Bombardements de civils : les États reconnaissent enfin l'urgence d'agir
133 États se sont réunis les 1er et 2 octobre lors de la Conférence de Vienne sur la protection des civils dans les guerres urbaines. Une majorité est prête à travailler sur une déclaration politique visant à mettre fin aux souffrances humaines causées par l'utilisation des armes explosives dans les zones peuplées. Les discussions qui se tiendront durant les prochains mois seront décisives.

Représentants des États à la Conférence de Vienne début octobre | © HI
133 États ont répondu à l'invitation de l'Autriche pour entendre les souffrances humaines causées aux civils par les bombardements dans les zones urbaines et pour discuter des aspects techniques, juridiques et militaires des guerres urbaines. La Conférence de Vienne, première de cette envergure sur le sujet, s’est avérée cruciale pour faire face aux conséquences humanitaires dévastatrices de l'utilisation des armes explosives en zones peuplées. Le grand nombre d'États participant à la conférence est déjà un réel succès après des années de mobilisation de plusieurs pays et d’organisations engagées comme Handicap International et les membres de la coalition INEW (Réseau international des armes explosives). La majorité des États présents à la conférence ont enfin reconnu l'urgence d'agir : ils sont prêts à discuter pendant les prochains mois d’une déclaration politique visant à mettre fin aux souffrances humaines causées par l'utilisation d'armes explosives en zones peuplées. La France s'est finalement déclarée favorable à cette initiative, notamment grâce au plaidoyer incessant de Handicap International qui porte la voix des victimes.
« Nous sommes très heureux de constater que les États agissent enfin et sont prêts à discuter d’une déclaration politique, comme nous le demandons depuis longtemps. Pour soulager les souffrances des civils qui vivent sous la menace de bombardements et de la contamination à long terme par des restes explosifs de guerre, ne rien faire ne peut pas être une option. Nous participerons de manière constructive à ce processus, fournirons des données probantes sur les zones touchées et intensifierons les campagnes publiques pour mettre fin à l'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées et améliorer l’aide aux victimes des bombardements. »
Anne Héry, directrice du plaidoyer à Handicap International
Les conflits armés se déroulent de plus en plus dans les zones peuplées, principalement dans les villes. L'impact de l'utilisation d'armes explosives est dévastateur pour les civils : selon l'Action contre la violence armée (AOAV), 20 384 civils ont été tués ou blessés par des armes explosives en 2018. Lorsque des armes explosives sont utilisées dans des zones peuplées, 90 % des victimes sont des civils. L'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées entraîne également la destruction d'infrastructures essentielles comme les maisons, les hôpitaux, les écoles, les systèmes d'approvisionnement en eau et en électricité, laisse une contamination massive par des munitions non explosées et est un des principaux moteurs des déplacements de population.
Interpeller ses députés
La prochaine phase de négociations, qui débutera par une première réunion le 18 novembre prochain à Genève, devrait s'achever par une conférence prévue en mai 2020 à Dublin, au cours de laquelle une déclaration politique devrait être ouverte à signature. Handicap International et les membres d’INEW poursuivront le dialogue avec les États pour les convaincre d'appuyer pleinement une déclaration politique ferme visant à mettre fin à l'emploi des armes explosives lourdes dans les zones peuplées et à venir en aide aux populations impactées.
Handicap International appelle les citoyens à mobiliser leurs représentants parlementaires dans 7 pays (Allemagne, Belgique, Canada, France, Luxembourg, Suisse et Royaume-Uni) et à s'assurer que leurs gouvernements respectifs s'engageront dans ce combat.
Un monument en l’honneur des victimes civiles
Handicap International a rappelé aux participants de la Conférence de Vienne les souffrances des civils en installant sur place le "Monument au civil inconnu". Le président de la conférence, Thomas Hajnoczi, le vice-président du Comité International de la Croix-Rouge, Gilles Carbonnier, le directeur des politiques et des études au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), et la directrice du Plaidoyer de Handicap International, Anne Héry, ont déposé des fleurs au pied du monument en hommage aux victimes des armes explosives. Ce monument a déjà été installé à Paris le 26 septembre dernier en amont de la Pyramide de chaussures et sera également présenté prochainement dans d'autres lieux.
Le combat contre les bombardements en zones peuplées est un moment historique pour les populations vivant dans les conflits. Il y a plus de 20 ans, Handicap International et la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL) ont réussi à interdire ces armes avec l'adoption du Traité d'Ottawa (1997). En 2008, l'association et la Cluster Munition Coalition (CMC) ont réussi à faire interdire les armes à sous-munitions avec l'adoption du Traité d'Oslo. Handicap International et la coalition INEW ont aujourd’hui une nouvelle occasion d'écrire l'histoire et d’obliger les États et leurs armées à mieux protéger les civils dans les conflits. Le combat de Handicap International est toujours le même : protéger les civils dans les conflits armés.
Une question ? Une remarque ? Nous sommes à votre écoute !
Relation Donateurs
Contactez notre équipe du lundi au vendredi de 9h à 18h au 04 78 69 67 00 ou à [email protected]
Au plaisir d’échanger !
> Voir aussi la FAQ
Équipe Mobilisation
Vous souhaitez devenir bénévole ou partager des idées d’actions solidaires ? Contactez-nous par mail [email protected]
Relations Presse
Journalistes, médias : notre attachée de presse est joignable au 06 98 65 63 94 ou par mail [email protected]
> Voir l'espace Presse
Collectes frauduleuses
Des escroqueries à la charité peuvent être commises en notre nom dans l'espace public, par téléphone ou par e-mail. Consultez notre page dédiée pour toute information ou contactez-nous directement au 04 78 69 67 00 ou par e-mail : [email protected]