Handicap International s’alarme face au danger du retour des mines antipersonnel
Les ministres de la Défense de la Pologne, de la Lituanie, de la Lettonie et de l'Estonie ont déclaré mardi matin qu’ils envisageaient le retrait de leur pays du Traité d’Ottawa, qui interdit les mines antipersonnel. Handicap International condamne sans équivoque cette déclaration publique et exige que tous les États parties au Traité d'interdiction des mines prennent des mesures urgentes et résolues pour empêcher une érosion catastrophique de la protection des civils.

Evènement Danger Mines. Le 13 février 2020 à Genève, sous Broken Chair, monument symbole de la barbarie des mines | © Basile Barbey/HI
Un signal alarmant pour la protection des civils
En prenant cette décision, ces pays envoient un message clair : les civils sont sacrifiables. C’est le signe que des pertes civiles considérables peuvent être justifiées et l’invitation à d'autres pays à suivre cet exemple. Il s’agit d’un mépris flagrant pour la souffrance humaine.
HI reconnait que, dans le contexte international actuel instable, les préoccupations sécuritaires des États d'Europe de l'Est peuvent être légitimes. Mais des décennies d’efforts contre les mines antipersonnel et les armes à sous-munitions ont démontré qu’une sécurité durable ne peut être fondée sur des armes qui tuent sans distinction, qui restent enfouies bien après la fin des conflits, continuent de mutiler des civils et détruisent les moyens de subsistance de communautés entières.
Les mines antipersonnel, ainsi que les armes à sous-munitions, n’ont pas pour seule fonction de défendre des frontières — elles les transforment en pièges mortels. Elles ne protègent pas les populations ; elles les mettent en danger pour des générations.
Tout État qui considère les mines antipersonnel ou les armes à sous-munitions comme part de sa stratégie de défense ne protège ni sa population ni ses frontières. Il condamne les civils — les siens comme ceux d’autres pays — à la mort, à la souffrance et à des décennies de destruction.
HI condamne sans équivoque cette déclaration publique et exige que tous les États parties au Traité d'interdiction des mines prennent des mesures urgentes et résolues pour empêcher une érosion catastrophique de la protection des civils. Il n’est pas trop tard pour que la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie fassent marche arrière et défendent leur pays par des moyens qui ne mettent pas en péril les civils pour les générations à venir.
Le Traité d’Ottawa : une avancée majeure contre les mines antipersonnel
Adopté le 18 septembre 1997, le Traité d’Ottawa interdit l'utilisation, la production, le transfert et le stockage des mines antipersonnel. Il impose également une obligation d’assistance aux victimes. Résultat d’une mobilisation intense de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL), dont Handicap International est membre fondateur, ce traité a marqué un tournant historique dans la lutte contre ces armes.
Depuis son entrée en vigueur le 1er mars 1999, le nombre annuel de nouvelles victimes des mines a chuté de 80 %, passant de 23 000 en 1999 à environ 5 000 en 2023. Il s’agit du premier traité international interdisant une arme conventionnelle. En 1997, l’ICBL et Handicap International ont été colauréats du prix Nobel de la paix pour leur rôle déterminant dans son adoption.
Un succès incontestable pour la protection des civils
Avec 164 États signataires, le Traité d’Ottawa a largement contribué à réduire l’usage des mines antipersonnel à travers le monde :
- Plus de 3 300 km² de terrains contaminés ont été déminés.
- Plus de 5 millions de mines antipersonnel ont été détruites.
- 55 millions de mines stockées ont été éliminées par les États.
- 23 pays ont achevé leurs opérations de déminage.
L’usage des mines antipersonnel est aujourd’hui largement stigmatisé. Pourtant, ces armes continuent de tuer et de blesser, menaçant la vie de milliers de civils chaque année. Le retrait de pays du Traité d’Ottawa constituerait un dangereux précédent, mettant en péril des décennies de progrès pour la protection des populations civiles.
Handicap International appelle la communauté internationale à se mobiliser pour préserver l’intégrité du Traité et empêcher toute régression dans la lutte contre les mines antipersonnel.
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