.
Handicap International vient en aide aux réfugiés syriens depuis 2012, principalement en menant des projets de soutien psychosocial et de réadaptation.
– En 10 ans, l'association a soutenu près de 2 millions de personnes dans six pays.
– 17 000 personnes ont été équipées de prothèses et d'orthèses. L'association a distribué des aides à la mobilité et du matériel spécifique à 183 000 personnes et offert des séances de rééducation physique et fonctionnelle à 241 000 personnes.
– Le nombre de bénéficiaires de séances de soutien psychosocial ou de soutien en santé mentale s’élève à 126 000.
– Handicap International a distribué de la nourriture et des articles ménagers essentiels, et a effectué des transferts d'argent à plus de 300 000 personnes.
– Les programmes d'éducation aux risques (liés aux mines et autres engins dangereux, restes explosifs de guerre, etc.) ont touché près de 1,9 million de personnes.
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