Une déclaration politique contre les bombardements de civils
Handicap International participe à la première commission sur le désarmement et la sécurité internationale, début octobre, lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Anne Héry, Directrice du plaidoyer, revient sur l’importance de ce rendez-vous et explique les actions menées par l'association pour faire avancer le combat contre les bombardements des civils.
© G. Lordet / Handicap International
En quoi consiste cette première commission sur le désarmement ?
Anne Héry : L’Assemblée générale des Nations unies comprend six commissions, qui sont des sortes de grands groupes de travail avec chacun une spécialité. Leur rôle est de tenir des discussions, d’alerter l’Assemblée générale sur des points particuliers et de faire des recommandations. Nous participons à celle sur le désarmement et la sécurité internationale. Pour Handicap International, c’est un moment privilégié au cours duquel nous pouvons dialoguer avec les États et inciter ceux qui ne l’ont pas déjà fait à rejoindre la Convention d’Ottawa, qui interdit les mines antipersonnel, et celle d’Oslo, qui interdit les bombes à sous-munitions, deux combats historiques de Handicap International.
Comptez-vous aborder la question des bombardements des civils ?
Oui, ce sera l’occasion de présenter aux États le rapport "Qasef: Escaping the bombing" que nous venons de publier et qui établit le lien entre les bombardements de civils et les déplacements de populations dans le conflit syrien. En marge de ces rendez-vous onusiens, nous participons également à une réunion du groupe d’experts sur l’utilisation des armes explosives en zones peuplées. Cette réunion est de toute importance pour trouver des solutions politiques aux bombardements des civils.
Qu’est-ce que ce groupe d’experts ?
Ce groupe d’experts est une initiative de l’Autriche. Constitué d’une douzaine d’États, il travaille depuis un an à l’élaboration d’une déclaration politique pour condamner l’utilisation des armes explosives en zones peuplées, reconnaître les souffrances des civils et appeler à assister les victimes. L’élaboration d’une telle déclaration politique est un objectif important du combat de Handicap International contre les bombardements des civils. Un peu comme un traité, nous voulons qu’à terme un maximum d’États accepte les engagements qu'une telle déclaration incluera et la signe.
Où en sommes-nous de cette déclaration ?
À la toute première étape, qui consiste à s’entendre sur les principaux éléments de contenu du texte. Cette phase peut être compliquée et prendre plusieurs mois, voire plusieurs années. Est-ce que cette déclaration doit demander aux États de "ne plus utiliser" d’armes explosives en zones peuplées ? Ou "d’éviter d’utiliser" des armes explosives en zones peuplées ? Quels mots utilise-t-on ? Inclut-on des obligations en matière d’assistance aux victimes ? Cette phase de discussion est cruciale car elle établira la base de ce sur quoi les États seront prêts à s’engager. Nous sommes particulièrement vigilants au contenu du texte et apportons notre expertise à la fois issue du terrain et de l’adoption de deux conventions pour lesquelles nous avons joué un rôle important, celles d’Ottawa et d’Oslo.
Que demande Handicap International ?
Handicap International souhaite que soit mis fin à l’utilisation des armes explosives en zones peuplées, particulièrement celles à large rayon d’impact, et nous œuvrons pour que cette déclaration affirme clairement cette nécessité. Nous ferons pression dans ce sens : nous voulons également que cette déclaration comprenne des engagements forts sur l’aide aux victimes.
Comptez-vous mobiliser tous les États sur cette question ?
Oui, et nous avons la chance de pouvoir intervenir en séance plénière de cette première commission, le 12 octobre. Cela nous offrira une tribune de premier plan pour évoquer devant tous les États du monde le problème du bombardement des civils, de l’utilisation des armes explosives en zones peuplées. Nous chercherons à susciter une prise de conscience. Devant l’horreur des conflits et des violences faites aux civils, il est urgent de mener des actions politiques concrètes. Les pétitions que nous avons pu récolter sur cette question, notamment lors des Pyramides de chaussures, nous donnent de la force et une crédibilité certaine quand nous interpellons des délégations d’États sur le sujet.
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