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Victime d’une mine, Dominique refuse la fatalité

Accompagner les victimes de mines
Sénégal

La vie de Dominique bascule en 2004 quand il marche sur une mine. Amputé, il tombe dans une longue dépression, se sentant inutile pour sa famille. Mais petit à petit, ce père de quatre enfants trouve le courage de reprendre sa vie en main et multiplie les projets.

Handicap International Sénégal. Dominique et une partie de sa famille.

© J-J. Bernard / Handicap International

En 2004, Dominique, alors âgé de 25 ans et père d’une petite fille, défriche une parcelle de terre pour la cultiver. Il va chercher de l’eau au puits situé aux abords de son village. Une mine enterrée sur le chemin s’enclenche à son passage et provoque aussitôt une violente déflagration qui le projette au sol et le blesse très grièvement à la jambe. Dominique ne perd pas conscience : « Ma première réaction a été de prévenir ma petite fille qui était en train de tresser des paniers pas très loin, elle s’est précipitée pour me venir en aide, je lui ai crié : non, non, non, n’approche pas ! ».

Dominique tente ensuite de s’extraire de ce terrain piégé : « J’ai rampé, rampé… et me suis réfugié un peu plus loin. J’ai ensuite attendu près de 3 heures, allongé sur le torse et foudroyé par la douleur avant que des militaires me conduisent à l’hôpital. »

« C’était fini pour moi »

L’histoire de Dominique illustre combien le danger des mines est pernicieux en Casamance, une région du Sénégal déchirée pendant 25 ans par un conflit armé. « Les mines sont placées de manière totalement aléatoire. On peut en trouver dans des bois, des vergers, des champs, aux abords des puits, des routes. N’importe où sans logique apparente parfois », explique Aziz Sy, chef des opérations de déminage de Handicap International au Sénégal. 826 personnes ont été victimes depuis le début du conflit entre l’armée régulière et les rebelles indépendantistes en 1981. 

Après un mois d’hôpital, Dominique tente de se reconstruire : « Sur le coup, j’ai vraiment perdu espoir. Je me disais que c’était fini pour moi, que je n’étais plus comme avant… Qui allait m’aider pour mes enfants ? Je savais que je ne pourrais plus travailler aussi durement qu’avant, que je ne pourrais plus faire de sport… ».

Il a fallu cinq ans à Dominique pour reprendre un semblant de confiance en lui et retrouver une activité stable.

« J’ai dû affronter le regard des autres sur mon handicap. Je me disais : c’est l’accident qui m’a changé, avant j’étais comme eux. Au final, je ne suis pas si différent, peut-être qu’ils marchent mieux que moi mais sinon nous sommes les mêmes. Je travaille comme eux. »

Il multiplie les activités rémunératrices

Entre-temps, en 2011, Handicap International démine l’ensemble du village et ses environs, quelque 35 000 mètres carrés, l’équivalent de la superficie de 5 terrains de foot. Les maisons et les parcelles cultivées se multiplient ensuite.

Dominique a repris une activité de maraîcher. « Pendant deux ans, j’ai rejoint l’Association sénégalaise des victimes de mines (ASVM) et mené des sessions de sensibilisation aux risques. Mon beau-père m’a ensuite proposé de le suivre sur les chantiers pour faire des travaux de maçonnerie. C’est comme ça que je me suis doucement remis à travailler et à gagner ma vie. »

Sa famille s’est agrandie avec trois nouveaux enfants. Comme beaucoup de villageois Dominique cultive aujourd’hui le bissap (variété d’oseille). Il produit du vin de noix de cajou. Et il vient de se lancer dans l’élevage porcin. « J’aime beaucoup le métier d’éleveur, mon rêve serait d’ouvrir une grande porcherie. Par la suite, j’aimerais également élever des volailles, tout cela pour assurer un avenir heureux à ma famille, qui comptera bientôt un nouveau membre ! »

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Publié le : 8 février 2016
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