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Le rire de Massalouka, une victoire contre la malnutrition

Réadaptation
Niger

À cause de la malnutrition, Massalouka, 2 ans et demi, ne pouvait pas s’asseoir toute seule. Aujourd’hui, grâce à l’accompagnement en réadaptation de Handicap International au Niger, elle fait des progrès impressionnants.

Massalouka, 2 ans et demi, lors d’une séance de thérapie de stimulation à Bakwassa au Niger

© J. Labeur / HI

Le sourire de Massalouka illumine toute la pièce alors qu’elle attrape le jouet que lui tend le kinésithérapeute de Handicap International. Une véritable victoire pour cette petite fille de 2 ans et demi, qui a souffert de malnutrition et qui en subit aujourd’hui encore les conséquences à travers des retards de développement. Handicap International l’accompagne grâce à des séances de thérapie de stimulation, des soins en réadaptation pour enfants malnutris basés sur le jeu.

Les conséquences de la malnutrition

Massalouka essaye d’attraper son jouet lors d’une séance de thérapie de stimulation. © J. Labeur / HIMassalouka vient d’une famille nombreuse : elle a trois frères germains et quinze demi-frères et demi-sœurs. Sa mère, Manssoura Larwane, la serre fort dans ses bras tandis qu’elle se rappelle comment tout a commencé.

« Alors qu’elle n’avait que 6 mois, Massalouka a contracté une forme sévère de paludisme, suivie d’une très forte diarrhée qui l’a complètement déshydratée. Dans les jours qui ont suivi, j’ai constaté qu’elle perdait de l’énergie et que cela affectait son développement psychomoteur », explique Manssoura, qui frissonne encore à cette évocation.

Peu à peu, la petite fille prend du retard sur les autres enfants et cela inquiète au plus haut point ses parents. Elle ne parvient pas à attraper des objets ni à se retourner toute seule. Puis, les conséquences de la malnutrition s’aggravent encore lorsque son épaule et ses bras commencent à se déformer.

Le quotidien de la famille bouleversé

Massalouka lors d’une séance de thérapie de stimulation. © J. Labeur / HILes parents de Massalouka sont effondrés. En plus du souci constant qu’ils se font pour leur fille, leur quotidien se transforme progressivement. La vie de la famille tout entière est tournée vers Massalouka. Manssoura doit continuellement porter sa fille dans son dos pour éviter qu’elle ne se blesse et finit la journée courbaturée. Toujours en alerte, elle n’a plus de temps pour les courses, la cuisine ou le ménage. Même ses fils en pâtissent, car toute son attention est tournée vers Massalouka.

Le matin, c’est au tour de son père de s’occuper de Massalouka. Inquiet pour sa fille, il arrive en retard aux champs ou à l’établi où il vend des snacks et passe ses journées à penser à elle, délaissant ses cultures ou ses clients et se dépêchant de rentrer à la maison le soir. Alors, quand Manssoura entend parler des sessions de thérapie de stimulation de Handicap International, elle saute sur l’occasion.

« C’est ma voisine qui m’a parlé de la thérapie de stimulation proposée par Handicap International car elle y avait déjà participé avec son fils. Grâce à ce soutien, ce dernier pouvait enfin s’asseoir tout seul. Alors quand elle m’a proposé de l’accompagner, je n’ai pas hésité. La première chose que j’ai constaté en arrivant c’était qu’il y avait beaucoup d’enfants présents sur place. On entendait des cris et des rires partout. »

La victoire de Massalouka

Massalouka et sa mère Manssoura. © J. Labeur / HIManssoura doit marcher plus d’une dizaine de kilomètres avec sa fille dans son dos pour se rendre au centre de santé où Handicap International intervient. Cela fait quelques mois maintenant qu’elles y assistent ensemble à des séances de thérapie de stimulation et les changements sont spectaculaires ! La petite Massalouka contrôle désormais mieux sa tête et commence à pouvoir attraper des objets. Elle peut se retourner quand elle est allongée et arrive à s’asseoir toute seule.

Les équipes de Handicap International ont également enseigné à Manssoura des exercices qu’elle peut reproduire avec sa fille chez elle, pour continuer à la faire travailler à la maison. Des mobilisations simples de ses mains et de ses bras ou des exercices de contrôle de sa tête, qui apprennent à Massalouka à évoluer dans son environnement quotidien. Aujourd’hui Massalouka est une petite fille qui rayonne de gaité.

« Maintenant qu’elle peut rester assise et attraper des objets, Massalouka est beaucoup plus autonome. Quand je la laisse avec ses jouets, elle s’occupe calmement toute seule pendant un bon moment. Son père peut de nouveau se concentrer sur son travail, ses frères sur leurs activités et moi j’ai gagné du temps pour m’occuper de la maison. »

Manssoura n’a qu’un rêve : grâce aux sessions de thérapie de stimulation, elle espère de tout cœur que Massalouka pourra un jour courir sur ses deux jambes et jouer avec les autres enfants. Il suffit de voir le sourire immense de la fillette et son énergie communicative pour savoir que rien ne l’arrêtera !

Le jeu comme outil thérapeutique

La thérapie de stimulation est une activité proposée par Handicap International pour accompagner le développement d’enfants ayant subi les conséquences de la malnutrition. Le jeu y est un outil thérapeutique, qui permet aux kinésithérapeutes de stimuler l’intérêt des enfants et de les pousser à réaliser certains mouvements bénéfiques pour leur développement physique et psychomoteur.

La zone de Maradi, capitale économique du Niger, est l’une des plus touchées par la malnutrition. Les causes y sont variées, de la prise en charge inadéquate ou tardive des enfants lorsqu’ils tombent malades à une méconnaissance des bonnes pratiques alimentaires et des qualités nutritives des aliments. Enfin, les conséquences du changement climatique y jouent également un rôle, à travers des épisodes de sécheresse ou d’inondations qui détruisent parfois les cultures et entraînent de mauvaises récoltes.

Pour y faire face, Handicap International mène depuis 2022 un projet de réadaptation et de thérapie de stimulation pour enfants malnutris dans la région de Maradi, jusqu’en 2026. Depuis le lancement des activités, l'association a accompagné plus de 1 300 enfants en séances collectives et individuelles, dotés 30 espaces de santé en matériel adapté, formé 100 professionnels de santé et sensibilisé plus de 2 800 parents. À terme, ce seront 30 000 enfants qui bénéficieront de soins de réadaptation adaptés à leurs besoins et 60 000 parents qui seront sensibilisés. Ces activités sont rendues possibles grâce au soutien de la DGD.

Publié le : 30 mai 2023
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