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HI forme des professionnels de la réadaptation à l’urgence humanitaire

Réadaptation Urgence
France International

Des professionnels de la réadaptation physique de différents pays se sont entraînés récemment à Lyon à intervenir dans un contexte d’urgence humanitaire, sous la houlette de Handicap International.

Un service de réadaptation sous tente a été installé afin de recréer les conditions d’une prise en charge de patients en ambulatoire par HI après un séisme.

Un service de réadaptation sous tente a été installé afin de recréer les conditions d’une prise en charge de patients en ambulatoire par HI après un séisme. | © M. Monier / HI

États-Unis, Canada, Belgique, Australie… Pendant une semaine, 14 professionnels de la réadaptation venus de différents pays ont été récemment sensibilisés et formés à Lyon par des spécialistes de Handicap International (urgence, protection, sécurité, soutien psychologique, etc.) afin de renforcer leurs compétences lors de futures réponses d’urgence humanitaire.

En les formant, Handicap International vise à intégrer le dispositif "Équipes médicales d’urgence" de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) afin d'être déployée rapidement et efficacement en tant qu’équipe spécialisée en réadaptation d’urgence lors d’une catastrophe humanitaire.

Megan Mitchell, kinésithérapeute américaine régulièrement mobilisée dans la réponse d’urgence aux catastrophes climatiques aux États-Unis, portait de nouveau le logo HI après une mission en Ukraine pour l’association l’année dernière. Pour elle, cette formation était une évidence :

« La réadaptation doit faire partie intégrante de la réponse en cas de catastrophe, nous apportons une valeur ajoutée en nous assurant que les gens ne sont pas oubliés, ignorés ou rejetés parce que leurs blessures ne sont pas assez graves. J'ai vraiment à cœur de travailler dans ces contextes et je souhaitais travailler avec les meilleurs dans ce domaine. »

Une simulation grandeur nature

Dans ce cadre, les équipes de Handicap International ont simulé le théâtre d’une crise humanitaire pour que les participants puissent être mis en situation d’intervention.

« Le but était qu’ils apprennent à connaître et reconnaître leurs réactions dans un contexte d'urgence, avec différents paramètres qui peuvent venir perturber leur pratique. Nous souhaitions aussi qu'ils se familiarisent avec les processus d'intervention, le matériel et le travail en équipe dans des conditions dégradées, sous pression, dans des contextes sécuritaires parfois tendus. »

Pauline Falipou, spécialiste de la réadaptation d’urgence à Handicap International

Le scénario : un terrible séisme vient de toucher le pays imaginaire "Fictitia", causant la mort de plus de 5 800 personnes et faisant 75 800 blessés. Les spécialistes en réadaptation de Handicap International sont déployés sur place dans le cadre du dispositif "Équipes médicales d’urgence" de l'OMS en tant qu'équipe spécialisée en réadaptation d’urgence. Ils doivent intervenir au sein de l’hôpital local qui n’a pas de service de réadaptation ainsi qu’en ambulatoire, dans un abri mis sur pied dans l’urgence. Le centre de réadaptation le plus proche a été sévèrement endommagé dans le tremblement de terre. Les victimes affluent et présentent des blessures sévères. Ficticia est un pays instable politiquement et socioéconomiquement, et où différents groupes armés s’affrontent régulièrement.

Une toute première immersion dans le contexte d’une crise humanitaire pour Anthony, kinésithérapeute depuis plus de 13 ans au Canada :

« Le fait que ce soit nouveau pour moi a rendu l’expérience encore plus enrichissante, je me sens senti soutenu par Handicap International et mes collègues. Ce qui m’a marqué, ce sont les aspects pratiques d’un tel déploiement, la partie éthique, pourquoi et comment faisons-nous certains choix... et enfin l’aspect sécurité, car dans ce genre de contexte, il faut évidemment rester en sécurité pour pouvoir continuer de porter assistance aux personnes. »

Ce qui fait la particularité d’un contexte d’urgence comme celui-ci, c’est surtout l’intensité des conditions de travail, comme l'explique Marie Rémy, kinésithérapeute française spécialisée dans les soins des grands brûlés :

« On doit non seulement porter assistance aux patients lorsqu’ils sont sortis du bloc opératoire, mais aussi gérer tout ce qu’il y a autour : la foule, certaines personnes à la recherche de leurs proches, des gens en état de choc, traumatisés... Je me suis parfois sentie un peu perdue, mais ce qui m’a rassurée c’est d’être en équipe. »

Une certification de l’OMS pour intervenir dans les contextes d’urgence

Le second objectif de cette formation est d’obtenir la certification "Équipe spécialisée en réadaptation d’urgence" de l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette reconnaissance validera la conformité de Handicap International aux standards du mécanisme "Équipes médicales d’urgence" mis en place par l’OMS.

« Cela va nous faciliter l’accès à certaines zones, pour pouvoir intervenir encore plus rapidement et plus efficacement », complète Violette Van Bever, spécialiste en réadaptation basée en Belgique et participante à la simulation en tant que responsable d’équipe.

En intégrant ce dispositif, les équipes de Handicap International seront capables d’intervenir dans les premiers jours suivant une catastrophe humanitaire à la demande des états affectés et de l’OMS.

Pour Deborah Gray, ergothérapeute sud-africaine qui a participé à la formation, ce dispositif vient confirmer « le rôle essentiel que la réadaptation joue dans des contextes d’urgence humanitaire ». Plus le suivi en réadaptation est rapide, moins il y a de risques de complications et de handicaps permanents pour les patients.

Ce type de formation sera désormais mis en place une fois par an. L’un des objectifs de Handicap International est aussi d’accroître son vivier de professionnels mobilisables lorsque survient une catastrophe humanitaire, n'importe où dans le monde.

Publié le : 9 octobre 2024
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