Kanha, de couturière à orthoprothésiste
Amputée à cause d'un reste explosif de guerre à 6 ans, Kanha vit aujourd'hui à Phnom Penh où elle travaille comme couturière. Handicap International continue de l’accompagner pour qu'elle reprenne ses études afin de devenir orthoprothésiste.

© S. Rae / HI
Remplie de peluches et de posters Hello Kitty, sa chambre ressemble à celle d’une enfant. Pourtant, Kanha a bien grandi depuis sa rencontre avec les équipes de Handicap International. La jeune femme, victime d'un reste explosif de guerre à l'âge de 6 ans, en a aujourd'hui 24 et vit au milieu de la foule dense et urbaine de Phnom Penh, bien loin de sa campagne natale dans la province de Tbong Khmum.
C’est le travail qui l’a poussée à venir s’installer dans la capitale. Il est 7 heures, Kanha est déjà en train de se préparer pour rejoindre la petite entreprise de couture dans laquelle elle travaille depuis quatre ans.
Chaque matin, elle rejoint à pied le domicile de sa responsable pour faire le trajet avec elle en tuk-tuk, les tricycles à moteur cambodgiens. Si elle a le temps, Kanha s’arrête dans une petite épicerie pour s’acheter de quoi grignoter pour le petit déjeuner.
« On rit tous ensemble »
Kanha est couturière aux côtés d’une dizaine d’employés. Ils sont spécialisés dans la confection de robes de mariées et de vêtements féminins pour les cérémonies religieuses. Kanha fait des aller-retours entre les clients, la salle de couture, le métier à tisser ; debout, assise, debout... C’est un métier physique, encore plus fatiguant avec sa prothèse, et qui demande également rigueur et technicité. Mais la jeune femme confie « aimer son métier ».
Ce qu’elle aime aussi au travail, ce sont les moments partagés avec ses collègues et sa responsable. Comme Kanha connaît peu de monde à Phnom Penh, c’est avec eux qu’elle passe le plus de temps. Chaque midi, l’équipe se réunit autour d’une petite table et déjeune ensemble. « On rit tous ensemble, on se raconte nos histoires... Moi je suis plutôt quelqu’un de calme, pas très bavarde, assez timide parfois », confie-t-elle.
Reprendre ses études
Pour évacuer le stress et les tensions de la journée une fois rentrée chez elle, Kanha a sa recette personnelle : K-Pop et livres d’épouvante ! Avec son énorme casque vissé sur les oreilles, elle pourrait écouter ses playlists de chanteurs coréens pendant des heures, avant de laisser filer son imagination dans des histoires de fantômes ou de vampires d'auteurs cambodgiens.
« J’aimerais dire à toutes celles et ceux qui sont dans la même situation que moi qu’ils doivent surmonter leur handicap, rester forts et tenir bon ! »
Un message encourageant, elle l’espère, pour toutes les personnes handicapées. Dix-huit ans après son amputation, la jeune femme est déterminée à avancer. D’abord intéressée par la mode et le design, Kanha a récemment décidé qu’elle voulait reprendre des études pour devenir... orthoprothésiste !
Un diplôme en trois ans qui lui permettra d’exercer dans un atelier d’appareillage, comme celui qui existe au sein du centre de réadaptation de Handicap International à Kampong Cham. Elle devrait suivre ses premiers cours d'ici la fin de l'année.
« Les équipes de Handicap International m’ont accompagnée dans ma rééducation, m’ont permis de remarcher grâce à une prothèse, c’était essentiel, mais leur soutien est allé au-delà : elles m’ont encouragée, soutenue psychologiquement et aussi professionnellement, en m’accompagnant dans ma formation pour devenir tailleuse et bientôt, je l’espère, orthoprothésiste. Sans le soutien de Handicap International, ma vie n’aurait pas été la même. »
Kanha va porter la parole des victimes
Le Cambodge a subi 30 ans de guerre. Des millions de mines antipersonnel et autres restes explosifs de guerre* ont été disséminés sur tout le territoire. À cause de l’une de ces armes indiscriminées, la vie de Kanha aurait pu s’arrêter à l’âge de 6 ans.
Pour soutenir les victimes au Cambodge et dans le monde, Kanha va participer à la troisième Conférence internationale pour l’assistance aux victimes qui se déroulera dans son pays du 17 au 19 octobre 2023. Objectif : témoigner et sensibiliser les participants – notamment les représentants des États – aux défis auxquels sont confrontés les personnes blessées par des mines et des engins explosifs, leurs familles ainsi que les communautés affectées vivant dans des zones encore contaminées et dangereuses. L’un de ces principaux défis est l’accès à des services de qualité souvent vitaux tels que les soins de santé, la réadaptation, le soutien psychologique, l’insertion socioéconomique, etc.
* De nombreuses armes qui tombent (sous-munitions, obus, roquettes, etc.), censées exploser à l’impact mais qui connaissent des défaillances techniques, deviennent de facto des mines terrestres et peuvent exploser à tout moment dès lors qu'elles sont manipulées et déplacées par des civils, parfois pour en extraire du métal.
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