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Séisme en Syrie : les zones contaminées ont pu se déplacer

Mines et autres armes Urgence
Syrie

Gary Toombs, responsable des opérations de déminage pour Handicap International, explique comment « le séisme du 6 février a aggravé une situation humanitaire déjà désespérée ».

Gary Toombs présente des engins explosifs lors d'une sensibilisation à Berlin en Allemagne

Gary Toombs présente des engins explosifs lors d'une sensibilisation à Berlin en Allemagne | © M. Gawrisch / HI

Des centaines de milliers de munitions explosives contaminent de nombreuses régions de Syrie, en particulier le Nord-ouest, région touchée par le séisme du 6 février, où les hostilités se poursuivent.

Les zones contaminées peuvent s'être déplacées

Portrait de Gary Toombs, responsable des opérations de déminage pour Handicap InternationalGary Toombs : Il est probable qu'une grande partie des munitions explosives qui jonchent les bâtiments, les rues et les cours d'eau ont été déplacées. Les dommages causés aux infrastructures essentielles, notamment aux réseaux urbains de gaz, d'électricité et d'eau, sont encore en cours d'évaluation, mais nous pouvons déjà constater que l'effondrement du barrage d'Al Taloul dans la campagne d'Idlib, au nord du pays, combiné à la montée des eaux du fleuve Oronte, a entraîné l'inondation de certains villages. La montée des eaux pourrait provoquer des crues soudaines et faire migrer des munitions explosives dans des zones qui avaient été dépolluées ou qui n'avaient pas été touchées par des munitions non explosées.

Dans le Nord-ouest de la Syrie, le tremblement de terre a frappé une population déjà très vulnérable en raison de la guerre qui dure depuis bientôt 12 ans. 90 % de la population de la province d'Idlib a été déplacée par le conflit et vit par exemple dans des camps de fortune. Avant le tremblement de terre, Alep, Hama, Idlib et Lattaquié accueillaient plus de 3,7 millions de personnes déplacées, dont beaucoup vivent dans des conditions précaires sans accès correct aux installations sanitaires ni à l'hygiène. Depuis août 2022, une épidémie de choléra a touché les quatre gouvernorats, le plus grand nombre de cas ayant été enregistré à Idlib1.

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Le risque pour les déplacés

En raison de l'ampleur des dégâts, les survivants du tremblement de terre ont été contraints de quitter leur maison et, par crainte d'autres tremblements de terre et répliques, se sont installés dans des zones ouvertes et potentiellement contaminées. D'autres, en raison du froid intense, ont décidé de s'installer dans des bâtiments endommagés où se trouvent des engins explosifs potentiellement enfouis dans les décombres des combats précédents. Les sauveteurs, qui ne sont pas conscients de la menace que représentent les explosifs et qui cherchent désespérément à atteindre ou à retrouver des êtres chers ensevelis dans les décombres, risquent eux-mêmes leur vie. Il est impératif que des messages de sensibilisation aux risques liés aux munitions explosives et de sécurité soient diffusés à ces communautés vulnérables.

Les terrains qui ont été identifiés pour enterrer les victimes, construire des camps ou des installations temporaires et distribuer l'aide humanitaire doivent être évalués comme sûrs et exempts de risques d'explosion.

Opérer dans des zones urbaines, avec des structures effondrées ou partiellement détruites est techniquement exigeant. Les risques secondaires doivent être pris en compte, le risque posé par les fuites de gaz, l'électricité et les produits chimiques industriels toxiques, les structures effondrées ou dangereuses ainsi que la menace des munitions explosives rendent ces types d'opérations difficiles.

Sauver les personnes et déblayer les décombres

Seuls 5 % des habitants du Nord-ouest de la Syrie ont accès à des machines lourdes, de sorte qu'une grande partie des opérations de sauvetage sont et seront effectuées à la main. Le risque de se blesser est élevé, en particulier lors de l'enlèvement des décombres à la main, et les sauveteurs se concentrent sur la recherche d'un survivant et non sur la localisation d'une munition explosive. Les personnes opérant dans de nombreuses zones du Nord-ouest de la Syrie vont être confrontées à ce danger et doivent être conscientes de la menace, de ce à quoi elle ressemble et de ce qu'elles peuvent faire pour minimiser les risques.

Les sauveteurs seront contraints d'arrêter leurs opérations s'ils ont identifié un objet suspect. Que feriez-vous si vous trouviez un engin explosif suspect dans les décombres alors que vous pensez que des personnes sont encore piégées en dessous ? Vous ne pouvez pas le faire exploser, mais vous le déplaceriez ? Si vous la déplacez, elle risque d'exploser et de vous tuer ou de vous blesser, mais aussi de blesser les personnes piégées. Il s'agit d'une situation très complexe et dangereuse, et des experts techniquement formés et qualifiés doivent être mobilisés pour aider à l'opération de sauvetage et de récupération.

Dans un effort pour minimiser les risques, Handicap International diffuse des messages de sensibilisation sur les risques posés par les munitions explosives lors d'opérations en zones urbaines, de travaux à proximité de bâtiments partiellement détruits et d'enlèvement de décombres.


[1https://www.acaps.org/sites/acaps/files/slides/files/20230213_acaps_global_analysis_turkiye_syria_profiles_of_earthquake-affected_governorates_0.pdf 


Voir notre page spéciale sur cette catastrophe

Publié le : 17 février 2023
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