Reham Shaheen, bloquée en Jordanie, aide les civils à Gaza
Spécialiste en réadaptation à Handicap International, Reham Shaheen vit dans la bande de Gaza. Elle témoigne sur la situation et la menace qui pèse sur les civils.

Reham Shaheen, spécialiste en réadaptation pour HI dans la bande de Gaza. | © D. de Munter / HI
Quelques jours avant les attaques du Hamas et les représailles du gouvernement israélien, Reham Shaheen, spécialiste en réadaptation pour Handicap International dans la bande de Gaza, a quitté les Territoires palestiniens occupés pour une visite de plaidoyer et de communication en Belgique et au Luxembourg. C’est à plus de 3 000 km de son mari et de ses trois enfants qu’elle a suivi l’escalade du conflit. À présent bloquée en Jordanie, les frontières étant fermées, elle raconte le quotidien à Gaza et l’accumulation des difficultés rencontrées pour les civils et les travailleurs humanitaires.
Les attaques du Hamas et les représailles israéliennes ont un impact dévastateur sur les civils. 1 400 personnes ont perdu la vie en Israël selon les autorités israéliennes et plus de 4 600 personnes à Gaza selon le ministère palestinien de la santé. Sur les 1,4 million de personnes déplacées dans la bande de Gaza, près de 580 000 sont hébergées dans 150 abris d'urgence désignés par l'UNRWA.
Présente en Palestine depuis 1996, Handicap International répond à l'urgence. Reham Shaheen fait partie de notre équipe à Gaza.
Ma famille est en vie, mais ne va pas bien
Reham Shaheen s’inquiète chaque jour un peu plus pour ses trois enfants de 12, 10 et 4 ans, ainsi que pour son mari de 39 ans. Le 13 octobre dernier, sa famille a fui sa maison dans le nord de Gaza, lorsqu’ils ont reçu un SMS indiquant que la maison de leur voisin allait être prise pour cible. Quelques minutes plus tard, elle était détruite. Ils sont partis vivre chez le beau-père de Reham à la périphérie de la ville, emportant seulement quelques vêtements avec eux. Aujourd'hui, huit familles y vivent, soit 35 personnes, sans électricité ni eau. Heureusement, ils disposent d'un petit générateur qui leur permet de recharger les téléphones portables et de tenir Reham au courant de la situation.
Reham sait que lorsqu’elle reviendra, elle ne reconnaîtra pas sa ville, toute la zone est détruite ! Les magasins, les maisons… les dégâts sont partout.
« Ma famille est en vie, mais elle ne va pas bien. Dans cette situation, personne ne peut aller bien. Je m'inquiète de l'état psychologique de mes enfants, sans parler de la possibilité qu'ils soient blessés ou tués. »
Sa mère, âgée de 67 ans, est diabétique. Sans électricité, elle n’a pas la possibilité de conserver au réfrigérateur les injections d'insuline dont elle a besoin quotidiennement. Elle ne peut pas non plus se rendre à ses rendez-vous réguliers à l'hôpital. Elle a quitté son domicile et a d'abord tenté de se réfugier chez l'une des collègues de Reham. Cela s'est avéré trop dangereux et elle s’est installée dans un abri situé dans une école. Mais il y avait peu de nourriture, d'eau, de couvertures ou de matelas. Elle a donc été obligée de déménager à nouveau et vit maintenant dans une maison louée avec sa sœur, la tante de Reham.
Ce qui inquiète le plus Reham ? Les traumatismes récurrents et cette escalade intense du conflit qui auront des conséquences à long terme sur la population.
Aider les civils depuis la Jordanie
Après avoir passé 10 jours entre la Belgique et le Luxembourg, Reham est désormais en Jordanie, dans les bureaux de Handicap International. En attendant de pouvoir rentrer auprès des siens, elle participe à l’aide humanitaire à distance en aidant ses collègues à mettre en œuvre le "plan de préparation aux situations d'urgence". Handicap International dispose de cinq entrepôts logistiques dotés de stocks d'urgence et d'une équipe de bénévoles composée d'infirmières, de kinésithérapeutes et de psychologues. Tous sont mobilisés pour venir en aide aux civils.
Pour Reham Shaheen, plus que de l'eau et de la nourriture, ce qu'il faut d'urgence, c'est un cessez-le-feu, la protection des civils et un accès humanitaire d’urgence sécurisé, comme l'exige le droit international.
Handicap International appelle toutes les parties au conflit à cesser d'utiliser des armes explosives dans les zones densément peuplées telles qu'Israël et les Territoires palestiniens occupés. HI soutient également #CeasefireNow, un appel ouvert à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza et en Israël afin d'éviter une catastrophe humanitaire et de nouvelles pertes de vies innocentes et de garantir que l'aide humanitaire puisse être acheminée rapidement et en toute sécurité.
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