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Une mère et sa fille remarchent ensemble après avoir été amputées

Réadaptation
Cambodge

Après un accident de la route, Vuth Ta et sa mère Tum Thab ont été amputées toutes les deux. Elles sont suivies depuis quatre ans au centre de réadaptation de Handicap International, dans la province cambodgienne de Kampong Cham.

Une jeune fille assise sur son banc à l'école au Cambodge

Vuth Ta à l'école | © S. Song / HI

C’était une nuit sans lune. Un camion transportant sept passagers se faufilait entre les plantations de caoutchouc et les rizières. Il était temps pour ces ouvriers de rentrer chez eux, après avoir travaillé des jours entiers sur la restauration des statues de Bouddha dans le sanctuaire touristique de Preah Vihear, au Nord du Cambodge. À l’avant du camion, une jeune femme serrait fermement contre elle sa petite fille de 7 ans à moitié endormie, comme si ses bras pouvaient amortir les rebonds du camion et les virages. Cette même nuit, sur cette même route, une voiture en panne avait été prise au piège de l’obscurité, stationnée sans phare, entre un fossé et le bitume.

« Notre véhicule n’a pas réussi à l’éviter. C’était terrible, tout d’un coup tout le monde s’est mis à crier. En regardant Vuth Ta je me suis aperçue qu’une partie de sa jambe n’était plus rattachée à son corps, il y avait beaucoup de sang, ma fille hurlait de douleur et je tentais de la réconforter comme je pouvais. A ce moment-là, je ne réalisais pas que moi aussi j’étais grièvement blessée, on se serrait l’une contre l’autre, il fallait qu’on reste en vie. »

Tum Thab

Leur redonner le sourire et l'espoir en les appareillant

C’est de nouveau assises l’une à côté de l’autre, que la mère et sa fille reviennent sur les circonstances de leur accident. Leurs vêtements laissent apercevoir leurs prothèses, réalisées au centre de réadaptation de Handicap International à Kampong Cham. Vuth Ta a été amputée au niveau de la hanche droite, et sa maman au niveau du genou gauche. Après avoir été hospitalisées pendant de nombreuses semaines dans deux établissements de santé différents, si loin l’une de l’autre, elles ont été accompagnées par les équipes de réadaptation de l'association à Kampong Cham et le sont toujours aujourd’hui.

Rakseymutta Nguon, orthoprothésiste de Handicap International, se souvient du jour où elle a leur a fourni leurs premières prothèses, il y a un an :

« J’étais tellement touchée par ce qui leur était arrivé, je voulais mettre tous mes efforts dans la production de ces appareillages. Je savais qu’une fois qu’elles pourraient remarcher, je leur redonnerai le sourire et l’espoir. Aujourd’hui, la mère a pu reprendre une activité professionnelle et la petite Vuth Ta a repris ses études. Je suis vraiment reconnaissante d’avoir pu participer à cela. »

Une petite fille aujourd'hui pleine de vie

Quatre ans après, l’endroit où elles habitent est si paisible qu’il est difficile d’imaginer le chaos qu’elles ont vécu. Au milieu d’innombrables cocotiers et caoutchoutiers géants, leur maison traditionnelle en bois sur pilotis est prolongée par un hangar, sous lequel la famille se retrouve pour manger, une estrade en bois est prévue à cet effet. À quelques mètres de là, quelques marmites sont déposées à côté d’un lavoir, d’où on entend les grognements de leur cochon. C’est Tum Tab qui lui donne à manger chaque jour lorsqu’elle n’est pas dans son épicerie à vendre des boissons et des petits biscuits.

« J’essaie de toujours rester positive, parce que nous sommes en vie, et nous nous en sommes sorties. Ni notre famille, ni notre entourage ne nous a exclues ou jugées, nous nous sommes toujours senties acceptées telles qu’on était. »

Vuth Ta est la petite dernière de la fratrie. Elle est en classe de CM1 et aime particulièrement étudier. Tellement qu’elle souhaiterait devenir professeur à son tour, de mathématiques ou de littérature. Jamais très loin de l’entrée de sa maison, Vuth Ta profite de son temps libre avec ses amis. Quand elle saute à l’élastique, comme pour s’envoler, d’un côté puis de l’autre, sur ses deux pieds, on ne fait guère plus attention à sa prothèse. Vuth Ta est une petite fille pleine de vie, parmi d’autres enfants, au milieu des plantations de bananiers dans cette province rurale du Nord du Cambodge.

Le PRC de Kampong Cham est un centre de réadaptation de référence au Cambodge et compte une équipe de 22 personnes, parmi lesquelles des kinésithérapeutes, des experts en prothèses et orthèses, des travailleurs sociaux, etc.
En 2022, le centre a accueilli 2 165 bénéficiaires. Un nombre en constante augmentation ces trois dernières années.
Le centre possède son propre atelier de fabrication de prothèses et d’orthèses. Les bénéficiaires sont accueillis pour des séances de rééducation (renforcement musculaire, étirements, entraînement à la marche, bandages…) et peuvent également bénéficier d’un soutien psychologique.
La majorité des bénéficiaires de l'association qui viennent au centre ont un handicap congénital ou parce qu’ils ont une maladie invalidante. Les accidents de la route et autres traumatismes liés à un accident de la vie sont la troisième cause de consultation au PRC de Kampong Cham.
Le centre est soutenu par le ministère des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg.
Publié le : 20 novembre 2023
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