Sénégal : libérer les terres, reconstruire les vies
En Casamance, le retour à la paix se construit en enlevant les mines qui ont longtemps figé la vie. Handicap International s’attèle à rendre leurs terres aux habitants et à rouvrir les chemins vers un avenir serein.

Les équipes de HI au travail sur le terrain dans des opérations de déminage. | © A. Dieme / HI
La Casamance porte encore les cicatrices d’un conflit ancien jamais totalement refermé. La signature de l’accord de paix du 23 février 2025 entre le Gouvernement et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) constitue un tournant historique, mais elle ne suffit pas à effacer le danger latent. Des milliers d’hectares de forêts, de champs, de pistes rurales restent contaminés par des mines antipersonnel et autres restes explosifs de guerre. Pour les populations déplacées qui rêvent de rentrer, chaque pas peut encore être synonyme de menace.
Rétablir des liens entre les villages
Handicap International mène des opérations de dépollution dans des zones où les familles reviennent après avoir été contraintes à l’exil pendant plus de 30 ans. Une intervention emblématique est en cours sur une piste reliant les villages de Badem et Bougnack, distants de 5 kilomètres. Cet axe, abandonné pendant des années par peur des mines, est aujourd’hui presque totalement sécurisé. Plus de 17 mines et de nombreux restes explosifs y ont été neutralisés. Grâce à cette action, quelque 1 600 habitants de Badem ont pu revenir s’installer dans leur village, reprendre leurs activités, retrouver leurs champs, et renouer avec leurs racines. Ceux de Bougnack attendent, à leur tour, la levée complète de la menace.
Mais l’action de Handicap International ne s’arrête pas à la décontamination des sols. L'association accompagne concrètement le retour des populations déplacées, en travaillant sur la prévention des conflits fonciers, la reconstruction du tissu communautaire et le soutien à des initiatives économiques locales. Handicap International facilite par exemple l’identification et la gestion inclusive des terres libérées, l’accès des femmes et des personnes handicapées aux ressources, ou encore la relance d’activités agricoles collectives. L’objectif est de créer les conditions d’un retour pacifié, équitable et durable, où chacun et chacune a sa place dans la reconstruction.
Quand la terre cache encore des pièges
Le danger ne se limite pas aux grandes pistes : à Boutoute, un jeune homme revenu s’installer a mis au jour deux engins explosifs en retournant la terre de son potager. Il a immédiatement alerté l’Association sénégalaise des victimes de mines (ISAD/ASVM). En coordination avec le Centre national d’action contre les mines, Handicap International a neutralisé les engins situés à quelques mètres à peine de l’école du village. Cette opération a été suivie d’une session de sensibilisation communautaire pour expliquer les risques liés aux engins explosifs et les mesures de précaution à adopter en cas de menace.
Un avenir à construire
Aujourd’hui, les activités de déminage et d’appui au retour des habitants participent à un enjeu bien plus large : relancer la vie rurale, sécuriser l’accès aux terres, soutenir l’agriculture, restaurer les services essentiels et éviter que les tensions latentes ne resurgissent. C’est un travail de fond, minutieux, à la croisée de la sécurité, du développement et de la cohésion sociale.
Handicap International poursuit cette mission exigeante : chaque mine retirée du sol est une promesse de récolte, de rentrée scolaire, de paix retrouvée. La reconstruction de la Casamance commence là, dans la terre libérée, dans le retour des familles et dans l’espoir enfin tangible d’un avenir commun plus serein.
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