Territoires palestiniens occupés – Israël : l’effondrement du système de santé à Gaza
Handicap International publie un nouveau rapport, Attacks on healthcare and Impacts on Physical Rehabilitation and Mental Health Services in Gaza, qui rapporte que le système de santé à Gaza s'est complètement effondré à la suite des bombardements massifs et systématiques des forces israéliennes.

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Depuis le 7 octobre et l'escalade de violences entre Israël et le Hamas, plus de 11 000 personnes ont été tuées et 27 000 blessées à Gaza par les bombardements continus des forces israéliennes. Les représailles israéliennes interviennent après l'attaque massive lancée par le Hamas le 7 octobre qui a tué 1 200 Israéliens et lors de laquelle 240 Israéliens et ressortissants étrangers ont été pris en otage.
Bombardements massifs et systématiques
Les bombardements massifs et systématiques par les forces israéliennes ont un impact dévastateur sur le système de santé et le personnel médical à Gaza : le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) rapporte que 22 des 36 hôpitaux sont hors service à Gaza et qu'un seul hôpital fonctionne encore dans le nord de la bande de Gaza (au 14 novembre).
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, au moins 521 personnes, dont 16 travailleurs médicaux, ont été tuées dans 137 « attaques contre les services de santé » à Gaza, à la date du 12 novembre.
« Les blessés et les malades sont en danger car ils n'ont plus accès aux services de santé habituels, en raison de la fermeture de ces services et des bombardements incessants. À l'heure actuelle, dans le nord de Gaza, les médecins ne peuvent offrir aux patients que l'aide la plus élémentaire et n'effectuent que des interventions chirurgicales d'urgence, souvent éclairés avec une lampe de poche ou un téléphone, et avec le minimum d'anesthésiques et d'analgésiques. »
Danila Zizi, directrice de Handicap International pour les Territoires palestiniens occupés
Réadaptation et santé mentale, des priorités menacées
Les bombardements systématiques causent également des dommages importants aux infrastructures de réadaptation et de santé mentale : selon la Rehabilitation Task Force (RTF) à Gaza, deux hôpitaux spécialisés dans la réhabilitation ont été gravement endommagés, ce qui les a contraints à geler leurs activités.
« À l'hôpital indonésien, il y avait environ six ou sept spécialistes de la réadaptation, mais malheureusement, certains ont été tués lors des bombardements, d'autres ont perdu leur maison et d'autres encore ne peuvent pas se rendre à l'hôpital en raison des bombardements en cours, des infrastructures détruites et de la pénurie de carburant pour se déplacer. Cela signifie que seuls un ou deux spécialistes peuvent se présenter au travail, alors que le nombre de blessés est trop élevé pour être pris en charge. »
Ahmad (nom d’emprunt), kinésithérapeute déplacé du Nord en poste dans un hôpital du Sud, Rafah, Gaza
Cet impact dramatique sur le système de réadaptation survient alors que le nombre de blessés et les besoins en réadaptation fonctionnelle montent en flèche. La réadaptation aide les personnes à conserver ou à retrouver leur mobilité et à éviter les handicaps permanents.
Le seul hôpital psychiatrique de la bande de Gaza, qui dessert tous les gouvernorats, a été bombardé par les forces israéliennes. Avant les violences actuelles, 58 % de la population palestinienne adulte présentait des symptômes de dépression selon l'indice de bien-être de l'Organisation Mondiale de la Santé. En outre, environ 7 % des adultes en Cisjordanie et à Gaza ont été diagnostiqués ayant un syndrome de stress post-traumatique (« West Bank and Gaza - Palestinians' Psychological Conditions Survey 2022 », rapport de la Banque mondiale du 3 avril 2023).
Handicap International fournit des soins en santé mentale dans les camps de déplacés à Gaza et a déjà aidé plus de 18 000 personnes.
Coupures, pénuries et leurs conséquences humanitaires
Depuis le 7 octobre, la bande de Gaza subit une coupure des réseaux d'eau et d'électricité, tandis que tous les points de passage pour l'importation de carburant et de marchandises ont été fermés, laissant la population sans les biens les plus élémentaires pour survivre.
La coupure totale d'électricité depuis 34 jours consécutifs et la pénurie de carburant, d'eau potable, de médicaments et de fournitures, ajoutées aux bombardements intensifs sur les hôpitaux, ont contraint le personnel médical à interrompre ses services ou à fermer des salles ou des départements entiers.
À cause de la pénurie de carburant, les établissements de santé de Gaza ne peuvent pas faire fonctionner les générateurs nécessaires pour mener des interventions médicales vitales, les ambulances ne peuvent pas circuler, les usines de désalinisation de l'eau ne peuvent pas fonctionner, de même que celles pour l'élimination des déchets, etc.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, 40 personnes blessées sont mortes de complications et d’infections. Ces personnes auraient été soignées et auraient survécu en temps normal.

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