Hadil a encore la force de continuer à aider les gens
Hadil Al Saqqa a rejoint Handicap International en avril dernier. Elle est cheffe de projet Santé à Gaza. Elle explique comment elle travaille dans des conditions aussi difficiles.

Hadil Al Saqqa | © HI
Depuis le 7 octobre et l'escalade de la violence entre Israël et le Hamas, au moins 40 000 Palestiniens ont été tués - dont au moins 10 000 enfants - et plus de 80 000 blessés dans les bombardements incessants de Gaza par les forces israéliennes. Cette offensive meurtrière fait suite à une attaque massive lancée par le Hamas contre Israël, au cours de laquelle 1 200 Israéliens ont été tués et 240 Israéliens et ressortissants étrangers ont été pris en otage.
Quelle est votre journée type ?
Je suis basée dans la maison d'hôtes, le bureau de Handicap International à Gaza centre. Un des principaux défis pour travailler est le manque de connexion à Internet. Pour y remédier, nous travaillons parfois tard dans la nuit ou tôt le matin, lorsque la connexion s'améliore. L’insécurité et les ordres d'évacuation ont également un impact sur nos opérations, en nous obligeant à nous adapter rapidement.
Qu'est-ce qui vous aide dans votre travail ?
La solidarité et le soutien de l'équipe de Handicap International sont incroyablement encourageants. L’objectif noble de l'association – répondre aux situations d'urgence – me motive beaucoup. En outre, les besoins vitaux des personnes que nous aidons me poussent à redoubler d'efforts. Les réactions positives des partenaires et la reconnaissance de Handicap International en tant qu’organisation humanitaire de premier plan m'incitent également à travailler plus dur et à contribuer plus efficacement à notre mission.
Quel est l’impact de tous ces déplacements ?
Avoir été déplacés à plusieurs reprises au cours des neuf derniers mois, cela a été une lutte permanente pour moi et ma famille. Nous avons été déplacés constamment d'un endroit à l'autre pour tenter de survivre et d'obtenir le nécessaire. Cette bataille quotidienne a profondément affecté mes performances professionnelles, entraînant une anxiété et une frustration permanentes. Le fait d'être témoin de la douleur et de la souffrance des autres à Gaza ajoute à cette tension, créant une expérience quotidienne surréaliste au travail. Malgré ces difficultés, nos efforts pour fournir de l’aide aux survivants à Gaza sont alimentés par une profonde empathie. Chaque service que nous fournissons est un petit soulagement dans leur immense douleur, et cela nous motive à poursuivre notre travail. C'est comme si vous appliquiez un garrot sur votre propre blessure et que vous bandiez les blessures des autres, en vous efforçant d'apporter du réconfort au milieu du chaos.
Quelles sont vos relations avec les bénéficiaires ?
Malgré la douleur et la souffrance indescriptibles, il y a toujours des moments d'espoir, des sourires et de la gratitude de la part de ceux qui reçoivent l'aide humanitaire. Ces moments nous incitent à en faire plus, à persévérer et à croire profondément en l'importance de notre travail. Ils renforcent notre conviction qu’aider à survivre et à se rétablir, ce sont des objectifs réalisables.
Quels sont les principaux défis dans votre travail ?
Soigner les blessures importantes nécessitant une rééducation urgente et continue est l'une des principales difficultés. Avoir l’équipement et les ressources nécessaires au milieu d'un conflit pose des problèmes logistiques. Gérer la charge émotionnelle, être témoin de la crise humanitaire tout en maintenant professionnalisme et efficacité est un défi permanent.
Qu’est-ce qui vous motive ?
Ma motivation est personnelle. Il y a des années, mon père a été grièvement blessé et a dû faire face à des défis physiques et psychologiques. En voyant ses progrès et l'impact positif qu'ils ont eu sur notre qualité de vie, j'étais encore plus convaincue que les services de réadaptation jouent un rôle essentiel dans la guérison du corps et de l'esprit, dans l'indépendance des survivants. Contribuer à leur réadaptation physique et psychologique donne un but et un sens profond à notre travail, car nous nous efforçons de leur redonner espoir et d'améliorer leur qualité de vie.
La sécurité des travailleurs humanitaires
Le nombre d'incidents de sécurité à l'encontre des travailleurs humanitaires impliquant des actes de violence délibérés est incroyablement élevé. Selon Aid Worker Security Database, 320 travailleurs humanitaires ont été abattus, enlevés, victimes de bombardements aériens, etc. depuis janvier 2024. Ils étaient 911 en 2023.
Rapport conjoint de HI, MDM et ACF
En août 2023, Handicap International, Médecins du Monde et Action contre la faim ont publié un rapport conjoint intitulé Les risques que nous prenons dépassent l'entendement - Mieux protéger les travailleurs humanitaires et de la santé. Il fait le point sur les défis et les principales demandes des organisations humanitaires pour mieux protéger les travailleurs humanitaires et de la santé.
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