Une journée avec les démineurs de Handicap International
Handicap International conduit des projets de déminage depuis près de 20 ans au Laos, pour permettre aux habitants de vivre en toute sécurité sur leurs terres. Reportage avec une équipe de démineurs de l’association.

© D. Kremer / Handicap International
Il est 6 heures, l’équipe s’ébroue. Pas besoin de sonnerie stridente, les nombreux coqs se baladant librement à l’extérieur suffisent à garantir le réveil de chacun. Peu de mots sont échangés. Ce n’est pas nécessaire pour ces hommes et ces femmes qui vivent ensemble plus de 20 jours par mois. Chacun sait ce qu’il a à faire et s’active avec efficacité : ranger les moustiquaires et les matelas, vérifier la mécanique des voitures, charger l’eau potable, passer des tongs aux bottines…
Un petit déjeuner solide est servi, dans la pure tradition laotienne : on se sert à même la casserole des poignées de riz collant. La main malaxe une boule solide qui sera trempée dans le piment et mangée avec un peu de bambou et de poulet. Les moteurs tournent et les deux équipes présentes dans ce camp vont partir chacune de son côté. Leur mission : œuvrer pour un Laos plus sûr.
La première équipe de déminage s’occupe d’interventions rapides destinées à détruire des engins explosifs trouvés en surface. Aujourd’hui, ils se rendent dans un champ. Le fermier y a repéré cinq engins explosifs. Pour chacun, la procédure sera la même : placer une charge explosive, tirer un câble sur près de 200 mètres, le lier au détonateur, lancer des avertissements à la ronde… et appuyer sur le bouton rouge. Chaque fois, la déflagration impressionne et fait battre le cœur. Un panache de fumée s’élève majestueusement du sol. Et c’est fini. Seul un petit trou dans le sol et des éclats de métal attestent du danger tapi dans la boue il y a un instant.
Pas question de relâcher l'attention
Composée de deux sections de démineurs, la deuxième équipe se charge de la dépollution systématique. Elle se concentre sur des zones identifiées comme prioritaires parce qu’elles doivent permettre des projets de développement. Impossible en effet d’envisager de nouveaux champs, routes, écoles… sur un sol infesté de restes de guerre non explosés. Les démineurs se consacrent actuellement à une surface de 7 827 m² dans la forêt. Les deux tiers de la superficie sont déjà sûrs. Aujourd’hui encore, 50 m² seront gagnés sur la terreur.
Les démineurs se mettent en place. Leur organisation est méthodique, le respect des procédures assurant la sécurité face au danger de l’habitude : délimitation des zones de travail, briefing, test du matériel… Chaque démineur progresse dans sa zone. Le bruit des détecteurs est continu et rappelle les cigales de Provence. Mais pas question ici de relâcher l’attention. Si un détecteur émet un autre son, il faut vérifier : simple morceau de métal ou sous-munition ?
Une carte permet de suivre la progression de l’équipe. Chaque bombe y est indiquée. Petit à petit se dessine l’empreinte laissée par le largage d’une bombe à sous-munitions. Sa trace est claire et permet d’anticiper les zones où de nouvelles sous-munitions seront encore découvertes.
Bientôt, 6 habitants du village de Soppa pourront venir travailler ici pour planter une bananeraie et sortir un peu de la pauvreté extrême qui frappe la région. C’est la plus belle des récompenses pour les démineurs.
Cinq petites balles dans un champ. Ce sont des sous-munitions, de petites bombes dispersées au départ de bombes-mères. Ces cinq sous-munitions sont de trois modèles différents. Il y a donc eu au minimum trois bombes larguées ici. Combien de sous-munitions au total ? Le champ et ses alentours ont été « arrosés » par au moins 1 000 sous-munitions. Le taux d’échec moyen des bombardements au Laos a été de 26 %. Il y a donc probablement quelques 260 sous-munitions non explosées dans cette zone, en surface ou à quelques centimètres de profondeur. 260 sous-munitions dans cette terre où le fermier abat sa houe, où les bœufs labourent, où les enfants mènent paître le bétail.
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