Civils bombardés : le 18 novembre, combien d’États entreront dans l’histoire ?
Le vendredi 18 novembre, les États vont adopter à Dublin la Déclaration politique internationale sur la protection des civils contre l'utilisation d'armes explosives en zones peuplées. Combien répondront présent ?

Trois ans se sont écoulés depuis la première phase de négociations du texte de l'accord international, ici à Genève en 2019. | © INEW
Les conflits armés se déroulent de plus en plus souvent en milieu urbain, dans des zones densément peuplées. Parmi les victimes, 90 % sont des civils, un chiffre inacceptable. Handicap international appelle un maximum d’États à approuver l’accord international pour mettre fin à cette barbarie et remédier aux dommages humanitaires causés par les bombardements et les pilonnages dans les villes. Selon le nombre et le type d’États présents à la Conférence du Dublin le 18 novembre 2022, celle-ci pourrait marquer l’histoire de la lutte pour une meilleure protection des civils dans les conflits armés.
Un accord ambitieux
En adoptant ce texte, les États vont s’engager à limiter drastiquement l’utilisation des armes explosives en zones peuplées, à partager leurs pratiques militaires pour améliorer la protection des civils et à apporter aux populations affectées l’aide humanitaire nécessaire.
« Les armes ont infligé d'immenses souffrances en Irak, en Syrie, au Yémen, en Palestine et maintenant en Ukraine, en bombardant des quartiers entiers et en ciblant des infrastructures civiles vitales comme les hôpitaux et les écoles... La vie ne reprendra qu'après des années, voire des décennies, de déminage complexe. Les États doivent mettre un terme à ce scénario systématique des guerres récentes. La Conférence de Dublin est une occasion unique de protéger les civils contre l'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées. »
Anne Héry, Directrice Plaidoyer et Relations Institutionnelles à Handicap International
Si 25 États ont déjà envoyé une confirmation officielle de leur approbation de l’accord international, des dizaines d’autres ont exprimé leur intention de l'approuver dont l'Allemagne, les États-Unis, la France, le Japon et le Royaume-Uni.
À l’issue de la Conférence de Dublin, Handicap International et ses partenaires poursuivront le dialogue avec les autres États pour les inciter à approuver l'accord. Les mesures et les politiques mises en œuvre par les États signataires seront ainsi regardées de près. L'Explosive Weapons Monitor permettra notamment un suivi des politiques et pratiques militaires déployées par les États. Les engagements humanitaires de ces derniers seront également jugés, afin de garantir une meilleure protection des civils contre les armes explosives.
« En trois ans de processus diplomatique, nous avons parcouru un long chemin, allant de l'ignorance des États et du déni des conséquences humanitaires des armes explosives à la pleine reconnaissance des dommages spécifiques que ces armes causent aux civils. Mais cet accord n'est que le début d'un long processus pour améliorer de manière tangible la protection des civils contre les armes explosives. »
Anne Héry
Une victoire pour la société civile
La Conférence de Dublin est un moment historique pour la société civile. Il y a 25 ans, avec l'adoption du Traité d'Ottawa, les mines antipersonnel devenaient interdites. Il y a 14 ans, c’est le Traité d'Oslo qui faisait des armes à sous-munitions des armes bannies.
Après trois ans de négociations, Handicap International et le Réseau international sur les armes explosives (INEW) écrivent une nouvelle fois l'histoire grâce à des améliorations significatives pour la protection des civils dans les conflits armés.
Cette victoire n’aura été possible que par la mobilisation massive du public et la pression exercée sur les gouvernements de pays tels que la France, la Belgique, le Canada, l'Allemagne, le Luxembourg, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis. La pétition internationale lancée par Handicap International en 2017 a recueilli plus de 500 000 signatures. Le processus diplomatique a en outre été fortement soutenu par une mobilisation parlementaire sans précédent en Europe, pour pousser les gouvernements européens à s'engager pour un accord international fort.
Les conflits armés se déroulent de plus en plus souvent dans des zones peuplées, principalement des villes. L'impact de l'utilisation des armes explosives est dévastateur pour les civils. Selon les données agrégées d'Action on Armed Violence (AOAV) et des Nations Unies, plus de 290 000 civils ont été tués ou blessés par des armes explosives entre 2011 et 2022. Lorsque les armes explosives sont utilisées dans des zones peuplées, 90 % des victimes sont des civils.
L'utilisation des armes explosives en zones peuplées engendre systématiquement un ensemble de dommages : elles tuent et blessent, détruisent les infrastructures vitales telles que les logements, les hôpitaux et les écoles, l'approvisionnement en électricité et en eau et les systèmes d'assainissement, perturbant la fourniture de services essentiels à la population. Elles obligent des millions de familles à fuir leur foyer et laissent derrière elles une contamination par des munitions non explosées, dangereuses pendant des décennies.
Un numéro exceptionnel de La Croix offert à nos lecteurs
À l’occasion de la Conférence d’adoption à Dublin le 18 novembre 2022, La Croix soutient Handicap International et vous offre un exemplaire de son numéro de La Croix L’Hebdo du 11 novembre qui présente un dossier spécial sur nos actions en Irak contre les restes explosifs de guerre et pour soutenir les victimes.
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