« Un an après le séisme, je me sens presque aussi bien qu'avant »
Les rescapés des puissants séismes qui ont touché la Syrie le 6 février 2023 sont toujours accompagnés en réadaptation et sur le plan psychologique par les partenaires de Handicap International.

Noor, 3 ans, a été grièvement blessée pendant le séisme du 6 février 2023. Après sept mois d’hospitalisation, elle continue à être suivie régulièrement par les équipes de l’hôpital Aqrabat, partenaire de HI dans le Nord-Ouest de la Syrie. | © HI
« Ma plus grande fierté est de voir nos patients, comme Rema, capables de marcher à nouveau, grâce aux prothèses que nous leur avons fournies, et être de nouveau heureux. »
Voici les premiers mots de Salahedin, directeur de l’hôpital Aqrabat, partenaire de Handicap International dans le nord-ouest syrien, lorsqu’on lui demande de quoi il est le plus fier, un an après le terrible séisme qui a frappé la région et fait des milliers de victimes.
Rema continue régulièrement de venir au centre de réadaptation qui dépend de l’hôpital, notamment pour des ajustements au niveau de sa prothèse. Aujourd’hui, la jeune fille dit se sentir beaucoup mieux :
« J’avais vraiment perdu tout espoir de remarcher un jour, mais grâce à cette prothèse j’ai pu continuer mes études, je me sens à l’aise dans tous mes déplacements, je me sens presque aussi bien qu’avant. »
Une longue convalescence
Les équipes de l’hôpital Aqrabat ont été pleinement mobilisées dès les premières heures qui ont suivi la catastrophe et sont toujours aussi déterminées à accompagner leurs patients, comme Rema, dans leur longue convalescence.
Pour ce partenaire de Handicap International, la majorité des survivants blessés souffrent de blessures orthopédiques qui nécessitent une rééducation prolongée pour retrouver leur mobilité, leur force et leur fonctionnalité.
« Des séances de rééducation continues sont essentielles pour assurer une récupération optimale et prévenir les handicaps à long terme », explique Salahedin.
Pour les personnes souffrant de graves lésions orthopédiques, la capacité à se déplacer de manière autonome peut être compromise. L’hôpital Aqrabat aide les patients à s’adapter à leur prothèse, leurs fauteuils roulants, leurs béquilles, toute aide pouvant répondre à leurs besoins en mobilité. Ces soignants proposent également des protocoles complets de gestion de la douleur, notamment des médicaments, des techniques de kinésithérapie et des thérapies alternatives pour aider les patients à mieux gérer la douleur chronique pouvant résulter de leurs lésions.
Au-delà des blessures physiques, le traumatisme du tremblement de terre peut avoir des effets psychologiques durables, comme le stress post-traumatique et l’anxiété.
« Les principaux défis à relever après un tremblement de terre consistent à assurer le bien-être physique et psychologique des survivants. Notre hôpital orthopédique s'engage à fournir des soins holistiques pour relever efficacement ces défis sur le long terme », assure-t-il.
Dans la salle de soins du centre de réadaptation de l’hôpital Aqrabat, Noor, 3 ans, esquisse quelques timides sourires et souffle dans des ballons. Un moment chaleureux, avec un personnel attentionné, précise son père lui aussi présent. Quand les violentes secousses ont fait s’effondrer sa maison, Noor n’avait que deux ans et demi. Elle est restée trois jours sous les décombres avant d’être retrouvée par les secours.
« J’ai perdu toute ma famille dans le séisme. Noor est la seule enfant qu’il me reste. Parfois elle me demande où est son frère, mais je pense qu’elle était petite et ne se souvient pas de tout. »
Guérison et résilience
Noor a été amputée sous le genoux droit après le séisme du 6 février 2023. Sa jambe gauche a subi de multiples opérations. Après sept mois d’hospitalisation, elle est suivie encore de près par les équipes partenaires de Handicap International.
« Noor est en pleine croissance donc nous devons réajuster sa prothèse régulièrement. Concernant son autre jambe, elle a été très affaiblie depuis le séisme à causes des nombreuses opérations chirurgicales qu’elle a subies. Nous l’accompagnons dans sa rééducation et vérifions régulièrement sa prothèse de jambe », explique la kinésithérapeute qui l’accompagne.
En parallèle de la rééducation, il est important d’accompagner la petite fille sur le plan psychologique. Ce soutien joue un rôle essentiel pour surmonter les difficultés émotionnelles et mentales complexes auxquelles elles sont confrontées, en favorisant la guérison, la résilience et le rétablissement.
Comme pour de nombreux enfants blessés dans le séisme, l’hôpital Aqrabat organise des activités récréatives dédiées.
« Ma fille était très nerveuse au début mais maintenant elle va mieux. Elle a recommencé à jouer, c’est ce qu’elle fait le plus pendant la journée », confie le père de Noor.
La menace constante de la guerre
Mais pour Salahedin, ces moments de détente et de joie ne doivent pas faire oublier la situation profondément difficile de tous ces patients, dans une région qui endure la guerre depuis plus de dix ans.
« Non seulement ils sont aux prises avec le traumatisme mental causé par le tremblement de terre, mais ils portent également le poids d'une détresse permanente liée à la guerre. Leur vie quotidienne est marquée par un sentiment de peur omniprésent, accentué par la menace constante de frappes aériennes. De plus, la nature imprévisible du conflit oblige beaucoup d'entre eux à se déplacer fréquemment, à la recherche de zones plus sûres lorsque l'intensité de la guerre s'intensifie dans leur voisinage. Ces bouleversements continus exacerbent leur état émotionnel et physique déjà fragile, rendant leur chemin vers la guérison encore plus complexe et exigeant. »
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