HI soutient les personnes handicapées et leurs aidants pour faire face aux défis de la guerre

Aide à domicile

À Benghazi, Handicap International a fourni des soins de réadaptation à 1 400 personnes depuis avril 2019, en accordant une attention particulière aux aidants à qui l'association apporte des conseils.

C’est le cas de Ritaj, 12 ans (en photo), qui est atteinte d'hydrocéphalie et qui ne peut pas marcher. Sa tante s'occupe d'elle et se bat chaque jour pour faire face à toutes les difficultés de la vie dans un pays en guerre, tout en étant la seule personne à prendre soin d'une enfant gravement handicapée.

Ritaj avait un vieux fauteuil roulant qui n'était plus adapté à ses besoins et qui avait provoqué une déformation au-dessus du bassin. Handicap International lui a fourni un fauteuil neuf ainsi qu'une chaise-toilette. Cela a changé non seulement la vie quotidienne de Ritaj mais aussi celle de sa tante. L'association leur a également montré quelques exercices simples de kinésithérapie à faire, qui ont progressivement permis à Ritaj de se laver de manière plus autonome.

Les visites à domicile sont essentielles pour les femmes handicapées, car aucun centre de réadaptation ne dispose de services d'hospitalisation pour elles.

Insuffisance des services de réadaptation

Toutes les établissements médicaux de la région de Benghazi sont débordés. Handicap International travaille dans cinq centres de santé et de rééducation dans la ville et ses environs, dont le grand Centre médical de Benghazi. Entièrement équipé mais en sous-effectif, ce dernier reçoit des patients de tout l'Est de la Libye : certaines personnes font de nombreux kilomètres pour venir s’y faire soigner. En raison du manque de places disponibles, les patients en réadaptation doivent être inscrits sur une liste d'attente pour recevoir un traitement. 

En plus de fournir des soins, Handicap International assure la formation du personnel médical – infirmières et médecins – sur la façon de traiter et de déplacer un patient handicapé sans blesser ni provoquer de douleurs, lors de l'utilisation d’appareils médicaux comme la radiographie.

À Benghazi, nos équipes ont dispensé des formations à 18 personnels médicaux dans 8 établissements différents.  

La population est à bout

Les coupures d'électricité sont quotidiennes à Benghazi. Le prix des denrées alimentaires de base (huile de cuisson, riz, pâtes, etc.) a explosé ces dernières années. Le prix du pétrole a triplé en douze mois. Le nombre de retraits d'argent liquide est limité à seulement quelques-uns par an. Enfin, toutes les écoles ont été fermées depuis mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19.

La population souffre au quotidien depuis des années du conflit et de ses conséquences sociales et économiques, en particulier les personnes déplacées par la violence : Benghazi accueille plusieurs milliers de personnes déplacées de Tawergha, Murziq, Tarhouna, Syrte, etc., qui surchargent les services sociaux et médicaux de la ville. Quatre camps de déplacés sont situés dans et autour de la ville, mais beaucoup d'autres vivent dans des maisons louées ou chez des proches.

Dans un contexte aussi complexe et difficile, de nombreuses personnes souffrent de stress, de dépression et d'anxiété. Les équipes de Handicap International travaillent également dans les camps de déplacés pour fournir des conseils et des soins en santé mentale aux personnes souffrant de troubles psychologiques sévères.