Philippe Houliat, expert en déminage pour Handicap International, témoigne
Philippe Houliat, expert en déminage de Handicap International, identifie les zones polluées par des restes explosifs de guerre dans le nord du Mali. Objectif : préparer la destruction de ces engins. Ses observations sont alarmantes : les civils réinvestissent des villages jonchés d'armes abandonnées par les combattants et s'exposent à un grand danger. Pour éviter les accidents, l'association sensibilise dans l'urgence les habitants aux risques.

© Handicap International
« Nous trouvons des grenades, des obus, des munitions sur les routes et même dans des maisons ! »
« Je suis actuellement à Diabali, où des combats se sont tenus récemment. L'ampleur de la contamination est extrêmement préoccupante. Des grenades et des munitions sont dispersées sur les routes, dans des zones ciblées par les bombardements ; en plein cœur de la ville, on trouve même des armes conventionnelles comme des obus à l'intérieur des maisons ! Ce sont autant de pièges mortels pour la population qui commence à réinvestir les lieux », explique Philippe Houliat, expert en déminage pour Handicap International. « Le risque est majeur. Nous devons de toute urgence renforcer nos équipes de sensibilisation pour apprendre aux habitants à éviter le danger. En même temps, il faut détruire ces armes et ces munitions. »
« Hier, à Konna, notre équipe a mené en urgence des actions de sensibilisation »
L'association identifie la présence de restes explosifs de guerre dans des zones qui sont réinvesties par les habitants au nord du pays. Elle prépare des opérations de dépollution pour les neutraliser et les détruire.
Hier, l'équipe envoyée à Konna, une commune de la région de Mopti, a déclenché en urgence des opérations de sensibilisation. « Nous avons constaté la présence d'un grand nombre de restes explosifs de guerre. Alors, avant de poursuivre notre mission d'identification, nous avons pris le temps d'informer les habitants et de leur enseigner les réflexes indispensables pour éviter les accidents.», explique Alhous Maïga, chef de projet Education aux Risques et Collecte d'Information à Mopti.
Handicap International mène des activités d'éducation aux risques des restes explosifs de guerre depuis l'été 2012 dans le nord du Mali et, depuis mi-janvier, dans la région de Mopti, où se sont réfugiées les populations déplacées. Le danger concerne à présent en premier lieu les habitants qui réinvestissent les villages pollués au nord du pays.
« Les écoles doivent rouvrir lundi et certaines abritent probablement encore des armes ou des munitions ! »
Pour Alhous Maïga, il est indispensable de multiplier ces actions de sensibilisation pour éviter des accidents dans les prochaines semaines. « Les écoles doivent rouvrir ce lundi. Certaines ont été utilisées comme base par des combattants. Ils y ont entreposé des munitions et probablement aussi des armes et des engins explosifs. Nous craignons les accidents. Il faut absolument conduire des évaluations sérieuses et dépêcher sur place des équipes formées à la neutralisation de ces armes. Il faut aussi sensibiliser les professeurs et leurs élèves afin que ces derniers se tiennent éloignés de tout engin dangereux. »
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