+ 30 % de victimes d’armes à sous-munitions en trois ans
Publié le 15 septembre, le rapport 2021 de l'Observatoire des armes à sous-munitions a enregistré au moins 360 nouvelles victimes dans le monde en 2020. Soit une augmentation de 30 % depuis 2018, principalement due à l’utilisation de ces engins lors du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en octobre 2020.

Salam a été blessée par une arme à sous-munitions en Syrie et a dû être amputée - photo d'archive février 2021 HI Jordanie | © Said Khlaifat / HI
La Conférence des États parties à la Convention d'Oslo* a lieu les 20 et 21 septembre prochains. Handicap International appelle les États à faire respecter le Droit international humanitaire et ceux qui ne l'ont pas encore fait à adhérer à la Convention.
Le rapport 2021 de l’Observatoire des armes à sous-munitions dresse le bilan de l’application de la Convention d’Oslo* sur la période de janvier à décembre 2020, et allant jusqu’à août 2021 quand l’information est disponible.
Bilan des victimes
L'Observatoire a enregistré au moins 360 nouvelles victimes d'armes à sous-munitions dans le monde en 2020, causées soit par des attaques utilisant ces armes (142 victimes), soit par des restes d'armes à sous-munitions (218 victimes). Ce bilan est très certainement en dessous de la réalité en raison des difficultés à obtenir parfois les informations.
Ce chiffre représente une augmentation de 30 % en trois ans (317 victimes en 2019 et 277 en 2018). La principale cause de cette augmentation est liée à l'utilisation d'armes à sous-munitions lors du conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans le Haut-Karabakh en octobre 2020.
La moitié des victimes en 2020 ont été enregistrées en Syrie (182). Elles ont été victimes à la fois de restes d'armes à sous-munitions et d’attaques directes utilisant ces armes. Au total, 107 personnes ont été tuées et 242 autres ont été blessées (la condition de 11 victimes reste inconnue).
En 2020, la totalité des victimes dont le statut était connu était des civils, dont 44 % d'enfants.
Nouvelles attaques et restes de sous-munitions
En octobre 2020, de nouvelles utilisations d'armes à sous-munitions ont été signalées dans le Haut-Karabakh lors du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan : au moins 107 personnes ont été tuées ou blessées. Des attaques aux armes à sous-munitions ont également été signalées en Syrie, faisant 35 victimes. La Syrie est le seul pays à connaître une utilisation continue de ces armes depuis 2012.
Les victimes de restes d'armes à sous-munitions ont été signalées dans 7 pays, les principaux étant la Syrie (147), l’Irak (31) et le Soudan du Sud (16). Jusqu'à 40 % des sous-munitions n'explosent pas à l'impact en raison de défaillances techniques et laissent au sol des restes qui constituent une menace pour les populations.
Destruction des stocks et contamination
Depuis l'entrée en vigueur de la Convention d’Oslo le 1er août 2010, 36 États parties ont détruit 1,5 million de stocks, soit un total de 178 millions de sous-munitions. Cela représente 99 % de toutes les armes à sous-munitions déclarées par les États parties à la Convention.
Au total, 26 États et trois régions restent contaminés par des restes de sous-munitions dans le monde.
« Les conséquences des armes à sous-munitions sont horribles, surtout lorsqu'elles sont utilisées en zones peuplées. Les victimes de ces armes sont toutes des civils. Les armes à sous-munitions tuent et mutilent lors d’une attaque et leurs restes qui n’ont pas encore explosé continuent à représenter une menace mortelle pour la vie des populations pendant des années. L’indignation internationale contre l'utilisation de ces armes montre que la Convention d'Oslo est devenue une norme internationale indiscutable. »
Anne Héry, Directrice du Plaidoyer à Handicap International
En savoir plus : les armes à sous-munitions, c’est quoi ?
* La Convention d’Oslo interdisant l’utilisation, le stockage, le transfert, la production et la vente de sous-munitions a été ouverte à signature en décembre 2008 et est entrée en vigueur en août 2010. À ce jour, 123 pays en sont signataires.
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