Après les séismes, l’indispensable aide psychologique d’urgence
Mehdi Firouzi supervise les équipes psychosociales en Syrie. Il nous explique les avantages du soutien psychologique d’urgence après une tragédie comme le tremblement de terre du 6 février et ses nombreuses répliques.

Destruction à Jenderes dans le Nord-ouest de la Syrie, après les séismes de début février | © HI
Plus de 50 spécialistes de la santé mentale et du soutien psychosocial – de Handicap International et ses partenaires – aident les survivants du séisme du 6 février.
Les populations en "mode survie"
Mehdi Firouzi : En termes psychologiques, les gens sont maintenant en "mode survie". Nous leur apportons les premiers secours psychologiques (PFA) : il s'agit de consultations individuelles, de conversations que les travailleurs psychosociaux ont avec les patients, les soignants, les proches d'une personne blessée. Toute personne en ayant besoin. Une telle conversation peut durer environ 30 minutes. L'idée est de stabiliser la personne, d'essayer de la calmer.
Cela se fait principalement par une écoute très active, en lui donnant l'espace, la sécurité et le temps de parler de ce dont elle veut parler, et en lui redonnant le sentiment d'avoir le contrôle. Au cours de ces entretiens, nous reconnaissons leurs préoccupations, nous validons leurs sentiments, qui sont des sentiments de détresse, d'anxiété ou peut-être de colère. Après de telles catastrophes naturelles, il n'est pas rare que certaines personnes expriment de la colère, par exemple si l'aide a été retardée.
De nombreuses personnes dans le Nord-ouest de la Syrie ont exprimé un sentiment d'abandon. Il peut donc y avoir beaucoup de colère. Nous gardons également un œil sur tout symptôme grave de détresse que certains pourraient présenter. La crise est encore très récente, donc beaucoup de gens sont encore en mode d'hyper vigilance. Ils sont encore très anxieux. Certains d'entre eux, par exemple, n'arrivent pas à dormir.
Assurer les besoins fondamentaux
Beaucoup s'inquiètent de la sécurité de leurs enfants, de leur avenir s'ils ont perdu leur maison. Il y a encore des répliques dans la région et il leur est très difficile de se sentir en sécurité.
Nous nous assurons que leurs besoins fondamentaux sont satisfaits, comme avoir un abri, de la nourriture, des vêtements chauds, etc. Si les gens ont des besoins fondamentaux qui ne sont pas satisfaits, nous les identifions et les mettons en relation avec les organisations adéquates.
Nous menons les consultations de premiers secours psychologiques dans de nombreux d'hôpitaux (services d'urgence, hospitaliers ou ambulatoires), de centres de santé et de centres communautaires. Nous devons faire face à l'afflux important de blessés, dont certains seront marqués à vie mentalement ou physiquement.
Réduire le risque de complication psychologique
Parmi les personnes qui viennent de subir un tremblement de terre, il est encore très difficile de dire lesquelles présenteront durablement des symptômes d'anxiété, car la situation est assez complexe. Il est raisonnable de laisser passer un certain temps avant de dire « OK, cette personne présente des symptômes très graves et risque, par exemple, de développer un trouble de stress post-traumatique (TSPT) ». Cependant, si les survivants d'un tel traumatisme bénéficient de suffisamment de temps, de sécurité, de soutien social et de réponses à leurs besoins fondamentaux, ils sont capables de se rétablir mentalement sans soutien spécialisé. Il est donc important de faciliter au mieux l'accès à ces besoins fondamentaux.
Les bénéfices de l’aide psychologique d’urgence
L’aide psychologique d’urgence réduit les risques de complications psychologiques : les personnes qui reçoivent ce soutien sont moins susceptibles de rester dans un état d'anxiété prolongé. Cela peut les aider à mieux se remettre du choc initial.
Elle est un moyen d'atténuer les risques. Ce n'est pas un outil magique, il ne guérit personne, il ne sauve personne. Mais parce que nous nous concentrons sur la stabilisation de l'individu et que nous l'encourageons à réfléchir à des solutions pour lui-même afin de lui redonner un certain contrôle sur la situation, cela réduit le risque de complications ultérieures. En termes imagés, c'est comme mettre une couverture sur quelqu'un et lui donner une boisson chaude après un grand choc.
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