Une victime de mine lance un appel international pour faire reculer l’administration Trump
Victime d’une mine, Gniep Smoeun est l’une des premières personnes appareillées par Handicap International au début des années 80. Face au Palais des Nations à Genève le 13 février, elle a porté la voix des victimes face à la décision de l’administration Trump de réintroduire les mines antipersonnel dans l’arsenal américain, et demande aux États d’user de toute leur influence pour que les États-Unis reviennent sur cette décision révoltante.

Victime d’une mine, Gniep Smoeun est l’une des premières personnes appareillées par Handicap International au début des années 80. | © Basile Barbey / HI
« J’avais 10 ans quand j’ai sauté sur une mine antipersonnel au Cambodge. Cette mine m’a tout pris : ma jambe, mes rêves d’enfant. »
Victime d’une mine, Gniep Smoeun s’est adressée ce jeudi au public face au Palais des Nations à Genève, sous Broken Chair monument symbole de la barbarie des mines. Aujourd’hui infirmière de 49 ans vivant en France, elle est devenue au fil des années l’un des porte-voix du combat contre les mines. Gniep Smoeun a été l’une des premières victimes appareillées par Handicap International, dans le camp de Kao I Dang situé à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande.
« Au nom de toutes les victimes de mines dans le monde, j’appelle à un sursaut de la communauté internationale pour faire reculer l’administration Trump et demander l’abandon de cette politique qui va semer la mort et la souffrance. »
© Basile Barbey / HI
Le retour possible d’une arme barbare
Présentée aujourd’hui par l’administration Trump comme "un outil important", c’est pourtant bien d’une arme d’un autre temps dont il est question. En 1997, l’adoption du Traité d’interdiction des mines avait marqué une véritable victoire contre ces armes qui tuent à l’aveugle. 30 000 victimes étaient dénombrées dans les années 90, contre 6 897 en 2018.
« Nous croyions avoir presque gagné avec la signature du Traité d’Ottawa, puis la réduction drastique année après année du nombre de victimes. Après tous ces efforts, les mines étaient vraiment devenues "hors-la-loi", mais aujourd’hui tout ceci est remis en cause ! », poursuit Gniep Smoeun en colère.
Cette décision du Président Trump a en effet raisonné comme un coup de tonnerre pour les milliers de victimes et les centaines d’ONG qui, comme Handicap International, ont milité pour l’interdiction de cette arme. Les États-Unis sont l'un des rares pays à n’avoir pas encore adhéré au Traité d'interdiction des mines. Cependant, depuis près de 30 ans, le pays s'abstenait de les utiliser ou de les commercialiser.
Le risque de relancer le commerce des mines
Parmi les 6 897 victimes dénombrées en 2018, seules 332 ont été victimes de mines dites « conventionnelles ». Les autres ont été blessées ou tuées par des mines de fabrication artisanale.
« Le marché était tari, les mines n’étaient plus commercialisées. Avec leurs nouvelles mines soi-disant "intelligentes", l’administration Trump prend une décision irresponsable qui pourrait faire repartir le marché de ces armes de lâches et toucher de nouvelles victimes. »
Emmanuel Sauvage, responsable de réduction de la violence armée à Handicap International
Gniep Smoeun et Handicap International appellent les États signataires du Traité d’Ottawa à peser de tout leur poids pour faire reculer l’administration Trump. Ce cri d’alerte est lancé à l’occasion de la 23e réunion internationale des directeurs de programmes nationaux de lutte contre les mines, qui se déroule cette semaine à Genève.
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