6 mois après le séisme, Rema reçoit sa première prothèse
Le 6 février dernier, Rema a été piégée sous les décombres de son habitation lors du séisme qui a frappé la Syrie et la Turquie. Retrouvée vivante après 30 heures, elle a dû être amputée. Elle nous raconte.

© HI
Le jour où la terre a tremblé
Lorsqu’elle se remémore ce 6 février 2023, Rema contient difficilement ses larmes. Impossible pour la jeune fille d’oublier ce jour où, dit-elle, elle a tout perdu : les deux êtres qui lui étaient très chers, son père et sa nièce. En février dernier, elle racontait aux équipes de handicap International ce qui lui était arrivé :
« Alors que nous dormions, nous avons senti un séisme très puissant, d’autant plus que nous étions au troisième étage. Plus vous montez haut, plus vous sentez les secousses. C’était vraiment très fort. Notre porte était fermée, il a fallu un moment pour l’ouvrir. J’ai ouvert la porte pour mes parents et nous sommes sortis ensemble. Mes parents étaient encore dans l’escalier lorsque j’allais atteindre la porte d’entrée de l’immeuble. C’est alors que quelque chose m’est tombé dessus. J’ai essayé de l’enlever mais je n’ai pas réussi. Puis, il y a eu une réplique et tout le toit s’est écroulé sur moi, du coup je ne pouvais plus me sortir de là. Toute ma famille est sortie. Je suis restée là et je criais. Ma sœur m’a entendue. Elle est descendue informer nos proches en leur disant que j’étais toujours vivante. Ils sont revenus et ont commencé à dégager les décombres autour de moi. Ils ont commencé par me dégager le bras et les cheveux. Ils ont creusé dans ma direction. Juste à côté de moi, il y avait le cadavre d’un enfant qui devait avoir une douzaine d’années. J’avais très mal car j’étais écrasée par des pierres. Ils ont réussi à dégager l’espace autour de moi et cela m’a quelque peu soulagée. Ils m’ont apporté de l’eau et m’ont fait boire un peu de jus. Je suis restée 30 heures sous les décombres. »
Plusieurs opérations et de la kinésithérapie
La jambe écrasée sous les gravats, Rema a dû être amputée sur place avant d’être transférée à l’hôpital. Elle a a été opérée plusieurs fois de la jambe avant de commencer ses premières séances de kinésithérapie. Suivie au sein de l’hôpital Aqrabat, partenaire de Handicap International dans le Nord-Ouest syrien, l’adolescente a pu compter sur toute l’équipe médicale, médecins, kinés et psychologues. Sa kinésithérapeute, Fatima, explique comment, au fil des mois, des liens très forts se sont créés avec Rema :
« J’ai senti qu’il fallait que je reste auprès d’elle tout le temps et à chaque pas. J’ai imaginé un plan dans ma tête qu’il fallait suivre. Je savais que cela allait prendre beaucoup de temps. Cependant, je me suis efforcée de croire que Rema allait remarcher, car j’ai senti qu’elle avait la force et la volonté d'atteindre l’objectif que nous nous étions fixé. Pour moi, Rema n’est pas seulement une patiente, elle est devenue aussi une amie. Je suis très heureuse de la voir marcher. »
Fatima, kinésithérapeute de Rema
Marcher seule pour rejoindre l’école
Après une longue période de convalescence et de rééducation, Rema a essayé sa première prothèse de jambe le mois dernier. Un moment de stress et de bonheur, des émotions mélangées pour la jeune fille.
« J’étais heureuse à l’idée de pouvoir de nouveau marcher seule, pour aller à l’école ou faire ce que j’ai envie de faire à la maison. Mais en même temps, j’avais peur de ne pas supporter la prothèse, de boiter, de ne pas réussir à marcher comme avant, que cela soit un handicap. »
Désormais, Rema est fière de pouvoir se déplacer de manière autonome et elle reprend le cours de sa vie "presque" comme avant. Elle a également réussi haut la main son brevet des collèges. C’était dit-elle, le souhait de son père, « qu’elle se devait d’exaucer » en sa mémoire.
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