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Mines antipersonnel : HI et la société civile, derniers remparts pour protéger le Traité d'Ottawa

Mines et autres armes
International

Une rencontre des États parties au Traité d'Ottawa s'est achevée à Genève le 20 juin. C'est la première fois qu'ils se réunissaient depuis que cinq membres avaient annoncé leur retrait de ce traité international d'interdiction des mines antipersonnel. La majorité des États n'a pas défendu le traité, dont la portée et l'impact sur la protection des civils sont plus que jamais en danger.

Monument Broken Chair sur la place des Nations à Genève, en hommage aux victimes des mines antipersonnel dans le monde.

Monument Broken Chair sur la place des Nations à Genève, en hommage aux victimes des mines antipersonnel dans le monde. | © V. Vanniasingam / HI

Les États n'ont pas défendu le Traité d'Ottawa

Lors de ces réunions entre deux conférences annuelles des États parties, c'était la première fois que les États se réunissaient depuis que cinq membres européens du Traité d'Ottawa – Estonie, Lituanie, Lettonie, Finlande et Pologne – avaient annoncé leur intention de se retirer du traité.

Avec d'autres membres de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL), Handicap International avait activement appelé les États parties à s'élever contre les retraits annoncés et s'attendait à une position forte et unie pour défendre le Traité d'Ottawa.

Nous avons salué les déclarations fermes de pays tels que la Norvège, l'Afrique du Sud et le Mozambique, mais la majorité des États n'ont pas défendu activement le traité comme ils l'ont fait par le passé ni comme nos équipes de plaidoyer l'avaient préconisé.

Mobilisation mondiale pour défendre le Traité d'interdiction des mines

Une puissante vague de mobilisation internationale est apparue au cours de cet événement. Dans un geste fort et sans précédent, 100 lauréats du prix Nobel de la paix ont publié une lettre ouverte exhortant la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne à reconsidérer leur décision, en soulignant les graves conséquences humanitaires et juridiques qu'entraîneraient de tels retraits.

Cet appel a été renforcé par un appel conjoint de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL) et de la Coalition contre les armes à sous-munitions (CMC), soutenu par des dizaines de personnalités internationales de premier plan, renforçant le message selon lequel la communauté mondiale doit s'opposer fermement à toute érosion des normes de désarmement humanitaire. Dans une déclaration publiée le 16 juin 2025, le Secrétaire général des Nations Unies s'est fait l'écho de cette préoccupation, soulignant que l'adhésion à la Convention d'Ottawa est vitale non seulement pour la protection des civils, mais aussi pour la crédibilité du Droit international humanitaire.

Cette pression coordonnée de la société civile, des lauréats du prix Nobel de la paix et des hauts fonctionnaires de l'ONU vise à envoyer un signal clair : le retrait du traité représenterait une régression historique, sapant des décennies de progrès mondiaux dans la protection des civils contre les armes indiscriminées telles que les mines et les sous-munitions.

Voir et signer l'appel de Handicap International contre le retour des mines antipersonnel

Le risque d'un effet domino

Un pays qui rompt avec une norme internationale crée un dangereux précédent. Il peut générer un effet domino, ce qui est très préoccupant. Ce qui commence comme une simple exception peut rapidement affaiblir l'intégrité de l'ensemble du Traité d'Ottawa, affaiblissant des décennies de progrès humanitaire.

Le Traité d'Ottawa est la pierre angulaire du désarmement et de la protection des civils. Si ses normes ne sont plus respectées, nous risquons d'assister à une recrudescence de l'utilisation des mines, à une stagnation des efforts de déminage sur le site et à une diminution des ressources allouées aux victimes, ce qui entraînerait des conséquences dévastatrices sur le terrain pour les populations civiles.

La protection des civils en est affaiblie

Les mines antipersonnel sont des armes indiscriminées. Une fois placées, elles ne peuvent pas faire la distinction entre un soldat et un civil. Elles restent une menace mortelle pour les civils longtemps après la fin des conflits.

La Finlande, la Pologne, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie affirment vouloir protéger leurs frontières. Mais les mines n'ont que peu de valeur stratégique dans les guerres modernes. Leur utilisation pour la défense des frontières est limitée et très discutable. Elles n'arrêtent pas un adversaire déterminé et créent des risques à long terme pour les civils. Loin d'offrir une véritable protection, elles risquent de mettre en danger la population qu'elles sont censées défendre, cette fois à l'intérieur de leurs propres frontières. L'avantage militaire minime et à court terme qu'elles peuvent offrir ne peut tout simplement pas justifier les conséquences humanitaires dévastatrices et durables qu'elles provoquent.

« Handicap International et la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL) se sont battues depuis 1992 pour éliminer ces armes aveugles, soutenir les victimes et faire respecter la norme mondiale contre leur utilisation. Nous continuerons à nous opposer à toutes les actions qui menacent le traité ou la sécurité des civils. »

Alma Taslidžan, responsable Désarmement et protection des civils à Handicap International

Les réunions annuelles du groupe d'Ottawa

Les réunions intersessionnelles ont eu lieu du 17 au 20 juin dernier à Genève, avec la participation de centaines de délégués représentant des États et des organisations internationales et non gouvernementales. Elles visaient à suivre les progrès et défis du Traité d'interdiction des mines antipersonnel, également appelé Convention ou Traité d'Ottawa. Cette évaluation semestrielle a également été l'occasion pour les États de se préparer à la conférence annuelle – réunissant des experts et des responsables de l'action contre les mines – qui se tiendra en décembre 2025 aux Nations unies à Genève. D'ici là, Handicap International et ICBL intensifieront leurs efforts de plaidoyer à tous les niveaux, sensibiliseront le public (notamment lors des Pyramides de chaussures en France), soutiendront les victimes survivantes de mines et continueront à défendre le Traité d'Ottawa avec une détermination inébranlable.

Soutenez-nous ! Signez l'appel de Handicap International contre le retour des mines antipersonnel

Publié le : 25 juin 2025
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