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Être une personne amputée est un « plus » pour mieux comprendre nos bénéficiaires

Mines et autres armes Réadaptation
Népal

Navin Raut est spécialiste de la fabrication de prothèses et d'orthèses pour Handicap International au Népal. Il raconte son parcours, de jeune militaire amputé à orthoprothésiste.

Au Népal, un orthoprothésiste se tient debout dans un bureau.

© HI

Je m’appelle Navin Raut, j’ai 41 ans, je vis actuellement avec ma famille dans le Nord-Est de Katmandou, au Népal. J’ai rejoint Handicap International en décembre 2022 et exerce actuellement le référent technique P&O (prothèses et orthèses). Le prothésiste/orthésiste est un membre essentiel de l’équipe multidisciplinaire en charge de la réadaptation des personnes blessées ou malades. Il évalue les personnes qui ont besoin de prothèses ou d'orthèses et jouent un rôle crucial dans la prescription, la création et l'adaptation des appareillages.

J’ai grandi dans un petit village dans la vallée de Katmandou, où il n’y avait ni route, ni électricité, ni accès à l’éducation. Très jeune, j’ai voulu m’engager et faire quelque chose pour mon pays. Grâce au soutien de mes parents, j’ai pu partir étudier à Katmandou avant de rejoindre l‘armée népalaise.

Pris au piège d’une route minée

Avant de recevoir ma première prothèse je ne connaissais pas le métier d’orthoprothésiste Au départ, j’étais officier d’infanterie dans l’armée. J’ai été blessé le samedi 25 juin 2005, j’avais alors 23 ans. À l’époque, j’avais la charge de sécuriser une nouvelle route d’accès pour mon bataillon. Mais la route était truffée d’engins explosifs improvisés. Avec mes troupes, on a été pris au piège.

Lorsque j’ai marché sur l’engin explosif, j’ai perdu la mémoire pendant une trentaine de secondes, je me suis retrouvé allongé sur la route avec une sensation de brûlure à la jambe droite. Je pouvais voir que mes orteils allaient bien, mais j’étais loin d’imaginer que tout l’arrière de ma jambe droite avait disparu.

J’ai été héliporté vers l’hôpital militaire de Katmandou, quatre heures après l’explosion. Je me souviens encore répéter au personnel médical de l’hôpital, mon groupe sanguin : « O négatif, O négatif ». Ma jambe droite a été amputée sous le genou le soir-même. J’ai été plongé dans le coma pendant une semaine et j'ai passé 45 jours à l’hôpital au total. Je suis revenu à la vie, une seconde vie.

HI promeut l'inclusion des personnes handicapées

Qualques mois plus tard, j’ai reçu ma première prothèse, qui était vraiment basique et peu pratique. J’ai donc voulu devenir un professionnel de l'appareillage pour tenter de faire évoluer les choses, ce qui n’a pas été tâche facile ! Au Népal, nous disposons de services de prothèses et orthèses de base qui ne sont pas accessibles à tous.  

J'ai rejoint Handicap International le 16 décembre 2022. Mon principal objectif était d'occuper un poste qui me permettrait de réaliser mon rêve de soutenir le secteur des prothèses et orthèses au Népal. D'autre part, je pouvais acquérir une expérience professionnelle précieuse au sein de l'association, qui promeut l'inclusion et encourage les personnes handicapées comme moi.

Faire preuve d’empathie

Je pense d’ailleurs que c'est un "plus" d'être une personne amputée pour mieux comprendre nos bénéficiaires. Je peux ressentir leurs difficultés et comprendre les défis dans leur vie quotidienne. Je leur raconte ma propre expérience, mon vécu lorsque, comme eux, j’ai utilisé ma prothèse pour la première fois. Les encourager, les conseiller les aide vraiment à aller de l’avant et prendre un nouveau départ. Il est essentiel de faire preuve d'empathie à leur égard, plutôt que de se contenter de sympathie.

Chaque jour je mesure l’importance de nos actions. Ce qui m’a le plus marqué dans ma carrière ce sont les nombreux enfants touchés par le violent séisme de 2015 dans le pays. Alors aujourd’hui, si j’avais un message à confier aux jeunes, victimes eux aussi d’une amputation et que nous accompagnons à Handicap International, voici ce que je leur dirais :

L'amputation n'est pas la fin de la vie, mais un nouveau départ. Elle nous donne une nouvelle façon de penser et d'avancer. Elle n'est pas seulement synonyme de défis, mais aussi de nouvelles opportunités. Il faut donc toujours être positif et aller de l'avant !

Publié le : 31 août 2023
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