Les mines antipersonnel ont encore fait des milliers de victimes civiles en 2019
Publié le 12 novembre, le Rapport 2020 de l'Observatoire des mines fait état d'un nombre exceptionnellement élevé de victimes de mines pour la cinquième année consécutive. Handicap International appelle les États à faire respecter le Droit international humanitaire et à faire pression sur les belligérants pour qu'ils arrêtent d’utiliser ces armes.

Blessée par une mine antipersonnel au Soudan du Sud, Mayda vient au centre de réadaptation pour recevoir une nouvelle prothèse et des béquilles. | © D. Telemans / HI
Le rapport 2020 de l’Observatoire des mines dresse le bilan de l’application du Traité d’Ottawa qui interdit l’emploi, la production, le transfert et le stockage des mines antipersonnel sur la période allant de janvier à décembre 2019, et jusqu’à octobre 2020 quand cela est possible.
Selon le rapport, 5 554 personnes ont été victimes de mines et de restes explosifs de guerre en 2019, un bilan qui reste élevé pour la cinquième année consécutive. Ce total enregistré en 2019 est 60 % supérieur à celui de 3 457 victimes en 2013, bilan le plus bas jamais rapporté par l’Observatoire. L'Observatoire souligne que le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé, des victimes n’ayant pas pu être comptabilisées dans de nombreux États et territoires.
Pour la quatrième année consécutive, le plus grand nombre de victimes annuelles a été causé par des mines improvisées : sur un total de 5 554 victimes de mines enregistrées en 2019, 2 994 personnes ont été tuées ou blessées par des mines improvisées. Bien qu'elles soient principalement utilisées par des groupes armés non étatiques, les mines improvisées entrent dans le champ d'application du Traité d'Ottawa et de l’interdiction de l'utilisation de toute arme frappant sans discrimination.
43 % d’enfants parmi les victimes
La grande majorité des personnes tuées par des mines antipersonnel sont des civils : 80 % des victimes étaient des civils en 2019 (4 466), dont 43 % d'enfants (1 562). Les restes explosifs ont fait le plus grand nombre de victimes parmi les enfants (756, soit 49 %).
En 2019, la majorité des nouvelles victimes de mines terrestres et de restes explosifs de guerre ont été enregistrées en Afghanistan (1 538), en Syrie (1 125), au Myanmar (358), au Mali (345), en Ukraine (324), au Yémen (248), au Nigéria (238) et en Irak (161).
« Ces dernières années, nous avons assisté à une augmentation alarmante du nombre de victimes. Notre travail contre les mines n'est pas terminé. Nous devons défendre l'application du traité d'Ottawa et plaider pour le soutien aux victimes, alors que nous sommes confrontés à de nouveaux défis avec l'utilisation de mines improvisées. Nous avons encore besoin du soutien des citoyens pour éradiquer complètement les mines terrestres de la terre. »
Anne Héry, Directrice du Plaidoyer à Handicap International
Nouvelles utilisations de mines
L'Observatoire des mines a confirmé de nouvelles utilisations de mines antipersonnel par les forces gouvernementales au Myanmar entre octobre 2019 et octobre 2020. Des groupes armés non étatiques ont également utilisé des mines, dont des mines improvisées, dans au moins 6 pays : Afghanistan, Colombie, Inde, Libye, Myanmar et Pakistan. L'Observatoire indique également des allégations non confirmées d'utilisation de nouvelles mines par des groupes armés non étatiques dans 12 pays (Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Egypte, etc.).
Ces utilisations ont provoqué de graves contaminations qui mettront en danger la vie de milliers de personnes à long terme. Au total, 60 États et territoires ont été contaminés par des mines et des restes explosifs de guerre dans le monde.
L’impact du Covid sur l’action anti-mines
Les mesures contre le Covid-19 ont eu un impact sérieux sur l'action contre les mines en 2020 : des restrictions ont empêché les survivants et d'autres personnes handicapées d'accéder aux services dont ils avaient besoin (réadaptation, services sociaux, etc.) dans plusieurs pays touchés par les mines. Le déminage a été temporairement suspendu ainsi que les sessions d'éducation aux risques qui ont été adaptées aux contraintes et restrictions sanitaires.
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