Nord-est de la Syrie : Il est urgent d’assurer la protection des civils et des travailleurs humanitaires
Après presque une décennie de guerre civile, l'incursion turque dans le Nord-est de la Syrie relance le cycle de violence, d’angoisse et d'incertitude pour les habitants de cette région. Handicap International est extrêmement préoccupée par l’escalade militaire et la menace que celle-ci fait peser sur la population civile. L'association appelle toutes les parties au conflit à protéger les civils, en particulier dans les zones peuplées ciblées par les frappes aériennes et les tirs d’artillerie.

© Google Maps
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), au moins 1,6 million de personnes dans le Nord-est de la Syrie ont besoin d'une aide humanitaire. Les organisations humanitaires sur le terrain signalent déjà l'interruption de services vitaux, y compris les structures médicales et l'approvisionnement en eau. Si la violence perdure, l'accès des populations à l'aide humanitaire devrait se détériorer tandis que le nombre de personnes dans le besoin devrait augmenter.
La bande de 5 kilomètres longeant la frontière entre la Turquie et la Syrie est actuellement le théâtre d’attaques incessantes. On estime à 450 000 le nombre de civils qui y vivent, dont 90 000 d’entre eux ayant déjà du être déplacés à l'intérieur du pays. Les Nations Unies rapportent que plus de 64 000 personnes dans la région frontalière ont fui leurs foyers à la recherche de sécurité dans les 12 premières heures de l'offensive, et les organisations humanitaires sur le terrain soulignent le besoin croissant d'aide humanitaire à l'intérieur et à l'extérieur de la zone.
Un impact considérable sur les populations
Par ailleurs, Tal Abiyad, Ras el Ain, Quamishly et d'autres villes du Nord-est de la Syrie ont été la cible d'armes explosives principalement sous forme de frappes aériennes et de tirs d’artillerie. La majorité des victimes d’armes explosives en zones peuplées sont des civils. De plus, l'utilisation d'armes explosives en zones urbaines entraîne des déplacements forcés et détruit de manière disproportionnée les infrastructures vitales. cette pratique impacte à la fois la capacité des populations d’accéder à une aide humanitaire d’urgence et les services nécessaires sur le long terme tels que les moyens de subsistance ou l’accès à l’éducation.
L'offensive en cours pourrait affaiblir considérablement le réseau des services primaires déjà peu disponibles et rendre encore plus difficile l'accès des personnes aux services humanitaires. Un travailleur humanitaire sur le terrain témoigne : « Je travaille dans le secteur humanitaire pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. Lorsque le conflit a commencé hier soir, je n'ai pas pu me rendre au bureau en raison des violents affrontements et des bombardements. Le fait d’être bloqué et de ne pas pouvoir travailler ne me permet pas de répondre aux besoins des habitants de ma région et d'apporter un soutien réel à ma famille, à mes amis et à mes collègues ».
Empêcher la situation de se déteriorer
- Le Conseil de sécurité des Nations Unies et la communauté internationale doivent tout mettre en œuvre pour obtenir un cessez-le-feu immédiat, sachant que l'acheminement de l'aide humanitaire, y compris l'accès des civils à l'aide humanitaire, est gravement entravé par ce nouveau cycle de violences.
- Toutes les parties au conflit et la communauté internationale doivent assurer la protection des civils et des travailleurs humanitaires et veiller à ce que la liberté de circulation et l'accès humanitaire soient garantis à tous les civils dans le Nord-est du pays.
- Toutes les parties au conflit doivent cesser d'utiliser des armes explosives à large rayon d’impact dans les zones peuplées, et ne doivent en aucun cas prendre pour cible les infrastructures civiles comme les hôpitaux, les écoles et les marchés.
Chaque jour, dans le monde, toutes les 24 minutes un civil est blessé ou tué par une bombe ou une arme explosive visant une zone urbaine. Bombardements indiscriminés, pilonnages au cœur des villes, déluge de feu sur des infrastructures civiles à Alep, Mossoul, Raqqa, Kobané... les mêmes scènes se répètent au mépris de la vie des civils. Handicap International appelle la communauté internationale à réagir pour stopper ces pratiques. Un premier pas a été franchi lors de la Conférence de Vienne qui a réuni les 1er et 2 octobre derniers 84 États, « favorables à une déclaration politique visant à mettre fin à l’usage des armes explosives en zones peuplées ». Pour rappeler l’urgence d’agir, l'association a inauguré à Paris et à Vienne un monument au Civil inconnu pour rendre hommage aux victimes anonymes de ces conflits et maintenir la pression sur les États, alors que les prochains mois seront décisifs pour les négociations d'ici à la Conférence de Dublin (mai 2020) qui ouvrira la déclaration politique à la signature des États.
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