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Cinq ans après le passage du cyclone Idai, les enseignements tirés de la catastrophe

Inclusion Limiter l’impact des catastrophes sur la population Prévention
Mozambique

En mars 2019, le cyclone Idai frappait le Mozambique, laissant derrière lui un paysage de désolation. Cinq ans après, les enseignements ont été tirés sur l’inclusivité de l’aide et de la prévention.

Une femme est assise au milieu de décombres, de gravas, de briques et de plastique, et regarde la caméra le visage fermé. Derrière elle, trois petits enfants se serrent les uns contre les autres.

Lucia dans les décombres de sa maison endommagée à Beira, après le passage du cyclone Idai en 2019. | © C. Briade / HI

Tout n’était que destruction

Les 14 et 15 mars 2019, le cyclone Idai a traversé le Mozambique à son intensité maximale. Les conséquences de la catastrophe sont impressionnantes : près de 500 victimes, 120 000 personnes déplacées, quelque 36 000 maisons entièrement détruites, des centaines de milliers d’hectares de champs inondés et près de 1,85 million de personnes ayant besoin d’aide humanitaire. Beira, une des plus grandes villes du pays située sur la côte, a été particulièrement ravagée.

« Je m’en souviens bien, à l’époque ma fille étudiait à Beira. Ça a été très dur : on a vécu plus de deux semaines sans avoir de ses nouvelles. Après le passage du cyclone, toutes les communications étaient coupées. »

Eduardo Machava, chef du projet d’urgence déployé par Handicap International en 2019

La situation à Beira était cataclysmique. La plupart des maisons et des infrastructures avaient été détruites par le cyclone et par les pluies torrentielles qui ont suivi. Les routes étaient impraticables, couvertes de débris ; on ne pouvait rallier la ville que par avion.

« La première fois que je suis entré dans Beira, tout n’était que destruction. Les maisons n’avaient plus de toit, il n’y avait plus d’écoles, plus rien. La ville est restée deux mois sans électricité. À cause de l’état des routes, la population a connu des pénuries alimentaires, car aucun camion ne pouvait approvisionner la ville. »

Une aide d’urgence inclusive

Dans les jours qui ont suivi, Handicap International a déployé une large réponse d'urgence pour assister les sinistrés du cyclone dans cinq districts. L'association a travaillé avec les autres acteurs humanitaires pour promouvoir une approche inclusive, garantissant la prise en compte des besoins de personnes plus vulnérables comme les personnes âgées ou les personnes handicapées.

« Les conséquences du cyclone... On aurait dit que c’était la fin du monde. Beaucoup avaient perdu leurs moyens de subsistance, mais c’était particulièrement dur pour les personnes handicapées. Heureusement, les évaluations nous ont permis d’identifier leurs besoins, de sorte à leur fournir une aide appropriée. La présence de Handicap International à Beira était très importante et l’approche inclusive a beaucoup aidé d’autres organisations à prendre davantage en compte les personnes vulnérables. »

À la suite du cyclone, Handicap International a coordonné des activités de déblaiement pour évacuer plus de 7 000 m3 de débris. Elle a distribué à plus de 3 300 familles des kits incluant entre autres des produits de première nécessité, des outils pour la reconstruction d’abris ou le développement d’une activité économique ou des matières premières agricoles, a apporté un soutien psychosocial à 200 personnes et a organisé des formations en partenariat avec des instituts locaux.

« Je suis retourné à Beira il y a deux semaines : aujourd’hui, il ne reste plus aucune trace du passage du cyclone. La ville et ses habitants ont été incroyablement résilients. »

Promouvoir des changements sur la durée

Bien que l'intervention d’urgence ait été graduellement arrêtée, Handicap International est restée aux côtés des sinistrés du cyclone. L'association continue de travailler à Dondo, une ville proche de Beira, pour accompagner les autorités dans la réhabilitation d’infrastructures publiques et la construction de 1 093 nouveaux bâtiments.

« Idai nous a montré que nos infrastructures n’étaient pas préparées pour ce type de catastrophes. Depuis, le gouvernement promeut aussi la construction de bâtiments plus résistants, notamment pour les infrastructures publiques », poursuit Eduardo.

Forte de son expérience, Handicap International a pour rôle d’assurer l’inclusivité de ces projets. L'association réalise l’évaluation de l’accessibilité des infrastructures et s'assure que les nouvelles constructions sont adaptées aux personnes handicapées. Elle a ainsi formé 222 personnes dans le cadre de ce projet.

Une expérience utile dans de nouvelles crises

Depuis 2017, la situation s’est considérablement dégradée au nord du Mozambique, dans la province de Cabo Delgado, où des milliers de personnes fuient la violence des groupes armés. L’approche inclusive, promue par Handicap International après Idai, est une nouvelle fois mise en œuvre pour sensibiliser les acteurs humanitaires aux besoins des populations souvent oubliées dans les mesures d’aide.

« Cette expérience et ces connaissances nous ont aussi aidés dans le cadre de la réponse d’urgence à Cabo Delgado. Nous y organisons des formations pour d’autres organisations et nous sommes ravis de les voir inclure dans leurs opérations des personnes handicapées ainsi que d’autre groupes de population souvent laissés pour compte », conclut Eduardo.

Le projet de construction à Dondo est mené par le Gouvernement mozambicain, en consortium avec Handicap International et l’ONG AVSI. Il est financé par WB via GREPOC et a pour objectif de construire 1 903 maisons. Handicap International mène des études d’accessibilité, déploie des mesures de sensibilisation et veille à l'inclusivité des bâtiments.
Publié le : 14 mars 2024
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