Covid-19 : le confinement aggrave la situation des enfants handicapés

Samina, 7 ans, ne peut ni marcher, ni utiliser ses mains pour certaines tâches comme se laver, se peigner ou tenir des objets. Elle participe habituellement à des activités pour enfants et suit des exercices de réadaptation avec Handicap International, ce qui a apporté un vrai changement pour sa santé. Mais les activités pour enfants sont à présent ajournées à cause de la crise de Covid-19.

Samina était exclue à cause de son handicap. Jusqu'à ce que l'équipe de l'association l’inscrive dans le groupe d'enfants de son quartier. Les activités étant actuellement interrompues, Handicap International trouve le moyen d'atténuer l'impact de son isolement sur elle et sa famille.

"Grâce à HI, elle est plus forte"

À cause de la propagation du virus, Samina est confinée dans sa maison et se trouve à nouveau isolée. Avant l'apparition de l'épidémie, elle sortait tous les jours, jouait avec d'autres enfants et se faisait des amis pour la première fois de sa vie.

Avant qu'on lui fournisse un fauteuil roulant, ses amis la portaient dans la cour de récréation pour qu'elle puisse participer aux mêmes activités. Samina recevait également des soins de réadaptation au centre de base communautaire. Elle faisait des exercices de kinésithérapie 3 à 4 fois par jour pour améliorer sa mobilité et mieux utiliser ses mains. 

La famille de Samina vit dans un camp de personnes déplacées depuis neuf ans, après avoir fui les violences armées. Son père est ouvrier journalier. "Nous sommes très pauvres", confie sa mère. "Nous n'étions pas en mesure de fournir un traitement médical à Samina. Mais grâce à l'équipe de Handicap International, elle est maintenant devenue plus forte."

Malgré le confinement, elle doit poursuivre sa rééducation

Les activités habituelles au Pakistan ont été interrompues en raison de l'épidémie de Covid-19. Samina est revenue à sa vie d'avant, quand elle restait dans son lit dans un coin de la maison, sans amis ni jouets pour passer le temps. Mais Handicap International a trouvé un moyen d'atténuer l'impact du confinement sur la fillette et sa famille.

"Toutes les améliorations que nous avons constatées concernant son état physique et mental au cours des derniers mois risquaient d'être perdues", explique Sumaira Bibi, responsable du suivi de Samina.

"Samina était très heureuse après chaque activité extérieure et nous observions clairement une amélioration de son développement intellectuel et moral. Les enfants ont besoin d'interagir avec d’autres enfants et de jouer. En jouant, en manipulant des jouets, elle a appris à mieux bouger et utiliser ses mains et ses doigts. De telles activités sont essentielles pour leur bien-être et leur croissance. Samina doit également poursuivre ses exercices de rééducation pour s'assurer qu'elle ne perdra pas totalement sa mobilité."

Par mesure de protection, nos travailleurs communautaires ne sont pas en mesure de poursuivre les activités avec les enfants réunis tous ensemble. Pendant le confinement, ils trouvent des moyens de leur apporter malgré tout un soutien.

"Nous sommes restés en contact avec la mère de Samina pour nous assurer qu'elle effectue régulièrement ses exercices de thérapie physique avec elle à la maison. Il est important de maintenir sa mobilité. Des séances sur la santé et l'hygiène sont également organisées avec sa famille pour les aider à se protéger du coronavirus, en respectant la distance sociale. Sa famille recevra également un kit d'hygiène et de la nourriture."

^{Sumaira Bibi, responsable du suivi de Samina pour Handicap International}

La famille est fortement impactée financièrement par la crise

Le père de Samina n'a pas pu travailler ces dernières semaines à cause du confinement et la famille a peu à manger. Comme de nombreux parents, la mère et le père de Samina ont beaucoup de peine de voir leurs enfants aussi frustrés, déprimés et impuissants depuis le début de la crise sanitaire.

Ils espèrent que la situation s'améliorera rapidement, et aussi que Samina pourra retrouver le groupe d'enfants pour jouer à nouveau. C'est non seulement une bouffée d'oxygène pour elle, mais c'est surtout la meilleure des thérapies.

Samina avec ses amis avant le confinement au Pakistan - © HI