L’augmentation de l'utilisation des mines due à la Russie, au Myanmar et aux groupes armés non étatiques
Publié le 17 novembre, le rapport de l’Observatoire des mines 2022 fait état d'un nombre élevé de victimes causées par les mines – dont les mines improvisées et les restes explosifs de guerre – pour la septième année consécutive.

Séance d'éducation aux risques des mines et autres restes explosifs de guerre auprès d'enfants en Irak - Photo d'archive | © F. Vergnes / HI
75 % des victimes sont des civils
Le rapport de l'Observatoire des mines 2022 mesure l'impact du Traité d'Ottawa, qui interdit l'utilisation, la production, le transfert et le stockage des mines antipersonnel pour l'année civile 2021, avec des informations incluses jusqu'en octobre 2022 lorsque cela est possible.
L'Observatoire a enregistré 5 544 victimes en 2021. 75 % d'entre elles étaient des civils. Ce chiffre élevé est principalement le résultat de l'augmentation des conflits armés et de la contamination par les mines improvisées depuis 2015. L'utilisation de mines par les armées de la Russie et du Myanmar, ainsi que par des groupes armés non étatiques dans cinq pays, sont les principaux facteurs d'une forte augmentation mondiale de l'utilisation de ces armes. Les États se réuniront à Genève du 21 au 25 novembre pour la 20e conférence annuelle du Traité d'Ottawa.
Alors que l’on célèbre début décembre les 25 ans de ce traité, Handicap International exhorte les États à faire pression sur les parties au conflit pour qu'elles mettent fin à l'utilisation de ces armes barbares et à soutenir le financement de l'aide aux victimes qui se réduit malgré des besoins croissants et un nombre élevé de victimes ces dernières années.
De nouvelles utilisations de mines
L'Observatoire des mines 2022 fait état de nouvelles utilisations par deux États qui ne sont pas parties au traité d'Ottawa, la Russie et le Myanmar, ainsi que par des groupes armés non étatiques dans au moins cinq pays : la République centrafricaine, la Colombie, la République démocratique du Congo, l'Inde et le Myanmar.
L'Observatoire souligne que la Russie, qui n'est pas un État partie au Traité d'Ottawa, utilise des mines antipersonnel en Ukraine : au moins huit types de mines terrestres ont été utilisés par les forces russes depuis février 2022. Il existe des preuves confirmées qu’elles ont également placé des pièges et des engins explosifs improvisés à de nombreux endroits. Il s'agit d'une situation sans précédent dans laquelle un pays qui n'est pas partie au Traité d'interdiction des mines utilise cette arme sur le territoire d'un État partie, l'Ukraine.
L'Ukraine utilise également des mines terrestres dans ce conflit, mais des mines anti-véhicules qui ne sont pas interdites par le Traité d’Ottawa. Human Right Watch a signalé en mai dernier que « les forces russes et ukrainiennes ont largement utilisé des mines anti-véhicules (également appelées mines antichars) dans au moins six régions : Donetsk, Tchernihiv, Kharkiv, Kiev, Odessa, Sumy et Zaporizhzhia ».
Les zones de conflit contaminées par des mines improvisées
En 2021, les mines terrestres, y compris les mines improvisées et les restes explosifs de guerre, ont blessé et tué des personnes dans 50 États et territoires.
La Syrie a enregistré le plus grand nombre de victimes annuelles (1 227) pour la troisième année consécutive, suivie de près par l'Afghanistan (1 074), qui compte plus de 1 000 victimes annuelles depuis plus de dix ans.
Les autres États parties ayant enregistré plus de 100 victimes en 2021 sont la Colombie, l'Irak, le Mali, le Nigeria et le Yémen.
« Alors que l’on s’apprête à célébrer début décembre le 25e anniversaire du Traité d'Ottawa, la nouvelle utilisation de mines terrestres par les forces russes en Ukraine et par les parties au conflit au Myanmar est choquante. La situation humanitaire dans ces pays se détériore et les populations vont vivre sous la menace des mines pendant des années. Les États parties au Traité d'Ottawa se sont fixé pour objectif de parvenir à un monde sans mines d'ici 2025. Il ne pourra être atteint que s'ils intensifient leur engagement dans la lutte contre les mines terrestres et usent de leur influence diplomatique pour pousser les autres États à cesser d'utiliser cette arme aveugle. »
Anne Héry, Directrice Plaidoyer et Relations Institutionnelles à Handicap International
Contamination
Au moins 60 États et autres territoires sont contaminés par des mines antipersonnel. Cela inclut 33 États parties qui ont déclaré des obligations de déminage en vertu de l'article 5 du Traité d’Ottawa, 22 États non parties et cinq autres territoires.
Sept autres États parties doivent fournir des informations concernant la contamination suspectée ou avérée par des mines improvisées : le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Mali, les Philippines, la Tunisie et le Venezuela.
Destruction des mines
À ce jour, 94 États parties au Traité d’Ottawa ont détruit plus de 55 millions de mines terrestres stockées. Le Sri Lanka est le dernier État partie à avoir achevé la destruction de son stock de mines terrestres en 2021, ce qui porte à 94 le nombre total de pays ayant déclaré avoir achevé la destruction de leurs stocks.
69 États parties ont déclaré conserver plus de 130 000 mines antipersonnel à des fins de formation et de recherche, dont 28 conservent plus de 1 000 mines chacun.
Lire le rapport complet de l’Observatoire des mines 2022 (anglais uniquement)
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