Les Objectifs de développement durable ne doivent laisser personne de côté
Une tribune de Florence Daunis, Directrice des opérations à Handicap International, à l’occasion de l’adoption fin septembre par les Nations unies des Objectifs de développement durable 2015-2030, qui incluent pour la première fois les personnes handicapées.

© Till Mayer / Handicap International
L'Organisation des Nations unies vient d'adopter à New York des "Objectifs de développement durable" dans un programme intitulé : "Transformer notre monde : l'Agenda 2030 pour le développement durable", un programme mondial, ambitieux, conçu par et pour tous ceux qui appellent de leurs vœux une planète transformée et une société durable à l’horizon 2030.
Nous vivons un moment historique pour le développement mondial. Quinze ans après l'adoption des Objectifs du millénaire pour le développement, en 2000, une nouvelle série d'objectifs ambitieux, adoptés par l’ensemble de la communauté internationale, guidera les gouvernements, les bailleurs et tous ceux qui travaillent à rendre notre monde meilleur.
C’est surtout une étape décisive pour les personnes handicapées dans le monde. Soit environ un milliard de personnes sur notre planète qui avaient été jusqu’à maintenant totalement oubliées des politiques de développement. Elles peuvent maintenant compter sur ce nouvel accord qui les entend et les prend en compte.
Avec les Objectifs de développement durable, les personnes handicapées se retrouvent enfin reconnues comme une cible de la politique mondiale d'éradication de la pauvreté – et c’est justice ! Rappelons que 80 % des personnes handicapées vivent dans une situation de pauvreté. On s’étonne qu’il ait fallu attendre 15 ans pour qu’elles soient concernées par les programmes de développement. Il était temps !
Le programme contient de nombreuses références au handicap, et utilise dans l’ensemble du texte un vocabulaire qui promeut « l’inclusion » des personnes handicapées : "Il faut donner des moyens d’action aux groupes vulnérables. Le Programme tient compte en particulier des besoins (…) des personnes handicapées (dont plus de 80 % vivent dans la pauvreté)", affirme le texte. Ces mots sont clés car ils mettent en évidence les liens étroits entre handicap et pauvreté. C’est un progrès considérable dans la lutte pour le développement. Ce programme exige également des États et des bailleurs des mécanismes de collecte, de centralisation et de suivi des données sur le handicap – c’est essentiel car seul ce qui doit être mesuré sera fait!
Ce succès n’écrit pourtant pas la fin de l'histoire. L’accord sur les Objectifs de développement durable exigera une vigilance constante, particulièrement pour s’assurer que les groupes les plus discriminés comme les femmes handicapées, les personnes ayant un handicap intellectuel, etc., soient réellement inclues dans les politiques et les programmes de développement. Si les Objectifs de développement durable sont réellement universels, ils doivent bénéficier à tous.
En mars 2016, ces objectifs seront complétés par un ensemble d'indicateurs qui donneront la direction pour chaque objectif et traduiront la volonté politique de la communauté internationale.
Des organisations comme Handicap International vont continuer à pousser les États à veiller à ce que les Objectifs de développement durable soient respectés, et que le recueil de données sur le handicap, au niveau national, soit mis en œuvre. Ce n’est qu’avec une information fiable - qui pour l’instant fait cruellement défaut sur le handicap - que des politiques publiques et les programmes internationaux de réduction de la pauvreté pourront être pertinents et toucher leur but. Nous allons également continuer à plaider pour que les personnes handicapées et leurs organisations représentatives fassent partie de ces discussions et continuent à jouer un rôle vital pour l’égalité de leurs droits pendant les 15 ans de mise en œuvre des Objectifs de développement durable.
Florence Daunis
Directrice des opérations et ressources techniques à Handicap International
> Lire le témoignage de Fatma au Kenya "Le handicap n'est pas contagieux"
> Lire la tribune de Florence sur le site du Huffington Post
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