Goto main content
 
 

Abderamane est fier de pouvoir à nouveau se tenir debout

Réadaptation
République Centrafricaine

Abderamane a dû être amputé de ses deux jambes après la mauvaise prise en charge d’une blessure. Grâce à sa détermination et avec le soutien de Handicap International, il a retrouvé l'espoir.

Abderamane se tient debout devant la salle de réadaptation de l'hôpital de Bambari en République centrafricaine.

© HI

Abderamane Issa, 40 ans, est éleveur de bétail dans la ville de Boya à 60 kilomètres de Bambari, dans l’Ouest de la Républicaine centrafricaine. Amputé de ses deux jambes à la suite d’une infection mal soignée, Abderamane a été accompagné par Handicap International et a bénéficié de deux prothèses. Quelques mois plus tard, il a retrouvé son village, sa famille et peut de nouveau se tenir debout.

Une rencontre pour apaiser ses craintes

Fin 2021, Abderamane remarque une grosseur inquiétante sur sa jambe droite et s’oriente alors vers plusieurs guérisseurs traditionnels de la région. Ces derniers lui diagnostiquent un empoisonnement et tentent de soigner sa blessure. L'intervention a entraîné une infection qui a empiré la situation d’Abderamane. Laissé seul avec des douleurs insoutenables et sans solution, Abderamane s’est finalement rendu à l’hôpital régional de Bambari. Après quelques examens, les médecins n’ont pas eu d’autres choix que de prescrire une double amputation dans les plus brefs délais : l’infection à sa jambe était très avancée, sa survie dépendait de cette intervention.

Au départ, Abderamane s’est opposé aux recommandations des médecins, craignant de ne plus pouvoir poursuivre son activité d’élevage et donc de perdre sa seule source de revenus. Lors de son arrivée à l’hôpital, il a rencontré les équipes de réadaptation et de soutien psychosocial de Handicap International.

Saddam-Bi Chaouaibou, médiateur social pour l'association en RCA et très présent aux côtés d’Abderamane, détaille son accompagnement dans le processus d’acceptation de son amputation :

« Lors des séances, Abderamane était très inquiet des conséquences de l’opération, il craignait de ne plus pouvoir réaliser ses activités quotidiennes et la stigmatisation dont il pourrait faire l’objet. L’équipe de Handicap International l’a soutenu par le biais de séances de psychoéducation personnalisées, puis avec ses parents, afin de leur montrer l’importance de l’amputation, condition indispensable pour lui sauver la vie. Ce travail l’a beaucoup rassuré et lui a permis d’accepter l’intervention. »

« L’équipe de HI venait souvent me rendre visite, ils me faisaient sourire et surtout ils me rassuraient en m’expliquant la procédure que j’allais subir. Parfois, ils venaient simplement me saluer et cela me faisait du bien », ajoute Abderamane.

Malgré leurs précautions, du fait de l’état de santé très fragile d’Abderamane et de l’avancée de l’infection, les chirurgiens ont été contraints d'amputer également son autre jambe.

L’espoir retrouvé

Après l'opération, Abderamane a retrouvé les équipes de Handicap International qui l’ont soutenu dans ses soins de réadaptation et dans la préparation à l’appareillage de ses futures prothèses.

« Je n’avais jamais entendu parler de l’existence d’appareillages qui pouvaient aider des personnes amputées à remarcher. Après mon opération j’ai commencé à être démotivé, les équipes de HI m’ont expliqué ce qu’était une prothèse et ce que cela m’apporterait, mais je n’y croyais pas. Mais un jour, en me rendant au centre de réadaptation pour mes exercices, j’ai vu une femme qui avait une prothèse, elle pouvait marcher sans béquilles, je n’en croyais pas mes yeux ! Dès lors, j’ai commencé à reprendre espoir. »

L’équipe de l'association a continué d’accompagner Abderamane dans la suite du processus de soin avec des entretiens pour le motiver et le maintenir dans un bon état d’esprit, des activités, des jeux… Témoin de la détermination et du regain d’envie d’Abderamane, Saddam-Bi Chaouaibou raconte :

« Dès qu’il a vu cette femme marcher avec une prothèse, il a tout de suite repris espoir et était tellement motivé qu’il ne cessait de nous presser de partir à Bangui pour se faire appareiller. »

En juin 2023, Abderamane a enfin pu rejoindre les équipes situées à Bangui, à près de 500 kilomètres de chez lui, pour recevoir ses deux prothèses et s’y habituer pendant trois semaines. C’est l’Association nationale de rééducation et d’appareillage de Centrafrique (ANRAC), partenaire de Handicap International, qui a fabriqué son appareillage et l’a soutenu dans ses premiers pas. Puis Abderamane est retourné à l’hôpital de Bambari pour présenter au personnel de l'association ses tout nouveaux équipements. Il pouvait déjà marcher sans béquilles et n’avait qu’une hâte : rentrer dans son village pour retrouver sa famille et ses animaux.

