Inclusion économique : l'impact de l'action de Handicap International

Chiffres-clés

• 75 projets d'inclusion économique ont été menés par les équipes de Handicap International en 2022.
• Plus de 140 000 personnes en ont bénéficié directement.
• Les trois pays dans lesquels l'association intervient le plus dans ce domaine sont le Niger, Madagascar et le Mali.

Trois questions à Toudjani Souley Kouato, chargé d’insertion socioéconomique au Niger

Quel est l’impact de l’inclusion économique, notamment au Niger ?

Les projets d’inclusion économique visent pour la plupart à sortir les ménages de l’extrême pauvreté ou à renforcer la résilience des communautés face à l’insécurité alimentaire. Ces projets ont donc un fort impact sur la vie des populations, notamment sur les personnes souvent laissées pour compte comme les jeunes, les personnes handicapées, les migrants... Or, au Niger le niveau d'extrême pauvreté s’élevait à 41,8 % en 2021, touchant plus de 10 millions de personnes¹. De plus, selon les Nations Unies, près de 3 millions de personnes pourraient se retrouver en état d’insécurité alimentaire aiguë sévère² cet été dans le pays. Les projets d’inclusion économique sont donc encore plus essentiels dans un pays comme le Niger où tous les indicateurs sont au rouge.

Qu’est ce qui fonde votre engagement dans ces projets, pourquoi y croyez-vous et qu’est-ce qui vous motive ?

J’y crois parce que je sers l’Humanité. Dans ces projets d’inclusion économique, je contribue à apporter une amélioration des conditions de vie de certaines couches vulnérables de la population, notamment les personnes handicapées. Et c’est ce changement dans la vie des personnes qui me motive le plus.

Quelle est la rencontre qui vous a le plus marqué et qui illustre à quel point l’inclusion économique peut changer la vie d'une personne ?

J’ai rencontré Fayçal en 2019, alors que Handicap International recrutait un premier groupe de personnes handicapées pour des formations professionnelles. Fayçal, qui avait alors 17 ans, était un jeune homme sourd qui venait d’abandonner ses études secondaires à cause de diverses barrières, notamment communicationnelles. Il a décidé de s’inscrire à la formation et a opté pour la couture, s’y adonnant avec beaucoup de courage. Après six mois de cours, Fayçal s'est fait remarquer par son talent et sa détermination à devenir un bon couturier. À la fin de ses deux années de formation, Handicap International l’a aidé à ouvrir un atelier de couture équipé d’une machine à coudre et d’une machine à broder. Aujourd’hui il témoigne : « Cette formation a changé ma vie et m’a permis d’avoir enfin un métier ; je m’en sors bien et j’arrive à rester en contact avec les gens ». Je suis très fier de lui et son histoire m’accompagne depuis lors.

¹ Source : Banque Mondiale. 
² Source : Nations Unies.