« Nous poursuivons nos activités auprès des plus vulnérables »
Le Burundi a été affecté par un climat d’instabilité et de violences suite à la candidature pour un troisième mandat de l’actuel président. Handicap International a adapté ses activités pour apporter un soutien aux personnes affectées par la crise. Interview de Catherine Gillet, directrice de l’association sur place.

© Evrard Niyomwungere / Handicap International
Quel impact cette situation a-t-elle eu sur les activités de Handicap International ?
Catherine Gillet : Nous avons interrompu intégralement nos activités durant trois semaines, puis nous avons pu les reprendre assez rapidement dans la province de Gitega. À Bujumbura, pour des raisons de sécurité, nos activités d’inclusion des enfants handicapés dans le système scolaire ont été suspendues et n’ont repris qu’en septembre. Mais nous avons tenu à apporter un soutien spécifique aux populations affectées par cette crise.
Comment Handicap International est-elle intervenue dans ce contexte ?
Suite à la fermeture des écoles à Bujumbura, de nombreux enfants se sont retrouvés livrés à eux-mêmes, vulnérables face à un climat de violence. Afin de renforcer leur protection, Handicap International a contribué à la mise en place d’espaces dédiés aux enfants, en collaboration avec d’autres organisations partenaires. L’association a notamment formé les éducateurs, afin que les enfants handicapés soient pris en compte dans ces structures d’accueil et que les méthodes pédagogiques soient adaptées.
D’autre part, Handicap International a également appuyé Médecins sans Frontières pour le référencement des blessés, notamment par balle, qui nécessitaient des soins plus spécifiques (kinésithérapie) ou un appareillage, afin qu’ils soient orientés vers les structures adéquates.
Enfin, en collaboration avec l’ONG CONCERN, nous avons sensibilisé et formé des membres d’organisations non gouvernementales afin que les personnes handicapées soient prises en compte dans les interventions d’urgence.
Comment vos équipes vivent-elles cette situation ?
Les premières semaines ont été particulièrement difficiles : une tension permanente, une violence latente, la peur. Nous avons adapté nos horaires de travail, organisé un système de transport pour rejoindre le bureau. Certains collègues, de retour chez eux, devaient s’assurer que leur famille était en bonne santé, effectuer des rondes de surveillance dans leur quartier. Des journées éprouvantes. Mais nous voulions poursuivre nos activités et nous l’avons fait.
À présent, quelle est la situation au Burundi ?
Le climat de violence – affrontements, explosions de grenades, tirs en pleine nuit – s’est relativement apaisé. Mais la tension persiste et les gens ont toujours peur. Et plus de 170 000 Burundais (Selon le dernier rapport du HCR) ont fui le pays et se sont réfugiés en Tanzanie, au Rwanda, en République démocratique du Congo et en Ouganda.
Quelle est la priorité aujourd’hui pour Handicap International ?
Maintenir nos activités et répondre aux besoins des plus vulnérables, dans ce contexte de crise, et à l’avenir.
Une présence depuis 23 ans dans le pays
Handicap International est présente au Burundi depuis 1992. Dans le pays, plus d’une personne sur deux vit en-dessous du seuil de pauvreté. L'association y mène des activités de réadaptation, de lutte contre les violences envers les enfants handicapés, soutient des associations de personnes handicapées, vise à favoriser l’inclusion des enfants handicapés dans le système scolaire et l’insertion économique des plus vulnérables, et à améliorer la santé maternelle et infantile.
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