Gaza : main dans la main pour remarcher
Fayez et Mena sont frère et sœur. Ils ont été blessés dans un bombardement et ont tous deux perdu une jambe. Ensemble, ils apprennent à marcher avec une prothèse.
 
 
 Mena essaie sa prothèse de jambe au centre orthopédique HI de Gaza. | © K. Nateel / HI
Selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé, près de 42 000 personnes dans la bande de Gaza souffrent de blessures à vie. Cela représente un quart de tous les blessés signalés (167 376 personnes depuis octobre 2023). Parmi eux, un quart sont des enfants.
Avant les bombes
Fayez a 24 ans et sa petite sœur, Mena, en a 12. Avant la guerre, leur vie était organisée autour de l’échoppe familiale dans le quartier d'Al-Zaytoun, à l'est de la bande de Gaza. Fayez aidait son père au magasin, Mena allait à l’école. Leur mère s’occupait des enfants.
« Nous vivions simplement, mais heureux. Nous étions ensemble, cela nous suffisait. »
Un bombardement sur un camp
Depuis septembre, frère et soeur se rendent régulièrement au centre de prothèses et d'orthèses Nahla, installé par Handicap International à Khan Younes. Ils viennent pour apprendre à marcher avec une prothèse.
Car en juillet dernier, un missile israélien s’est abattu sur le camp de déplacés où ils s’étaient réfugiés, dans le quartier d’Al-Mashaala, au sud de Deir al-Balah. Fayez et Mena ont été grièvement blessés et ont dû être amputés. Une autre de leurs sœurs a été gravement blessée.
Réapprendre à marcher
Après leur opération chirurgicale, Mena et Fayez ont été orientés par Médecins du Monde vers Handicap International pour obtenir une prothèse et suivre des séances de rééducation. L’accident a soudé le frère et la sœur :
« Notre relation s'est encore renforcée après l'accident. Nous avons appris à compter l'un sur l'autre et, pour la première fois avec nos prothèses, j'ai eu le sentiment que nous avancions véritablement vers une nouvelle vie. Handicap International nous a aidés à nous relever, tant physiquement qu'émotionnellement », ajoute Fayez.
Retourner à l’école
Lorsque Mena a reçu sa prothèse de jambe, sa première envie était simple : marcher et être à nouveau avec ses amis. Elle était tellement excitée de les rejoindre qu'elle était tout sourire.
« Marcher à leurs côtés m'a fait me sentir vivante. »
Mena veut également retourner dans une école provisoire, comme celles mises en place par l'Unicef pendant le conflit. Mais sa blessure l’immobilise encore chez elle. Quand elle pourra marcher correctement avec sa prothèse, elle y retournera.
Le premier essai de prothèse de Mena
Abder Banoune, spécialiste de la réadaptation à Handicap International, commente les photos des premiers essais de prothèses de Mena :
« Mena porte une prothèse trans-tibiale, c’est-à-dire en dessous du genou, prothèse provisoire que nous avons fournie. C’est son premier jour, elle est un peu crispée, un peu penchée, mais elle a une bonne posture, avec un léger soutien de la kinésithérapeute qui la guide avec les mains, juste pour la rassurer, au cas où. C’est une simple aide, une sécurité, parce que ce sont les premiers pas, le premier jour. C’est comme apprendre à faire du vélo avec un enfant : on le tient un peu au début. »
Pauline Falipou, experte en réadaptation, à propos de l’apprentissage de la marche avec une prothèse à Gaza :
« Les premiers essais de prothèse se font entre des barres parallèles, parfois avec un miroir pour corriger la posture. Certains exercices sont aussi réalisés à l'extérieur, sur un terrain irrégulier, pour tester l’équilibre et la vigilance. Les patients sont encouragés à regarder droit devant (et non leurs pieds) pour maintenir une posture correcte et une marche fluide. Les patients avec un trauma comme à Gaza ont souvent besoin d’un suivi plus long et intensif, notamment sur la durée d’adaptation et la récupération de la mobilité. Mais à Gaza, la malnutrition et la fatigue générale compliquent la rééducation : les patients manquent d’énergie alors que la rééducation demande un effort important. »
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