Goto main content
 
 

« Nous poursuivons nos activités auprès des plus vulnérables »

Le Burundi a été affecté par un climat d’instabilité et de violences suite à la candidature pour un troisième mandat de l’actuel président. Handicap International a adapté ses activités pour apporter un soutien aux personnes affectées par la crise. Interview de Catherine Gillet, directrice de l’association sur place.

Handicap International Burundi. Marie-Eliane, 11 ans aujourd'hui, a été appareillée d'une prothèse de pied et est retournée à l'école.

© Evrard Niyomwungere / Handicap International

Portrait de Catherine Gillet, directrice du programme Burundi de Handicap InternationalQuel impact cette situation a-t-elle eu sur les activités de Handicap International ?
Catherine Gillet : Nous avons interrompu intégralement nos activités durant trois semaines, puis nous avons pu les reprendre assez rapidement dans la province de Gitega. À Bujumbura, pour des raisons de sécurité, nos activités d’inclusion des enfants handicapés dans le système scolaire ont été suspendues et n’ont repris qu’en septembre. Mais nous avons tenu à apporter un soutien spécifique aux populations affectées par cette crise.

Comment Handicap International est-elle intervenue dans ce contexte ?
Suite à la fermeture des écoles à Bujumbura, de nombreux enfants se sont retrouvés livrés à eux-mêmes, vulnérables face à un climat de violence. Afin de renforcer leur protection, Handicap International a contribué à la mise en place d’espaces dédiés aux enfants, en collaboration avec d’autres organisations partenaires. L’association a notamment formé les éducateurs, afin que les enfants handicapés soient pris en compte dans ces structures d’accueil et que les méthodes pédagogiques soient adaptées.
D’autre part, Handicap International a également appuyé Médecins sans Frontières pour le référencement des blessés, notamment par balle, qui nécessitaient des soins plus spécifiques (kinésithérapie) ou un appareillage, afin qu’ils soient orientés vers les structures adéquates.
Enfin, en collaboration avec l’ONG CONCERN, nous avons sensibilisé et formé des membres d’organisations non gouvernementales afin que les personnes handicapées soient prises en compte dans les interventions d’urgence. 

Comment vos équipes vivent-elles cette situation ?
Les premières semaines ont été particulièrement difficiles : une tension permanente, une violence latente, la peur. Nous avons adapté nos horaires de travail, organisé un système de transport pour rejoindre le bureau. Certains collègues, de retour chez eux, devaient s’assurer que leur famille était en bonne santé, effectuer des rondes de surveillance dans leur quartier. Des journées éprouvantes. Mais nous voulions poursuivre nos activités et nous l’avons fait.

À présent, quelle est la situation au Burundi ?
Le climat de violence – affrontements, explosions de grenades, tirs en pleine nuit – s’est relativement apaisé. Mais la tension persiste et les gens ont toujours peur. Et plus de 170 000 Burundais (Selon le dernier rapport du HCR) ont fui le pays et se sont réfugiés en Tanzanie, au Rwanda, en République démocratique du Congo et en Ouganda.

Quelle est la priorité aujourd’hui pour Handicap International ?
Maintenir nos activités et répondre aux besoins des plus vulnérables, dans ce contexte de crise, et à l’avenir.


Une présence depuis 23 ans dans le pays
Handicap International est présente au Burundi depuis 1992. Dans le pays, plus d’une personne sur deux vit en-dessous du seuil de pauvreté. L'association y mène des activités de réadaptation, de lutte contre les violences envers les enfants handicapés, soutient des associations de personnes handicapées, vise à favoriser l’inclusion des enfants handicapés dans le système scolaire et l’insertion économique des plus vulnérables, et à améliorer la santé maternelle et infantile.
Publié le : 30 septembre 2015
Nos actions
pays
par pays

Icône casque microUne question ? Une remarque ? Nous sommes à votre écoute !

Relation Donateurs
Contactez notre équipe du lundi au vendredi de 9h à 18h au 04 78 69 67 00 ou à
[email protected]
Au plaisir d’échanger !
Voir aussi la FAQ

Équipe Mobilisation
Vous souhaitez
devenir bénévole ou partager des idées d’actions solidaires ? Contactez-nous par mail [email protected]

Relations Presse
Journalistes, médias : notre attachée de presse est joignable au 06 98 65 63 94 ou par mail
[email protected] 
Voir l'espace Presse

Collectes frauduleuses

Des escroqueries à la charité peuvent être commises en notre nom dans l'espace public, par téléphone ou par e-mail. Consultez notre page dédiée pour toute information ou contactez-nous directement au 04 78 69 67 00 ou par e-mail : [email protected]

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

Handicap International ferme son programme au Burundi
© Dieter Telemans / HI
Solidarité

Handicap International ferme son programme au Burundi

Présente au Burundi depuis 1992, Handicap International se voit contrainte de mettre fin à ses activités dans le pays. L'association ne s’estime plus en mesure de mener ses projets en raison des décisions du gouvernement burundais vis-à-vis des ONG internationales, notamment l’obligation du fichage ethnique de ses employés.

Plus de 10 000 réfugiés au Burundi : aidons les plus fragiles !
© HI
Secourir les déplacés et/ou les réfugiés

Plus de 10 000 réfugiés au Burundi : aidons les plus fragiles !

Suite aux affrontements récents dans l’Est de la République démocratique du Congo, plus de 10 000 personnes, majoritairement congolaises, se sont réfugiées dans le Sud et Sud-ouest du Burundi. Handicap International prépare une intervention d’urgence auprès des populations réfugiées.

Éliminer les violences sexuelles contre les enfants
© W. Huyghe / Handicap International
Secourir les victimes

Éliminer les violences sexuelles contre les enfants

Mené au Burundi, au Kenya et au Rwanda, le projet "Ubuntu Care" de Handicap International lutte contre les violences sexuelles envers les enfants, en particulier ceux qui sont handicapés. Sofia Hedjam, coordonnatrice régionale, nous dit tout sur ce programme lancé en novembre 2012 qui a déjà permis de prendre en charge 600 enfants victimes de violences sexuelles.