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Mardoché, 8 ans, un modèle de résilience

Réadaptation
République Centrafricaine

Mardoché a perdu une jambe après une blessure par balle lorsqu’il était bébé. Aujourd’hui, avec le soutien de Handicap International, il a repris confiance et se tourne vers l’avenir avec enthousiasme.

Un petit garçon se tient debout devant l’hôpital régional de Bambari en République Centrafricaine et montre sa prothèse.

Février 2024, Bambari. Mardoché, 8 ans, devant la salle de réadaptation de HI au sein de l’hôpital régional. | © E. Beyarandia / HI

Mardoché a 8 ans, il vit à l’Aviation, à une quinzaine de kilomètres de Bambari en République Centrafricaine, avec ses parents et ses cinq frères et sœurs. Lorsqu’il était bébé, Mardoché a été touché par une balle pendant une attaque de rebelles ; la violence de l’impact lui a sectionné la jambe alors qu’il fuyait avec sa famille. Aujourd’hui, il va très bien. Les équipes de Handicap International lui ont fourni une prothèse et désormais, il peut jouer à cache-cache avec les autres enfants et se projeter dans l’avenir.

L’inimaginable dès les premiers mois de sa vie

Âgé d’un an, Mardoché était trop petit pour se rappeler précisément du jour où sa vie a basculé. Les souvenirs qu’il a créés en grandissant sont basés sur les récits de ses parents et de proches de la famille, à propos de la violence qui a frappé la ville de Bambari en 2017. Ainsi, un dimanche, alors que les crises politiques et militaires rythment la vie quotidienne en République Centrafricaine, des groupes armés attaquent sa ville. Mardoché était avec son grand-père ce jour-là. Lorsque la panique a gagné la population sous le bruit des détonations, son grand-père l’a emmené avec lui pour fuir les effusions de violence. Ses parents sont également partis pour trouver un refuge, ils ont été séparés. Dans leur fuite, Mardoché et son grand-père ont croisé un groupe de rebelles qui leur ont tiré dessus ; son grand-père est décédé sur le coup et lui a été touché à la jambe droite. La violence de l’impact de la balle lui a coupé la jambe en dessous du genou.

« J’étais très petit, donc je n’ai pas beaucoup de souvenirs de ce jour mais je me rappelle très bien de la douleur, je ne ressentais rien d’autre. Beaucoup pensaient que je ne pourrais pas survivre, mes parents ont perdu complètement espoir, ils pensaient que j’allais mourir car ils ont appris que j’avais perdu énormément de sang, personne ne me croyait en vie », raconte Mardoché.

Il a ensuite été recueilli par des membres de sa communauté et conduit à l’hôpital pour être soigné. Ses parents ont été contactés pour qu’ils puissent retrouver leur petit garçon.

Rencontrer HI, un premier pas vers l’autonomie

Après cette blessure, Mardoché n’a pas d’autres choix que de grandir avec un handicap permanent. Sans sa jambe droite le petit garçon est à l’écart, il ne peut pas jouer comme les autres enfants ou aller régulièrement à l’école. Un jour, son père l’emmène à l’hôpital car le garçon s’est blessé à la jambe amputée. C’est là que le service de chirurgie les a orientés vers les équipes de Handicap International pour que Mardoché puisse être pris en charge. La rencontre se passe très bien, Mardoché raconte que lui et les équipes de l'association jouaient comme des amis lors des rendez-vous pour le préparer à recevoir sa prothèse.

« Je me souviens encore des exercices qui m’ont permis d’être debout aujourd’hui. Je me rappelle aussi des visites de l’équipe de Handicap International chez moi pour mon suivi, et aussi, grâce au voyage pour l’appareillage j’ai pu voir Bangui, la capitale, et j’ai mangé de bonnes choses ! Je me sentais aimé et considéré », confie Mardoché.

Aujourd’hui, le petit garçon se sent bien et autonome. Il raconte qu’avant, il n’avait pas d’équilibre, maintenant il peut marcher plusieurs kilomètres sans tomber : « J’ai repris le chemin de l’école parce que je peux y aller seul ! »

Son père, Abraham, témoigne aussi du changement pour leur famille et son fils :

« Avant, mon garçon était constamment au sol, quand je le voyais je pleurais et j’étais désespéré. Maintenant qu’il est appareillé je me sens comblé et heureux parce que mon fils peut se tenir seul debout. »

De la confiance et de l’ambition pour son avenir

Depuis que Mardoché a reçu sa prothèse, tout se passe bien pour lui. À la maison, ses parents, ainsi que ses frères et sœurs, sont contents de ce changement, et à l’école, où sa matière préférée est l’orthographe, ses copains veulent de plus en plus se rapprocher de lui pour voir ou toucher sa prothèse.

« Je remercie énormément Handicap International pour son aide. C’est la première fois qu’un élève a une prothèse, cela fait de moi une star dans notre école ! », raconte-t-il avec enthousiasme.

Le petit garçon sait que cette prothèse marque le début du changement dans sa vie. Il reste positif et combatif car il croit fermement qu'il va mener une bonne vie et il a déjà des projets. Plus tard, il veut poursuivre ses études pour devenir un grand couturier et cultivateur comme son père qui lui, observe les évolutions considérables dans la vie de son fils :

« Maintenant il aime faire les petites courses de la maison, il a repris le chemin de l’école de son propre gré. Il est devenu très enthousiasme ! Les parents ne doivent pas se décourager à cause du handicap de leurs enfants, tout problème a une solution. Ils doivent être fiers de leurs enfants handicapés comme des autres enfants car ils ont les mêmes chances de réussite que les autres. Il ne faut pas désespérer et être optimiste car tout peut changer un jour, comme c’est arrivé pour Mardoché. Moi, je vais continuer de veiller sur ses études, lui trouver un petit commerce et lui offrir une formation dans ce domaine. Je dois tout faire pour qu’il devienne autonome. »

Le projet RIMSCASSA, mêlant réadaptation physique et fonctionnelle intégrée et thérapie de stimulation, ainsi que des activités de santé mentale et de soutien psychosocial au sein de l’hôpital de Bambari, est déployé depuis juillet 2022 dans six pays : Mali, République Centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Tchad et Somaliland. Il a été financé par le ministère des Affaires étrangères allemand. Entre juillet 2022 et mars 2024, le projet RIMSCASSA a permis la prise en charge de 6 054 patients ayant besoin de soins de réadaptation (dont 1 685 en RCA), 1 818 enfants en thérapie de stimulation (dont 885 en RCA), 28 669 personnes souffrant de détresse psychologique (dont 2 145 en RCA).
Publié le : 22 mai 2024
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