Goto main content
 
 

« Nous avons tous le même objectif : sauver des vies ! »

Mines et autres armes Urgence
Ukraine

Olga Savchenko et Kaitlin Odge nous expliquent comment Handicap International sensibilise la population ukrainienne aux dangers posés par les engins explosifs et les bombardements.

Une personne sensibilise des populations déplacées en Ukraine aux risques liés aux engins explosifs.

Anita, agente de Handicap International pour l'éducation aux risques, lors d'une session avec des personnes déplacées dans la région de Poltava en Ukraine. | © HI

Quel est l’ampleur du danger que représentent les armes explosives en Ukraine ?

Kaitlin Hodge de Handicap InternationalKaitlin Hodge, spécialiste AVR1 : Selon les Nations Unies, plus de 20 000 personnes ont été blessées ou tuées par l'utilisation d'armes explosives en Ukraine depuis février 2022, dont près de 800 civils.

Depuis février 2022, on constate une escalade de la violence et des bombardements qui touchent pratiquement toutes les régions de l’Ukraine. Les armes utilisées lors des frappes aériennes sont de plus en plus sophistiquées et seront donc plus difficiles à éliminer. Ces restes d’engins explosifs s’ajoutent aux très nombreuses mines et autres types de munitions explosives, comme des obus ou des roquettes, abandonnées dans les zones contestées depuis le début de la guerre en Ukraine, c’est-à-dire en 2014.

Au total, quelque 160 000 kilomètres carrés de terres ont été le théâtre de combats. Cela correspond à la moitié de la superficie de l'Allemagne. Si cette zone était entièrement contaminée, l'Ukraine serait le pays le plus contaminé au monde en termes de surface.

Quel soutien apporte Handicap International à la population ukrainienne ? Pendant combien de temps sera-t-il nécessaire ? 

Kaitlin Hodge : L’aide de Handicap International se concentre sur des actions de prévention pour préparer les civils à la violence armée, mais également expliquer les dangers liés aux restes d’engins explosifs : comment reconnaître les zones dangereuses et comment réagir dans ces zones, quel équipement mettre dans un sac à main, comment évacuer un bâtiment, comment aider les personnes handicapées qui ne peuvent pas se mettre seules à l'abri...

Olga Savchenko de Handicap InternationalOlga Savchenko, chef de projet EORE2 : Nous travaillons avec des adultes et des enfants victimes du conflit, des personnes déplacées ou rapatriées dans leur lieu de résidence. C'est particulièrement dangereux pour ces dernières, car elles n'étaient pas présentes pendant les combats, ne savent pas où les militaires étaient stationnés et quelles sont les zones à éviter en raison de la présence d’engins explosifs.

Kaitlin Hodge : La population ukrainienne aura besoin d’être aidée pendant plusieurs dizaines d’années, au moins. Le Cambodge, par exemple, théâtre de la guerre dans les années 70 et 80, est encore aujourd'hui contaminé par des restes d’engins explosifs.

Les civils doivent réapprendre à vivre alors que leur territoire est contaminé. Comment un agriculteur, par exemple, va-t-il pouvoir continuer à cultiver son champ et couvrir ses besoins en toute sécurité ?  

Quels sont les principaux défis pour une organisation humanitaire comme Handicap International ?

Olga Savchenko : Sensibiliser un maximum de personnes, y compris dans les zones où des combats sont toujours en cours et donc non accessibles pour des raisons de sécurité. C’est pour cela que nous avons mis en place des formations en ligne. Elles permettent aux personnes vivant à proximité des zones de combat, auxquelles nous ne pouvons pas forcément accéder, de pouvoir bénéficier de ces formations.

Comme le conflit est toujours en cours, nous devons faire preuve d'une grande souplesse dans la planification de nos activités et adapter en permanence nos formations.

À quoi ressemble la vie quotidienne des Ukrainiens après plus de 15 mois de conflit ?

Olga Savchenko : Ils essaient de mener une vie normale, bien que la guerre affecte tous les aspects de leur vie quotidienne. De nombreux enfants ne peuvent pas aller à l'école parce qu'il n'y a pas de sous-sol adapté à un abri anti-aérien. Comme les attaques peuvent survenir à tout moment et qu'il y a souvent des problèmes d'électricité par la suite, les gens ne peuvent pas utiliser les ascenseurs.

Chaque déplacement prend beaucoup plus de temps : avant la guerre, on pouvait se rendre dans des villes polonaises par avion en 2 heures, alors qu'aujourd'hui il faut 20 heures de train rien que pour atteindre la frontière polonaise.

Enfin, de nombreuses familles se trouvent toujours dans une situation exceptionnelle. De nombreuses femmes et enfants ont fui à l'étranger. Les hommes et les pères, dont la plupart avaient un autre emploi, sont maintenant dans l'armée. Une fois la guerre terminée, il sera très difficile de réunir les familles, de rebâtir les maisons, mais aussi de reconstruire le « vivre ensemble ».

Kaitlin Hodge : Aussi résilients que soient les Ukrainiens, on ne peut nier l’impact psychologique que la guerre a sur eux ; ils sont soumis à un stress permanent depuis plus d'un an. C'est l'une des raisons pour lesquelles Handicap International propose également un soutien psychosocial dans le cadre de séances de groupe et individuelles. Les besoins sont immenses.


1 AVR : réduction de la violence armée. 
2 EORE : éducation aux risques liés aux engins explosifs.

Publié le : 7 juin 2023
Nos actions
pays
par pays

Icône casque microUne question ? Une remarque ? Nous sommes à votre écoute !

Relation Donateurs
Contactez notre équipe du lundi au vendredi de 9h à 18h au 04 78 69 67 00 ou à
[email protected]
Au plaisir d’échanger !
Voir aussi la FAQ

Équipe Mobilisation
Vous souhaitez
devenir bénévole ou partager des idées d’actions solidaires ? Contactez-nous par mail [email protected]

Relations Presse
Journalistes, médias : notre attachée de presse est joignable au 06 98 65 63 94 ou par mail
[email protected] 
Voir l'espace Presse

Collectes frauduleuses

Des escroqueries à la charité peuvent être commises en notre nom dans l'espace public, par téléphone ou par e-mail. Consultez notre page dédiée pour toute information ou contactez-nous directement au 04 78 69 67 00 ou par e-mail : [email protected]

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

Pyramides de chaussures 2023 : 7 tonnes d'empreinte citoyenne contre les bombardements de civils
© Lyon Drone Service / HI
Mines et autres armes Solidarité

Pyramides de chaussures 2023 : 7 tonnes d'empreinte citoyenne contre les bombardements de civils

Les Pyramides de chaussures 2023 organisées simultanément à Paris, Lyon et Nice par Handicap International se sont achevées samedi 23 septembre, après deux jours de mobilisation citoyenne et de sensibilisation.

Tchad : les blessés du conflit au Soudan soutenus par HI à l’hôpital d’Adré
© HI
Réadaptation Santé Urgence

Tchad : les blessés du conflit au Soudan soutenus par HI à l’hôpital d’Adré

400 000 personnes ont passé la frontière du Tchad pour fuir le conflit au Soudan voisin. De nombreux blessés par balle ont besoin de soins médicaux et chirurgicaux, et de services de réadaptation.

En Syrie, HI nettoie un stock de soufre, utilisé dans la fabrication d'engins explosifs
© HI
Mines et autres armes

En Syrie, HI nettoie un stock de soufre, utilisé dans la fabrication d'engins explosifs

Près de Raqqa, l'équipe de dépollution de Handicap International a nettoyé des tas de soufre, utilisé pendant la guerre dans la fabrication d'engins explosifs.