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Cyclone Gamane : un an après, résilience et espoir face aux catastrophes climatiques

Limiter l’impact des catastrophes sur la population Prévention
Madagascar

Monsieur Lemarisc est un rescapé du cyclone Gamane qui a touché Madagascar en mars 2024. Le vieil homme raconte ses souvenirs, entre émotions et inquiétude pour l'avenir.

Un couple de personnes âgées pose devant sa maison.

Monsieur Lemarisc et son épouse devant leur maison, celle qu’ils ont dû fuir lors des inondations dues au passage du cyclone Gamane à la fin du mois de mars 2024. | © A. Perrin / HI

Monsieur Lemarisc a environ 75 ans, il ne connaît pas l’année exacte de sa naissance. Ce dont il est sûr, en revanche, c’est qu’avant le passage du cyclone Gamane en mars 2024, il n’avait jamais vu de cyclone causer autant de dégâts dans la commune d’Ambilobe. Le vieil homme est le représentant des personnes âgées de son fokontany*, il raconte ses souvenirs de la nuit qui a bouleversé leurs vies.

Toute une communauté traumatisée

Je vis avec mon épouse, nous sommes parents de huit enfants et fièrement grands-parents de douze petits-enfants ! Heureusement tout le monde ne vit pas à proximité de chez nous…

Ce soir-là, personne n’a vu venir la catastrophe… La montée des eaux de la rivière a été très brusque, il faisait nuit, c’était difficile de voir clair. Dans notre maison, l’eau a commencé à monter à 19h mais aucune intervention d’évacuation ou de sauvetage n’était en cours autour de nous. J’ai compris que les inondations allaient arriver très vite à cause de la puissance des vents du cyclone et de l’intensité de la pluie ! Comme je suis l’un des représentants de ma communauté, je suis sorti pour alerter les voisins du danger qui se rapprochait et nous avons évacué seuls avec ma femme, quelques-uns de nos enfants et leurs familles.

Nous étions assez loin du site d’hébergement d’urgence le plus proche, nous nous sommes donc réfugiés vers une grande maison en béton dont la construction n’avait jamais été terminée. Une vraie chance compte-tenu des circonstances !

La maison n’avait pas de toit, c’était une grande dalle, mais nous, et tous les voisins qui ont pu quitter leur domicile, avons pu nous mettre à l’abri de l’eau qui ravageait tout sur son passage. Toute la nuit, nous avons assisté impuissants à la destruction des maisons et des biens de chacun, à la merci des vents et de la pluie qui n’a cessé de tomber que vers 3h du matin… La nuit a été très éprouvante pour nous tous, en particulier les jeunes enfants et les personnes âgées.

L’aide des ONG, cruciale lors des premiers jours

Le niveau de l’eau était toujours élevé, mais nous avons finalement pu descendre en milieu d’après-midi le lendemain. Nous nous sommes tous précipités chez nous pour constater l’ampleur des dégâts. Chez nous, l’eau est tout de même montée à près de deux mètres ! Nos vêtements, la nourriture, nos papiers administratifs… Tout était trempé et plein de boue mais dans notre malheur, nous avons été chanceux : en plus du choc de l’inondation, certains habitants ont été pillés par des personnes mal intentionnées, qui leur ont volé le peu qui leur restait...

Quelques jours après la catastrophe, j’ai entendu par le bouche-à-oreille que des organisations humanitaires organisaient des distributions. J’ai ainsi rencontré les équipes de Handicap International dans le cadre de la distribution d’une aide financière aux sinistrés. Ce jour-là, j’ai reçu 240 000 ariary (NDLR : environ 45 euros) dont je me suis servi pour acheter de la nourriture car nous n’avions plus rien, cela m’a permis d’acheter des sacs de riz de plusieurs kilos pour tenir quelques temps. Ma reconnaissance pour HI est immense, c’est la première ONG à venir à notre rencontre, avant mêmes les autorités de notre commune !

Préparer le futur pour atténuer les prochaines catastrophes

Aujourd’hui, je suis toujours inquiet. Les infrastructures, comme les routes ou les digues de protection n’ont pas encore été reconstruites, les maisons sont plus fragiles… La saison des cyclones arrive à son terme pour 2025, et notre île a de nouveau été touchée par plusieurs cyclones sans causer de gros dégâts comme l’an passé, mais qu’adviendra-t-il pour le futur ? Chaque fois tout est plus fragile, nous sommes mieux préparés mais pas forcément mieux protéger des prochaines catastrophes… Un de mes anciens voisins, dont le logement a été complètement rasé par la force des inondations, a tout perdu et n’a toujours pas pu retrouver de maison.

Il faut que nous misions sur des solutions de protection durables : renforcer les berges des rivières et les infrastructures de la ville, construire des digues, garantir des sites d’hébergement accessibles pour tout le monde… Nous pouvons faire mieux pour protéger les personnes sans-abris et de reconstruire notre commune !

* Plus petite unité administrative à Madagascar, subdivisions au niveau des communes.

Publié le : 12 mai 2025
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