Préparer le retour au quotidien

Pourtant, Abderamane a tout de même dû patienter pour que l’équipe de réadaptation s’assure qu’il s’adapte bien à ses prothèses. En parallèle, l’équipe de soutien psychosocial l’a préparé pour son retour afin qu’il apprenne à faire face aux regards et possibles réactions brutales liées à son appareillage et qu’il puisse réagir le mieux possible.

« Au départ lorsque j’ai été amputé, le comportement de ma famille à mon égard a un peu changé. Mon père a très mal pris ma nouvelle condition physique, je représentais une charge supplémentaire, j’avais la sensation qu’il était en colère contre moi. Depuis que je suis revenu avec mes prothèses et qu’il a vu que je pouvais remarcher, j’ai senti que son regard avait changé et qu’il était rassuré. »

La préparation au retour est tout aussi importante que le reste du processus d’accompagnement. Abderamane a suivi un programme d’entretiens motivationnels et de séances de psychoéducation pour lever ses inquiétudes, ses doutes et renforcer sa confiance en lui. Ensuite, des séances de psychoéducation ont été organisées avec sa famille pour évoquer l’importance des prothèses, des soins à lui apporter et du soutien dont il a besoin au quotidien.

« Cette préparation consiste aussi à prévenir les risques et complications qui pourraient arriver, comment les éviter… Les personnes amputées vont "recommencer leur vie à zéro”, il est donc important qu’elles s’adaptent à cette nouvelle situation, qu’elles prennent soin d’elles et qu’elles protègent leurs appareillages ! », ajoute Saddam-Bi.

Lorsque les membres de Handicap International lui ont demandé ce qu’il conseillerait aux personnes qui pourraient se retrouver dans la même situation, Abderamane répond qu’il expliquerait que la première chose à faire serait d’aller à l’hôpital rencontrer des médecins plutôt que de demander conseils aux guérisseurs. À celles et ceux qui rencontrent des problèmes de mobilité, il serait rassurant en les faisant bénéficier de son expérience :

« Je leur dirai qu’il existe d’autres solutions, comme l’appareillage que j’ai reçu grâce à Handicap International. »

Le projet RIMSCASSA de Handicap International, mêlant réadaptation physique et fonctionnelle intégrée et thérapie de stimulation, ainsi que des activités de santé mentale et de soutien psychosocial au sein de l’hôpital de Bambari, est déployé depuis juillet 2022 dans six pays : Mali, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Tchad et Somaliland. Il a été financé par le ministère allemand des Affaires étrangères. Entre juillet 2022 et juin 2023, le projet RIMSCASSA a permis la prise en charge de 6 054 patients ayant besoins de soins de réadaptation (dont 1 086 en RCA), 1 818 enfants en thérapie de stimulation (dont 555 en RCA), 28 669 personnes souffrant de détresse psychologique (dont 1 745 en RCA).
Publié le : 15 septembre 2023
Nos actions
pays
par pays

Icône casque microUne question ? Une remarque ? Nous sommes à votre écoute !

Relation Donateurs
Contactez notre équipe du lundi au vendredi de 9h à 18h au 04 78 69 67 00 ou à
[email protected]
Au plaisir d’échanger !
Voir aussi la FAQ

Équipe Mobilisation
Vous souhaitez
devenir bénévole ou partager des idées d’actions solidaires ? Contactez-nous par mail [email protected]

Relations Presse
Journalistes, médias : notre attachée de presse est joignable au 06 98 65 63 94 ou par mail
[email protected] 
Voir l'espace Presse

Collectes frauduleuses

Des escroqueries à la charité peuvent être commises en notre nom dans l'espace public, par téléphone ou par e-mail. Consultez notre page dédiée pour toute information ou contactez-nous directement au 04 78 69 67 00 ou par e-mail : [email protected]

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

Tchad : les blessés du conflit au Soudan soutenus par HI à l’hôpital d’Adré
© HI
Réadaptation Santé Urgence

Tchad : les blessés du conflit au Soudan soutenus par HI à l’hôpital d’Adré

400 000 personnes ont passé la frontière du Tchad pour fuir le conflit au Soudan voisin. De nombreux blessés par balle ont besoin de soins médicaux et chirurgicaux, et de services de réadaptation.

Les Marocains ont besoin d’être mis à l’abri
© Bulent Kilic / AFP
Réadaptation Santé Urgence

Les Marocains ont besoin d’être mis à l’abri

Près d’une semaine après le séisme au Maroc, les chiffres sont alarmants : plus de 380 000 personnes ont été touchés par la catastrophe, parmi lesquels des milliers d'habitants qui n’ont plus de toit.

Le bambou et HI : une histoire d'amour qui ne rompt jamais
© P. Merchez / HI
Mines et autres armes Réadaptation

Le bambou et HI : une histoire d'amour qui ne rompt jamais

Le bambou pousse naturellement dans une vingtaine de pays où intervient Handicap International. Symbole historique de l'association, cette plante ligneuse est toujours régulièrement utilisée par nos équipes, notamment en Asie. Le 18 septembre, c'est la Journée mondiale du bambou !