Escalade de la violence au Darfour : HI appelle à une protection urgente des civils et des acteurs humanitaires

Des rapports crédibles* font état d’exécutions massives instaurant la terreur et un climat d'insécurité constant pour des centaines de milliers de personnes, notamment des civils et des travailleurs humanitaires. Des habitations, hôpitaux et marchés ont été détruits, les stocks d’aide médicale sont épuisés et l’accès à l’aide humanitaire est fortement limité.

De fait, les personnes handicapées et les populations les plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées, sont désormais confrontées à des risques extrêmes : des rapports font état de personnes handicapées exécutées parce qu'elles étaient incapables de fuir. D’après le rapport des besoins humanitaires au Soudan et plan de réponse 2025 (HNRP), les personnes handicapées représentent approximativement 15 % de la population nécessitant une aide humanitaire, soit environ 4,6 millions de personnes. Dans les zones affectées par le conflit au Soudan, cette proportion est probablement bien plus élevée dans la mesure où la prévalence de handicap augmente de façon significative pendant et après les conflits. Les handicaps à long terme sont également liés à la malnutrition, exacerbée par les déplacements massifs de population, l'effondrement des systèmes de santé et l'accès très limité aux services essentiels et aux besoins fondamentaux tels que la nourriture, le carburant et l'eau.

« Ce déferlement de violence insupportable touche particulièrement les personnes les plus vulnérables, notamment celles avec un handicap. Comme toujours, les conséquences de ces conflits impliquent de graves risques liés au développement de handicaps dus aux blessures de guerre qui, si elles ne sont pas prises en charge rapidement, conduisent à des handicaps permanents. Il existe des besoins immenses en matière de réadaptation physique, de protection et de soins en santé mentale pour faire face aux traumatismes. Il est essentiel que l’aide humanitaire soit acheminée sans entrave vers les populations qui en ont besoin. »

^{Vincent Dalonneau, Directeur de Handicap International au Soudan}

Handicap International reconnaît l'impact disproportionné de la violence à l’égard des personnes handicapées. L’association appelle les agences des Nations Unies et toutes les parties prenantes à œuvrer pour l’application intégrale des cadres relatifs aux droits humains, notamment la Convention relative aux droits des personnes handicapées, et réaffirme la mise en œuvre des engagements pris dans les Directives et la Charte du Comité permanent inter-institutions (IASC) sur l'inclusion des personnes handicapées dans l'action humanitaire. Handicap International appelle également tous les partenaires opérationnels à intégrer le handicap dans leurs programmes.

Handicap International condamne fermement les graves violations du Droit international humanitaire et rappelle l'obligation qui incombe aux parties au conflit, en vertu de l'article 3 des Conventions de Genève, qui stipule de protéger les personnes qui ne participent pas aux hostilités. L’association appelle donc toutes les parties :

• à prendre toutes les mesures pour protéger les civils et les infrastructures civiles ;
• à garantir les mouvements en toute sécurité et sans entrave des civils qui souhaitent quitter El-Fasher ;
• à permettre un accès sûr et sans entrave aux acteurs humanitaires dans toutes les zones, les opérations humanitaires devant être immédiates et durables ;
• à cesser immédiatement les attaques contre les travailleurs humanitaires et veiller, par des garanties et une surveillance appropriée, à ce que les travailleurs humanitaires ne soient pas arrêtés ni détenus pour avoir fourni des services humanitaires.

* Sudan War Monitor, 03/11/2025
Nations Unies, 31/10/2025 
Nations Unies, 30/10/2025